Le nouvel album de Jim Bauer « BB98 » sortira le 2 février et promet d’être introspectif. Les deux singles déjà dévoilés questionnent notre rapport aux autres et à notre place dans un monde qui tend à se déshumaniser.

En 2019, après la sortie de son EP « Naissance », Jim Bauer enchaîne les concerts dans toute la France, les multiples collaborations en tant qu’auteur-compositeur (pour Slimane, Florent Pagny, Barbara Pravi), et même une finale remarquée à The Voice. Mais ces années prolifiques à travailler pour les autres ont laissé ses propres envies en sommeil. Bauer a donc entrepris des voyages en solitaire pour retrouver l’essence même de sa musique.

« Le téléphone » : une ode à la déconnexion

Ce nouvel EP oscille entre espoir et fatalité à l’ère du numérique. « Le téléphone », Bauer nous le décrit comme le monde de l’illusion : l’illusion du temps qui s’arrête, l’illusion d’une vie sociale à travers les followers et les likes, l’illusion de posséder le savoir sur tout. Mais une fois éteint, c’est bien un regard cerné, profondément seul qui est reflété sur l’écran noir, celui qui a fui bien trop longtemps sa propre réalité. Ce que l’on pensait être un moyen d’évasion est finalement une prison où la procrastination se trouve être le boulet qui nous empêche de mettre un pas devant l’autre.

Le clip rétro futuriste du morceau nous plonge dans le monde de la surstimulation des écrans où nos sens sont décuplés : une route qui défile bien trop vite, des couleurs saturées, la tête qui tourne bien trop fort… Jim Bauer nous invite à recentrer notre attention sur l’essentiel face à un flot d’informations vertigineux qui nous noie. Une véritable invitation à « raccrocher » pour mieux s’accrocher à la vie.

https://youtu.be/uqkZoAFBT4E

« Comme un ange » : la chute d’une nouvelle génération dans les limbes

Une musique incisive qui nous ramène adolescent mélancolique, casque sur les oreilles, à regarder les paysages défiler dans la voiture. Une énergie qui n’est pas sans rappeler le pop-rock à cheval sur les années 90-début 2000 de The Rapture, Supergrass, ou encore The Raconteurs. Un sentiment d’urgence croissant se dégage du morceau, comme un cri de révolte contre une brutalité permanente. Cette impression que le peu d’innocence se consume face à « un monde qui s’effondre sous nos pieds ». Maintenant, la route que l’on fixe à travers la vitre de la voiture se fissure et le paysage part en fumée. Vous savez, comme lorsqu’on écoute « Bullets » d’Archive, pas une lueur d’espoir à l’horizon. Et qui sait, peut-être qu’il y aura un peu d’Archive dans ce nouvel album de Jim Bauer, un certain Craig Walker qui participera à l’écriture de certaines chansons.

https://youtu.be/BIgLkpXbdTM

Retrouvez Jim Bauer à la Boule Noire à Paris le 31 mars prochain.

Olivia Germaneau

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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