Embouteillage de nuages au dessus de Pigalle, quartier atypique parisien où le Moulin Rouge continue de capter tant de regards en pleine campagne urbaine où on cultive des chants pas comme les autres. Pas de pluie, ciel bleuté et gris assurant l’arrivée d’une soirée pour le moins sonore. La Machine du Moulin Rouge atteinte, on s’engouffre dans l’antre de la célébration annuelle de la scène musicale 100% féminine (du moins presque, 99,99% avec exactitude). Le coup d’envoi de la 21ème édition du festival Les Femmes S’en Mêlent fut donné le 8 mars, jour de fête des femmes, et ce soir c’est au tour de Paris d’accueillir le savoir-faire et être de femmes toutes acquises à la cause musicale.

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Direction La Chaufferie, plus petite salle pourvue d’un bar et de recoins cosy, important pour garder ses forces face à une programmation dynamique et un after soirée clubbing avec Djettes aux manettes de platines survoltées, jusqu’à 6h du matin ! Mais pourquoi n’ai je jamais pu apprécier de faire des nuits blanches dansantes et alcoolisées ? Tant pis on pourra se venger en visionnant les vidéos prises sur le fait accompli de cette nuit. ça y est, dans la mêlée, Victorine, une blondinette à la silhouette très années 60, vêtue d’une jupe courte et petit blouson se fraie un chemin vers un centre d’où elle va présenter tour à tour les performeuses à venir. Un rappel parfait du graphisme de l’affiche réalisée pour ce festival LFSM#21 par Pauline Furman.

Affiche

C’est Helluvah qui commence par un rock pop électro duo de Bob X aux chœurs, percussions et/ou à la basse, et Camille Warmé sans pseudo au chant et à la guitare électrique rougeoyante. La setlist commence par « Derrida » et se finit par le français de « Résiste ». Du français on en trouve dans les paroles du nouveau titre « La Fête » qui sort ce même jour sur l’EP Echo Valley et se trouve sur la compil Les Femmes S’en Mêlent #21. Après des envolées choriques, le duo se livre à des riffs en écho entre guitare et basse, lorsqu’on prend la direction de l’autoroute « Highways » vers le soleil américain « California Sun » autre nouveau titre de l’EP. Ce soleil commence à résonner dans la salle, oui c’est comme ça il brille en Californie et à La Chaufferie ce soir de festival, une pensée d’autoroute, où les kilomètres parcourus en instruments amorcent des percussions imitant les pas en rythme du coureur de fond de « long distance runners ». Les doigts du clavier sont tels les pieds sur le sol qu’on ne peut s’empêcher de bouger. Sans titre

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La Piétà n’a de piété que ce nom. Elle est tout sauf calme, grise et silencieuse telle la statue de Michel Ange. Elle a ce côté visage immuable, et encore c’est un masque. Mais ce vendredi, surprise, elle a ôté son masque de félin blanc offrant un visage irradiant les oreilles et les yeux même si on l’avait un peu reconnu déjà, oui c’est elle qui fait ça aussi (N.D.L.R. : une femme qui collectionne les casquettes et couvre-chefs de Odyl en passant par Rock In Loft ou Le Petit Chat Noir etc.) La Piétà entonne déjà son « J’aime pas les gens » qu’il est déjà temps d’accueillir ses cris de micro aux salves de hochements de tête avec une attention particulière qui n’est pas dans « La Moyenne », « à peine, à peine » lui répond le public, avant qu’elle ne fasse un tour de salle histoire de repérer les bouches ne se prêtant pas à son jeu. Les paroles toutes de français entendues se fondent super bien à la texture de ses mélodies et rythmes qui oscillent entre rock, pop, rap et slam. Mais oreilles prudes, prenez garde à vous préparer à un déferlement de crudités sur son nouveau titre « La Fille la moins feministe de la terre » qu’il faudra assaisonner à votre bon goût, moi je les préfère sans le vin-aigre douces !

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A suivre le festival LFSM#21 jusqu’au 5 avril 2018 aux quatre coins de la France.

(c) Florie Berger

Van MdbS

Dans le dossier :<< Festival LFSM 2018La Femme, idéale, de Rêve etc. >>
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