Born Bad est le label rock indépendant fondé sous de plutôt bons auspices (contrairement à la traduction de Born Bad, mal(me) né de naissance) par Jean-Baptiste Guillot en 2007.

Après l’avoir au préalable célébré en avril dernier à Paris et dans plusieurs villes françaises depuis, les bougies se soufflent à nouveau à La Clef. La fête bat son plein, La Clef reçoit à Saint Germain invités, curieux, fans et mélomanes ce samedi 7 octobre.

Au menu des festivités d’anniversaire, l’appétissant vernissage alimenté avec art par Madame Catering (@madamecatering) qui inaugure l’ « Explosition » (intitulé de l’installation) des œuvres du graphiste belge Elzo Durt. Son œuvre (collages, affiches, pochettes de disques etc.) punkoïde et kaléidoscopique est regroupée et éditée dans Elzo Durt, Complete Works, 2003-2016, à l’occasion des 10 ans du label Born Bad. L’exposition acidulée est visible jusqu’au 21 octobre à la Clef Saint Germain en Laye et il faut s’y hâter.

10 ans que Born Bad mène son existence rock battant conjointement au magasin de disques Born Bad (11 rue St Sabin, Paris 11e) dirigé par Mark Adolf, batteur du groupe Frustration, et valorisant particulièrement la musique française et autres nouveautés rock alternatif tous courants (garage, punk etc.) sorties sous le label.

LOGO BORN BAD RECORDS_2

Les projecteurs remplacent l’incandescence des bougies dans la salle de l’Eclipse, les Villejuif Underground entrent en scène. Union australienne de Nathan Roche et de la France de Villejuif des trois anciens membres de Geto Tropic, les Villejuif Underground ont fait dernièrement une razzia de rock psychédélique et sons disparates des bars et salles parisiennes, avant de venir distiller leur garage, pop, country, disco sur fond d’accent aussie en foulant lascivement la salle et le zinc en bois du bar de l’Eclipse.

Dur de ne pas vouloir en écouter plus (possible lors de la sortie prochaine d’un album chez Born Bad Records, après leur EP Heavy Black Matter) dur de ne pas voter pour eux alors qu’on le peut comme dans leur « Can you Vote for Me » tant qu’il n’y a pas de changement de groupe, « Since Everything Changes » comme il l’orchestre.

10 ANS BORN BAD - Villejuif Underground 3

Orval Carlos Sibélius, deuxième représentant du label Born Bad Records, entame ce changement, tout en restant dans la mélodie psychédélique. Il projette épisme et nostalgie méditative à son groove qui porté par la puissance d’une batterie sublime « A Ma Décharge » trotte longtemps à l’esprit. Son album Super Forma (2013) l’a conforté dans l’idée d’ « Ascension » qu’il faut persévérer dans le succès sans trop rien changer, ce qu’il a fait en français sur l’album Ordre et Progrès MMXVII, et faire mieux sans prendre la tangente d’un rock péplumique aux yeux et applaudissements nourris d’un public conquis.

10 ANS BORN BAD - Orval Carlos Sibelius4_2

Embrassant longuement le micro d’un rock plus suave, un des chanteurs de Cannibale poursuit alors la grande communion solennelle du rock signé Born Bad Records. Un feu doux diffusé par l’or des lumières entremêlé de bleu illumine deux voix entonnant un regard décalé de l’amour (le vrai Amour, celui qui ne fait pas pitié peut-être ?) sur « No Mercy For Love ». Puis le tam-tam entraînant de « Speck of Dust » qui a déjà ravi les spectateurs de Rock en Seine en août dernier, invite le public à singer les percussions languissantes du maracas et d’effets de réverbérations sonores un tantinet psychédéliques, agrémentées d’un wood-block enjoignant à se fondre dans une ambiance d’incantation au vaudou hypnotisant.

Avec cette envie de capter et dévorer tout humain en partie avant qu’il ne se transforme en poussière, Cannibale sonne déjà la fin d’un concert musclant le son à la force du biceps levé en rythme, à l’énergie de voix à la tessiture inouïe et au répondant exceptionnel d’instruments et mains de maîtres.

10 ANS BORN BAD - Cannibale (c) Yohan Zielyk5

Rendez-vous est pris pour fêter les 20 ans et une pléiade de fois bien avant !

Vanessa MDBS

 

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