Oui, je sais, ça sonne comme un titre de chanson Disney.

Mais franchement, on a reçu bien plus de poussière de magie que dans Aladin et la lampe merveilleuse, hier à l’Auditorium de Bourges. Plein la vue, plein les oreilles, plein le corps, le spectacle a rassasié tous nos sens et Camille en est la mère nourricière, comme dans sa chanson Fontaine de lait.

Ça commence sous un tissu bleu, sur fonds de battements de cœur, par une chanson de la même couleur, Blue. Ce tissu bleu, leitmotiv du spectacle, Camille l’utilisera de manière différente à chaque chanson, en robe, en toge, en jupe, en écran pour y projeter son ombre qui danse, en drap qu’elle fait semblant de plier en imitant la voix et la façon de parler d’une « ménagère de moins de 50 ans »… le bleu, c’est la douceur, c’est la rondeur, la profondeur, c’est l’immensité, la créativité, la vérité.IMG_1846

Ses trois choristes et ses trois musiciens (trois femmes, trois hommes, bravo pour la parité), la retrouvent dès la deuxième chanson sur scène, en entonnant une chanson du 15è siècle : « Quand je bois du vin clairet, ami tout tourne, tourne, tourne… ». Le décor est planté, et le spectacle va monter, crescendo poco a poco.

L’art de Camille est si complet qu’il en est très difficile à décrire. Elle est capable d’utiliser trois ou quatre timbres de voix différents, parfois sur la même chanson. Cette voix et cette créativité semblent extensibles à l’infini. Constamment en réinvention, elle est chanteuse, elle est danseuse, elle est chef d’orchestre, elle est l’alpha et l’oméga, c’est une prêtresse, une déesse de la scène. (Petite envolée lyrique mais franchement, c’est mérité).

Le spectacle qu’elle nous a présenté hier en est « au début de sa tournée », nous a-telle avoué à la fin. Nous n’y avons vu que du feu, pour nous il était rôdé à la perfection.

Grâce au talent des sept artistes présents sur scène, le public a eu droit à une comédie musicale à chaque nouvelle chanson. Rien n’a été oublié, la musique, la danse, les chorégraphies, le travail des harmonies vocales, les lumières, et tout l’espace de la scène est empli de mouvement.

Des percussions, un clavier ou un piano, c’est tout. Les voix des six choristes forment à elles seules un orchestre, et s’autosuffisent ; elles remplacent avec une facilité déconcertante les instruments et mettent parfaitement en valeur la voix de Camille.

A deux reprises, des personnes du public sont appelées sur scène, une fois pour danser la bourrée à deux temps (bon, il faudrait que les berrichons fréquentent un peu plus les bals trads car on n’a pas vraiment vu de bourrée à deux temps)…

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… et une deuxième fois, pendant les rappels pour former un chœur sur « Quand je bois du vin clairet« , dont elle tente d’apprendre les trois voix à son public, qui est un peu intimidé (faut dire que c’était fichtrement aigü et dur à chanter !) , mais ravi de participer.

Ça se termine avec la tête qui tourne, tourne, tourne (pourtant, on n’a pas bu de vin clairet !) en même temps que tourne aussi Camille, transformée par ses choristes en ange blanc (une déesse, je vous l’ai dit !). IMG_1854

Et comme on en redemande et que la troupe est très généreuse, on a droit à plusieurs chansons de rappel, dont une qui a vu la troupe se transformer en batucada, déambulant dans l’auditorium au milieu du spectateurs, tous debout, scandant le rythme avec leurs mains.

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Ça se termine (une deuxième fois mais là, c’était la vraie fin) sur scène avec tous les acteurs du spectacle, ingénieurs du son, des lumières, la production, et même quelques spectateurs, tous en arc de cercle autour de la grande artiste, par une sublime chanson de paix.

 

Rien que pour ça, notre Camille, elle mériterait un prix Nobel.
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Violette (qui a retrouvé la foi !)

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