Démonstration impitoyable de ma perte d’attention causée par l’infobésité et la sur-sollicitation, alliée à l’extra-quantité de messages électroniques qui envahissent mon cerveau, mes pupilles, mes oreilles. Je perds la boule, non, en fait je cours après une balle mail tel un chien-chien fou et on m’en lance une autre, colorée, brillante sur What’s App, puis Souncloud et Bandcamp… alors je galope, je fais waf à Facebook, et Messenger me dit COUCOUUUU ! Heureusement, j’ai une bonne santé, de nouvelles lunettes et des amis qui me relancent parfois pour me rappeler ce que j’étais censé faire … juste avant ! (avant quoi, déjà ?)

Tout ceci pour vous annoncer la sortie le 2 novembre (marquez la date sur votre agenda, sous peine d’avoir une distraction qui vous amputera de votre mission !) d’un remarquable album atypique et attachant.

Weird and Wonderful Tales, du duo rennais Bâton Bleu, m’a remué les neurones et le cœur.

Flashback. Je m’en souviens maintenant, j’étais allé à Paris en voiture (folie) et il était 16H00 moins douze, je rentrais à toute vapeur chez moi, une heure quinze de route en slalomant entre les camions en double file, les Vélibs qui grillent les feux, les piétons qui déboulent, attentif aux radars fourbes et klaxonnant tout ce qui bougeait en biais : c’était la course, car, telle la banquise rigide et glacée qui se forme, les grands bouchons du soir allaient arriver, donc je devais pulser droit et fort.

J’avais l’autoradio à fond, leur CD bien calé et j’ai écouté 3 fois l’album en entier, avant d’arriver à destination, après un moment d’hyper-vigilance, rythmé par les chansons folles de Bâton Bleu. J’étais concentré, dense comme un œuf, mâchoires serrées, pupilles dilatées, tympans sollicités.

Que dire ? Il s’agit de musique « folk » mais pas chiante, acoustico-bizarre mais pas molle, sans colorants ni artifice mais pas dénuée de piquant. C’est le bayou, la campagne, le coin du feu, les contes, les légendes, les sorciers et les elfes, la nuit, le crépuscule et l’aube.

A première vue un peu baba cool vintage mais aussi assez futuristes : drôle de mix ! Ils sont « Neo Blues » avec Maria Laurent et Gautier Degandt, qui tapent des pieds, mêlent leur voix en chœur, trifouillent des instruments improbables et racontent des choses étranges. Like.

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Conclusion : j’ai eu un flash de mémorisation quand Sophie, leur (extra +) attachée de presse a posté un rappel de la sortie de l’album.

Je me suis dit : abruti ! concentre-toi un peu, ré-écoute l’album et écris une chronique.

C’est une vertu puissante de l’écriture, vous permettre de vous recentrer, faire fonctionner vos fonctions cérébrales en mode mono-tâche, en oubliant les notifications, les beeps, les blings, les mails et tout ce qui trouble l’attention ! De même, si vous lisez cette chronique attentivement, si vous ne zappez pas, n’allez pas en diagonale, je vous aurai permis d’être focalisé sur UN sujet.

Et ne lâchez rien : souvenez-vous de Bâton Bleu, procurez-vous l’album dont  Yourgo ouvre le bal mystérieux….

Jérôme « Doublethink 1984 » V.

 

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