Retourner au Bataclan. Entrer, avaler sa salive, se tourner vers l’arrière, regarder en bas et en haut, regarder les entrées, les sorties, imaginer l’inimaginable. Etre assis, se détendre enfin, bien calé dans un fauteuil de théâtre, bénéficier de la belle acoustique de la salle repartie de plus belle.

En première partie : voir notre brillant ami Ed Harcourt en solo, avec looper, piano, guitare et son talent, sa belle voix.

Applaudir Lady Marianne, diminuée et fragile mais forte par la voix et un fucking bloody sens de l’humour.

Rire en la voyant attendre des lunettes, allumer son clope, tousser et le balancer dans un verre d’eau : elle sait se moquer d’elle-même et poser son personnage.

Apprécier son groupe qui comprend un élégant guitariste, Rob Ellis (oui oui à la batterie, le Rob Ellis de PJ Harvey), le violoniste de Nick Cave et Ed Harcourt en musicien ami, au clavier passionné.

Se rappeler de ses amours anciennes en entendant As Tears Go By.

Songer que Broken English est l’un de ses top albums préférés (lire ici) avec Broken English et la splendide Ballad of Lucy Jordan.

Vite aller voir son site.

Se dire que la drogue fait des ravages à l’écoute de Sister Morphine et du poignant Late Victorian Holocaust que Nick Cave lui a écrit.

Comparer sa grande beauté de jadis et sa grande aura d’aujourd’hui.

Remercier aussi Caroline International team de m’avoir permis d’assister au concert.

Regretter de n’avoir pu l’interviewer !

Se lever, comme tout le public fidèle et touché pour la grande, la très grande Marianne Faithfull qui a rendu hommage aux victimes avec force et autorité.

Rentrer chez soi, épuisé mais heureux.

Jérôme « broken French » V.

 

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