Cet article est le numéro 7 sur 11 du dossier BEST OF 2018

L’exercice marronnier est effectué, good news, tick in the box !

😊

On trouvera ici en cadeau cinq coups de cœur, qui font tonner nos enceintes et vibrer notre passion pour la zik’.

Il y aura visite du Père Fouettard en deuxième partie de festival, avec une big piece of sh**t et aussi une déception venue de vieux amis.

C’est la vie, mais la bonne nouvelle est que la crème de la crème reste dans nos tympans, longtemps.

Allez hop, faites sauter les bouchons, et 2019 devrait être remplie d’un sacré paquet de sorties qui vont engendrer une belle bousculade pour les médailles (en chocolat).

Matthieu Vaillant

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1) Cloud Nothings – Last Building Burning

On les avait quittés il n’y a pas si longtemps, avec un « Life Without Sound » correct mais tout simplement trop propre, trop gendre idéal. Comme en réponse à la phrase que je viens d’écrire, Dylan Baldi et sa bande ont bouffé du lion, affûté leurs instruments respectifs et mis quatre ou cinq coups de tatanne dans leurs amplis, pour revenir d’une façon pétaradante. Et ce, littéralement dès la première seconde de l’album. Certes, rien n’est nouveau sur Last Building Burning ; « Dissolution » ressemble même à un « Wasted Days » 2.0. De plus, leur mixture indie rock / post-hardcore peut sembler générique, comme si n’importe quel groupe avait pu accoucher de l’album. Mais justement, tout est si bien composé et envoyé avec un tel peps – façon poudre à canon – qu’il ne reste plus qu’à applaudir.

 

2) Daughters – You Won’t Get What You Want

Après des mois de domination de hip-hop tout en haut des charts 2018 du site RateYourMusic, Daughters vient enfin subtiliser la première place, juste à temps pour les fêtes Il fallait que j’écoute ça. Daughters, c’est comme les Swans, mais avec le talent et sans les meuglements de cet enfoiré de Michael Gira. Daughters, sur cet opus 2018, propose donc du rock industriel premier choix. Mais attention ! Du véritable indus’, rien à voir avec l’hybridation rock / électro catchy que peuvent proposer Rammstein ou Marilyn Manson par exemple (et que j’apprécie également, hein, ne nous méprenons pas).  Ça crisse, ça pousse des cris d’agonie, c’est répétitif, éprouvant, noir comme du Soulages, misanthrope, aliénant, et cintré. Et le pire ? C’est qu’après ces 48 minutes de supplice sonique, on y revient comme un camé. Mention spéciale à « Less Sex » toute en tension NIN-esque.

3) Clutch – The Book Of Bad Decisions

Grande serait la tentation de reprendre point par point mon papier sur Les Éternels, mais on va se contenter d’un résumé succinct : The Book of Bad Decisions est une petite déception par rapport à l’uppercut Psychic Warfare, décoché en 2015. Mais au fil des écoutes, il saura distiller un plaisir certain.  Les riffs ? On en aura notre ration. Le groove ? Pédale douce là-dessus, mais il sait tout de même surgir au moment opportun. L’attitude de cowboy stoner et les vocaux ultra testostéronés de Neil Fallon ? Yep, ils sont bien là. Les ingrédients essentiels du grand bingo Clutch sont cochés, et on pardonnera plus facilement une longueur un poil excessive et quelques morceaux de remplissage. Alors, vous voulez apprendre une recette de cuisine savoureuse tout en vous faisant rock’n’roller la tronche avec maestria? C’est ici que ça se passe :
4) Nine Inch Nails – Bad Witch

Puisqu’on parlait du loup en 2)… Après pas mal d’égarements, et des Eps plus (Add Violence) ou moins (Not the Actual Events) inspirés, NIN (ou disons, Trent Reznor) revient avec un disque surprise, court et compact, qui balance avec bonheur entre moments véloces et rageurs ou d’autres bien plus contemplatifs. Ce n’est pas du niveau des grands classiques, certes, mais c’est de qualité et laisse présager de bonnes livraisons studio ultérieures. Pas grand-chose à dire de plus, le mieux c’est encore d’écouter :
5) Judas Priest – Firepower

Même son de cloche que chez NIN. Nous sommes loin des classiques du temps jadis, mais la qualité est là. En d’autres termes : l’énième album d’un groupe dont on pourrait ne plus rien attendre, qui pourrait se permettre de sortir des albums de merde ou de simplement tourner, mais non. Judas Priest continue à distribuer des mandales, avec un panache et son énergie que son grand âge devrait en principe lui interdire. Et pourtant. Les riffs sont aiguisés comme à l’ancienne, et la voix de Rob Halford, virtuellement infatigable. Allez, un petit extrait avec un clip bien kitsch comme il faut :
L’étron 2018 :

79.5 – Predictions

J’aime beaucoup Tsugi. Vraiment. Sa ligne éditoriale, sa maquette, et son équipe que j’ai eu la chance de côtoyer. Mais il s’avère que les albums à chroniquer certains mois se révèlent de véritables purges. C’est le cas de ce « Predictions ». Une mixture popisante faite de r’n’b, soul et de je sais pas trop quoi encore absolument ruisselante de miel et de sucre, répétitive ad nauseam, inspiration au niveau de la mer, voire en-dessous. Un avantage : si on marche sur l’album du pied gauche, ça porte bonheur.

Pas d’extrait, parce que faut pas déconner. Allez-y vous-mêmes si vous êtes courageux.

La déception :

Interpol – Marauder
Pour bien des esprits chagrin, Interpol, c’est le groupe d’un seul album. Les pauvres ne se seront jamais remis de « Turn on the Bright Lights », et franchement, on peut les comprendre. Je ne fais personnellement pas partie de cette tribu, et justement le groupe de Paul Banks restait sur une franche réussite avec « El Pintor ». Hélas, « Marauder » fait tout retomber comme un échafaudage pakistanais : impossible de s’habituer à cette production étrange à vous flanquer la migraine. Quant aux compos, elles ne sont même pas ratées. Elles sont juste aussitôt entendues, aussitôt oubliées. Loin du monolithe noir du premier album, loin de l’approche plus rock et resserrée de « Antics », plus loin encore d’ « El Pintor » qui faisait la synthèse de tout ça, Marauder est un album fast-food, éphémère. Et c’est on ne peut plus…dommage.

 

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