Autant The Cure, j’étais passée à côté et je n’avais pas passé le rattrapage (cf épisode précédent), autant Catastrophe, j’étais passée à coté, mais en révisant Rock en Seine j’avais bien noté qu’il fallait que je sois sans faute à la Grande Scène samedi à 15h30.

Catastrophe. Ce n’est pas du tout ce que leur nom laissait présager. Mais alors pas du tout !
2 danseuses et 6 musiciens. 6 voix qui se mêlent harmonieusement, 8 acrobates de la scène. Et 8 costards aux couleurs joliment assorties.
Dès le premier morceau, on est mis au parfum : ça va déménager. Y’a de la chorée ! Et ça ne s’arrêtera pas avant la dernière note. Il fait 31 degrés à l’ombre, on fond dans nos shorts, et eux sont à fond sur la scène.
Leur style est indéfinissable. On est parfois à la confluence entre la comédie musicale ou un show de Queen. On oscille entre le lyrique, la disco, la poésie, le hip hop et les gros beats. Ca c’est sûr, on ne s’ennuie pas. Nos oreilles s’en prennent plein les yeux et nos yeux s’en prennent plein les oreilles.
On te raconte, en français ou anglais, d’une voix délicate des choses pas drôles (des catastrophes ? des réalités ?) ou complètement farfelues.


C’est leur première grosse scène, et visiblement ils avaient les pétoches (ça ne se sent pas vraiment, ils doivent être complètement dopés à l’adrénaline). Donc dès la veille, la légende dit qu’ils sont passés dans le public de Rock en Seine pour recenser nos peurs. Ces peurs sont écrites sur des petits papiers contenus dans un pot. Ils les sortent une par une, les partagent avec le public dans un micro, et une fois lues, ils les mangent. En vrac, voici quelques peurs : peur de me retrouver à poil devant ma chef, des chiens, de te revoir demain, de rater une marche, des rats, du feu, de cligner les yeux et de rater quelque chose. Un chanteur interpelle alors le public « Qu’est-ce qu’on va faire maintenant qu’on a bouffé ces peurs ? On va transformer ces peurs en énergie ». Et c’est reparti !


Entre les morceaux, ils nous racontent des petites histoires de cosmonautes ou de statue du Parc de St Cloud en intro de Party in my Pussy.
Ils nous proposent également une reprise hyper entraînante du morceau Smalltown Boy de Bronski Beat. (Vous connaissez, c’est run away, turn away, run away, turn away, tube de 1984)
Le concert se termine sur la phrase introductive de l’album La nuit est encore jeune : « Nous ne saurons jamais comment vivre mais nous y mettrons toutes nos forces » suivi d’un « Surtout restez vivants ! »
C’est un vrai spectacle, qui met de bonne humeur, mais tout de même sur fond de fin du monde (si l’on écoute les paroles).

Plus tard, sur la même grande scène, nous assistons à la meilleure entrée sur scène du festival. Sous une bannière à son nom, tendue par les deux choristes tout de squelette vêtues, Louis Cole arrive, poussé par un autre squelette, sur une mini moto draisienne rose et vert fluo.

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Louis Cole est installé alternativement aux machines ou à la batterie, il chante et nous explique les boucles qu’il va enregistrer. Il est accompagné de 6 cuivres (3 sax, un trombone, une trompette et une flûte), deux choristes, et tout au fond, on distingue un clavier et un bassiste.

[Longue intro mais ça vaut le coup de rester]
C’est de l’electro funk assez violente. Par moments, ce que l’on entend pourrait être de la musique de film. A d’autres, on s’imagine dans un club berlinois dans les années 90. On se fait tabasser les oreilles. Puis on se retrouve dans un club de jazz à Chicago. Ça perturbe les conduits auditifs pendant une heure, nous fait tour à tour chalouper des hanches, marquer le beat avec la tête ou sautiller dans tous les sens. Ça tombe bien, on avait besoin de se réchauffer 😉
Paul Cole et son Big Band nous font voyager et nous évader. C’est exactement ce dont on avait besoin dans le cadre d’un festival de fin d’été.

On a raté Kitchies, mais ce n’est que partie remise.

Je ne vous parle pas de Polo & Pan et de leur « sirène » qui se pavanait sur scène en body et kimono en soie. Si vous pouvez me prouver le contraire, faites le, mais j’ai eu l’impression qu’elle faisait du playback : parfois elle « chantait » dans le micro, et à d’autres, on entendait les paroles, mais le micro était à mille lieues de ses cordes vocales. Je me demande également si elle sait transformer l’eau en vin et multiplier les petits pains.
J’apprécie leur musique, mais je n’ai pas encore trouvé l’intérêt de les voir sur scène. Ca viendra peut-être.

Et pour finir, on s’est dandiné sur Jungle (à ne surtout pas confondre avec La Jungle, un tout autre animal dont on vous a déjà parlé ici). Ils étaient solaires et flamboyants, comme à leur habitude.

Charlotte Poul

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