La Ferme Électrique porte bien son nom. Elle te fait le court circuit dans les oreilles qui te permettra de survivre à tous les « tubes » de l’été des 10 prochaines années. Elle t’assure le nettoyage de tympans de la musique d’ascenseur des 12 derniers mois. Elle te remet le conduit auditif à neuf ! Et tout ça dans une ferme.

 

La Ferme Electrique

 

Pour cette année c’est fini. C’était les 5 et 6 juillet. C’était la dixième édition. Et c’était sold out.

Moi je te propose de réserver dès à présent ton premier week-end de juillet 2020, direction Tournan en Brie. En plus, comme ça, on pourra faire connaissance toi et moi.
 
Ferme-12
 
Tu prévoiras à l’avance un rdv chez ton ostheo dès le lundi matin suivant le festival afin d’imiter le rythme frénétique de la tête de la batteuse-chanteuse sud africaine des Make Overs, et ce, sans arrière pensée. Et pour les mêmes raisons, tu ne prévoiras pas de mise en pli la semaine précèdent le festival. Ce serait gâcher.
 
Ferme-31
 
Tu souriras et seras attendri lorsque vers 3h du mat’, le public de Deux Boules Vanille fera slammer tout en douceur et précaution un bébé nageur. À qui il manque une jambe et la tête. On est à un festival de rock quand même ! Et tu te diras, que finalement, le public adopte absolument la même attention lorsque c’est un mec ou une nana qui saute dans la foule. Avec quelques exceptions. On est à un festival de rock quand même ! Et on ne dira jamais assez à quel point, comme tout sport de haut niveau, le slam est une discipline sportive à risque. Si tu ne parviens pas à établir un contact visuel avec quelqu’un dans la foule : ne saute pas.
 

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Tu pourras repartir avec toutes sortes de souvenirs uniques : faire graver un morceau de plexiglas carré avec deux titres au choix parmi ceux enregistrés en back stage par les groupes de la programmation (compter une bonne heure de délai), faire sérigraphier les motifs de l’année sur ce que tu veux, t’offrir des vinyles et des CDs à foison, tant des nouveautés que des oldies, te faire tatouer ou handpoker, et j’en passe.

 

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Mais bien sûr, les meilleurs souvenirs seront ceux expérimentés par tes cinq sens.
– Ton ouïe, bien entendu.
– Ta vue grâce aux lumières, la scéno, les expos, toute la déco du festival et les visages heureux des 699 autres festivaliers.
– Ton odorat. Tes narines seront titillées par les odeurs de sueur et de cigarette plus ou moins frelatée.
– Ton toucher, lorsque tes mains glisseront sur les peaux moites des slammeurs ou que tu te feras prendre dans un pogo de façon plus ou moins consentante.
– Ton goût grâce aux saucisses, frites, crêpes réglementaires de festival, et les currys et dhals végétariens. Sans parler de la bière qui coulera à flot dans les gosiers et sur les corps. Et le brie de la Brie.
 

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Tu n’entendras sûrement pas les mêmes artistes que cette année. Je ne les ai pas non plus tous entendus (shame on me), j’avais piscine.
Je me souviens dans le désordre le plus total :
M’être laissée envoûter dans la grange par l’orchestre des 12 mystérieux de Fred Pallem & Le Sacre du Tympan et leur bonne humeur communicative. Il m’a d’ailleurs fallu un moment pour tous les compter : y’en avait toujours un derrière le poteau. Le charme de la grange 🙂
Avoir eu les oreilles étonnées par Pupusse et Patrack puis Fumo Nero (« italo wave & anti-disco punk » avec un squelette au clavier et une guitare à l’horizontal jouée à l’archet) qui jouaient sur la scène extérieure.
Avoir été étonnée par l’air étonné de mes potes me découvrant déchaînée dans l’étable sur le rock trance noise belge de La Jungle.
Ne pas avoir eu envie d’aller me coucher pendant la prestation des deux batteurs de Deux Boules Vanille vendredi soir alors que mon marchand de sable était passé depuis belle lurette.
– Avoir kiffé Zombie Zombie dont j’entends parler depuis bien 2012 sans jamais les avoir vus sur scène auparavant.
– Avoir trouvé que la cold wave post punk de Frustration, à 3 mètres des musiciens, était une belle entrée en matière le vendredi soir… Une bonne façon d’échauffer tous mes sens en 5 minutes ! (Relire le paragraphe ci-dessus)
– Avoir aimé trouver sur scène le chanteur de Keruda Panter qui m’avait vendu un t-shirt de la Ferme Électrique pas plus tard qu’une heure plus tôt en tant que bénévole. (Oui, avec le nom de famille que je porte, je ne pouvais pas ne pas m’offrir un t-shirt de cette édition du festival.)
Avoir complètement plané sur les impros à rallonge et répétitives du super-groupe Le Réveil des Tropiques qui m’évoque la noirceur et l’endurance de la Factory de Warhol mâtiné d’electro avec tendance dub par micro touches.
 

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Voilà en vrac ce que c’est que la Ferme Électrique. Ils se décrivent comme « 2 soirées effrénées. Plus de 20 concerts rock, pop, noise, electro. Dans un cadre insolite et convivial ». Mais c’est tellement bien plus que ça (à dire avec les bras grands ouverts) !
A l’année prochaine et merci pour cette énergie, liberté et bonne humeur injectée en intra veineuse.
 
Texte : Charlotte Poul(e) de la Ferme
Photos : Simon Berger (lui aussi on pourrait faire un truc avec son nom de famille…)
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