Cet article est le numéro 8 sur 10 du dossier Cadeaux 2019

Quinze décembre 2019. Il reste dix portes à ouvrir dans le calendrier de l’Avent… Dans chacune d’elles, un album coup de cœur d’artistes que nous avons tous eu la chance de voir en live au cours de cette année. Derrière chaque porte un public, des bras levés, des corps qui se déhanchent et qui frémissent, des yeux écarquillés, des bouches stupéfaites. Des âmes conquises. Derrière chaque porte, un ticket pour une claque : se retrouver dans un club berlinois sans bouger d’une SMAC, danser à oublier la fatigue après des heures de concerts, être touché au plus profond de notre être sans avoir vu la flèche venir, rencontrer une lumière incandescente qui nous réchauffe et ne nous quitte plus.

A vous maintenant de vous laisser happer, de partager albums et places de concert… Promis, vous ferez des heureux.

Hyper Cristal d’Irène Drésel : laissez-vous capter par les compositions électroniques lumineuses, envelopper dans les nappes langoureuses. Là, les bpm intenses viendront vous accrocher et vous emmener jusqu’aux cimes. Béatitude garantie.

Providence de Shannon Wright : album piano voix dans lequel on chemine de morceau en morceau happé par le magnétisme épuré de cette oeuvre intense et sublime évoquant la proximité avec Erik Satie.

Dogrel de Fontaines DC, pour l’allure étrangement « curtisienne » de Grian Chatten, son chant martial et les guitares impétueuses, rugueuses, de ses comparses. Un rock rageur inoxydable à mettre entre toutes les oreilles.

Le grand frisson vient avec U.F.O.F., troisième album de Big Thief. On se laisse dériver au gré des expérimentations folk rêveuses tantôt intimistes tantôt abrasives et le chant toujours incantatoire d’Adrianne Lenker.

Toujours sur les six cordes sensibles, Visitor le dernier album de Michelle Blades.  Nouvelles explorations puissantes, collage de tableaux vivants, d’instantanés engagés portés par sa voix pure et magnétique rappelant les égéries sixties – seventies. Envoûtant.

Le monde s’est dédoublé, premier Ep époustouflant de Clara Ysé, une œuvre qui transforme la noirceur en lumière. A suivre de près en 2020.

De lumière et d’immensités, justement il est question avec Still Life dans lequel Maud Geffray s’associe à la harpiste Lavinia Meijer pour offrir une réinterprétation de deux œuvres de Philip Glass. On y retrouve – entre autres – les sons froids qui la caractérisent. Transports oniriques, fragments telluriques. Magnifique.

Careful de Boy Harsher à jouer à plein volume, si possible dans un environnement tamisé. La synthpop aussi irrésistible que sombre, croisant eighties et techno glauque provoquera immanquablement une danse habitée.

Le nouvel Ep de Léonie Pernet, The Craving Tape, où délaissant partiellement les sons électroniques au profit d’un travail orchestral sublime et résolument contemporain, le temps semble se ralentir, l’espace se remplir de solennel et d’une vibrante mélancolie. A écouter encore et encore.

Traum und Existenz de Kompromat accompagné d’un petit mot en allemand, on vous traduit : « Tu veux la magie de Noël ? Papa Vitalic et Maman Rebeka Warrior sont au pied du sapin. » Techno extatique, déroutante et furieusement destroy. Cœurs fragiles, foncez !

L’impatience guette 2020, en musique la nuit s’étire.

V & W

Dans le dossier :<< Amenés par le Père FouettardSoudain les lumières du sapin de Noël se rallumèrent toutes seules… >>
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