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Exclusif : interview de John Gavott, le PDG du label indé-lectro-fuzz à qui cette spéciale est consacrée.
Lorsque John Gavott est arrivé à Paris de Plélong-le-Petit (Côtes D’Armorique), il n’avait en poche que le billet de 50 euros donné par sa tante Gaëlle Kermarec, un paquet de Kleenex entamé et un Nokia 3310 qu’il avait mis sur vibreur. C’était le 17 mars 2000 et il a bu 12 bières le soir même dans un bar de Montparnasse, Saint-Patrick oblige. Après, une partie de ses souvenirs reste floue.
Dix ans plus tard, il est à la tête d’un petit empire : le label Feïkke Records, deux bars dans le XIV ème, un Nokia Lumia d’un an à peine sous Android et il repond à nos questions dans son vaste bureau de la rue d’Alésia. Son assistante Soizig Bretonoux nous propose une galette saucisse avec le café, que nous refusons poliment, mais nous acceptons un verre de chouchen pour faire passer le goût du café, puis un café pour faire passer le goût du chouchen.
Songazine : Quel parcours ! Et tous ces groupes signés sur Feïkke Records ?
On adore Graveu Krisis, Minnie-Malism et Cou Papillon Cou !
J.G. Oui da ! Je me suis accroché, j’ai écouté des centaines de démos de m***, de Sounddaube, de Bandcrampe pour dénicher LES groupes qui cartonnent à Paris 75003 et dans l’Ouest de la Terre du Milieu, les Hauts de France, la Belgique et le Yorkshire ! Et je les ai produits au début avec l’argent du Livret A de Tata Gaëlle ! Maintenant, ça roule…
Songazine : Tu as lancé de nouveaux genres, comme le Breizhofuzz, le La-Poste-Rock et l’Electrocuitée … que nous réserves-tu pour l’avenir ?
J.G. Ha ha ! Je vois que vous êtes au courant ? Je ne peux en dire plus…Une galette-saucisse jambon-œufs-fromage ?
Songazine : Non merci mais, un petit coup de Gwinn Ru ce ne serait pas de refus ! Allez, J.G., dis-nous un peu ce que tu vas sortir prochainement ?
J.G. Allez, écrivez ça pour vos lecteurs : on vient de signer les Chauve≠, un trio de bègues Brestois qui sortent de cure de désintoxication, on va booster un nouveau remix des Menhirs Farcis et on a les droits exclusifs en France de l’écurie Rayés Records, LE label punk du Burkina Faso. Et une surprise le nouveau EP des Morituri Zotto, de Parme, mais en vinyle uniquement, tu penses !
Songazine : Etre un label en France en 2016, ça reste une démarche héroïque et désintéressée ?
J.G. Pas du tout ! Avec notre défiscalisation faite à Jersey, des projets immobiliers virtuels en Guadeloupe, le rachat à prix bas des stocks de désherbants Bayer qu’on revend cher en Roumanie et la licence de cinq numéros surtaxés pour abuser des retraités grâce à un partenaire à Chypre, tout se passe bien. Vous ne pensez pas qu’on gagne du fric avec des disques que personne n’achète et des concerts à moitié remplis dans des MJC ?
Songazine : Hé, Soizig, amène la galette saucisse, la bouteille de chouchen et mets-nous le disque des Chauve≠ à fond la caisse !
J.G. Haaa, les gars, vous m’êtes sympathiques ! Ça vous dirait des petites astuces pour gagner un max sur le taux de change du Yen ?