Sous le soleil parisien, je retrouve une partie du groupe pour une interview décontractée, dans un petit patio vert en plein milieu du quartier du Marais.
Alors prêts à casser tous les codes ? Avis de bienveillance, qui vous emportera dans un tourbillon d’énergie !
AMITIÉ
Au départ, on avait cette envie de jouer ensemble, parce qu’on vient du même domaine, on a les mêmes affinités. On est potes, on se connait depuis une dizaine d’années, via un réseau de musique. On a cette connexion de longue date, dans l’esprit familial. Et puis, ça s’est transformé en évidence avec le temps. Le groupe s’est créé comme ça, naturellement. On avait vraiment cette envie de créer de la musique tous ensemble, en considérant tout le monde, et l’autre surtout. Individuellement et artistiquement.
TRIBU
Une personne peut « prendre le lead » lors des compos, mais à chaque fois, c’est commun et ça s’équilibre selon les différents morceaux. Il y a vraiment de l’attention entre nous. C’est un vrai travail. On s’échange volontairement les rôles. Tout le monde joue les instruments de tout le monde pour composer quelque chose. Toujours dans le respect de l’autre et de l’instrument de l’autre. On pourrait dire que notre écriture est collective, car on a tous des envies et des idées pour chacun et dès qu’on trouve quelque chose de bien, c’est ensuite repris par le musicien spécialiste de l’instrument au sein du groupe, qui se réapproprie le tout et y met son jeu, sa personnalité, pour que ça plaise à tous et qu’on ait une vraie création commune.
La création, c’est aussi un moteur de notre groupe. On a cette volonté de défendre un projet commun. On est six et notre propre désir est amplifié. Avec le groupe, on fusionne, mais on est aussi chacun un. On tient à garder ce côté humain qui nous lie.
Inüit, ça veut aussi dire « être humain » en langue inuite. Ça percute bien, et visuellement c’est joli. Ça reprend bien notre côté un peu tribal, comme les transes, les rythmes percussifs, qu’on utilise. On bosse pas mal sur les effets de répétitions. On veut une musique qui nous touche vraiment.
INFLUENCES
Nos influences premières pour écrire, c’est d’abord les autres. Les membres d’Inüit, mais aussi le public. On aime bien se partager nos découvertes, se faire découvrir nos goûts. À chaque fois que quelque chose nous a touché, on aime le faire partager aux autres. Que ce soit de la musique, du théâtre, du cinéma. On est six, donc six personnalités différentes et ce processus de découverte nous aide à la connexion pour pouvoir composer. Comme on n’a pas les mêmes goûts, ça rend le truc intéressant. On peut se retrouver sur quelque chose mais aussi ça nous aide à aller plus loin pour Inüit. Quelque chose qui te fait du bien à écouter, qui t’influence personnellement, ne sert pas forcément à tous pour le groupe, mais on se nourrit de tout ça, de chacun et de tous.
ALWAYS KEVIN
On voulait aussi contraster avec l’aspect lisse de la colombe, très propre, car notre musique a une certaine rugosité dans la manière d’écrire, elle est pleine de rebondissements, de répétitions. On a envie toujours de casser ce qu’on fabrique, d’établir des ruptures dans notre musique et du coup, mettre « Always Kevin », qui fait un peu candide, un peu juvénile sur quelque chose d’assez aseptisé et lisse, assez primaire, ça représentait bien notre musique. C’est notre volonté de contrastes !
ÉNERGIE
Sur scène, on teste nos musique sur le public. On est très attachés aux réactions des gens. On a besoin de la scène et de leurs réactions pour se recentrer, pour évoluer. On ressent vraiment les énergies. On regarde les visages du premier rang, on devine les silhouettes, les corps qui dansent. On peut voir quelqu’un ne pas bouger pendant le concert et dans son regard, on peut voir qu’il est hyper investi de l’intérieur. On se nourrit vraiment du public sur scène. C’est aussi comme ça qu’on récupère de l’énergie et qu’on en donne.
INSTRUMENTS
Alors nous, c’est les percussions. On a trois pôles sur scène. Mais on a aussi des claviers, un trombone, un saxophone, une basse, une batterie… Travailler ensemble, ça sous-entend de la confiance entre nous. Il y a une forme de spontanéité, même si on ne connaît pas tous les instruments. Pendant la création, on n’a pas forcément un process défini. On teste, on ajuste et si ça nous plait, on garde. On peut mettre les textes sur la musique ou inversement. Ça rebondit. On ne veut pas se caler sur un modèle et entrer dans une production plus cadrée. On ne veut pas penser « productivité ». Sinon on perd le bouillonnement créatif et le loisir de se perdre pour créer et avancer. Ça, on s’en est rendus compte au fur et à mesure. On doit apprendre à travailler en équipe. Il faut être bien dans le groupe. Il faut une bonne atmosphère de groupe et beaucoup de bienveillance, de l’écoute et du répondant ! Qu’on ne se se marche pas dessus et que ça puisse rebondir simplement. Les meilleurs moments, ceux où ça fonctionne parfaitement, c’est ceux où l’on se sent vraiment ensemble, tous investis par la même énergie. Une énergie de groupe. De tribu
Il n’y pas à dire, Inüit, c’est un vrai mode de pensée !
Sortie de l’EP « Always Kevin » : le 2 juin prochain
Release Party : le 15 juin au Badaboum à Paris.