Je tombe sur une critique à l’acide sulfurique de cet album tout frais de Green Day, aka « Saviors » dans un grand quotidien (de gauche) que j’aime bien lire de temps à autre et je m’interroge.
L’article en question lâche moult coups de rasoir et aigres remarques au prétexte que leur musique serait cette année dépassée ou répétitive ou sans intérêt ?
A cela je réponds plusieurs choses.
Green Day fait du 200% Green Day dans cet album, c’est donc du punk US assez formaté, couplet-refrain, palm mute puis distorsion, qui parle de la vie de façon peu philosophique, se prépare à des concerts dans des stades et me fait taper du pied. What else ? Si le journaliste veut du free jazz, qu’il passe ici son tour et nous laisse entre potes. Reprocherait-il à un rappeur de niké la poliss ? A un gagnant de télé-crochet de bêler une comptine de rupture ? A un rasta de complimenter l’herbe magique ? Non.
Le dilemme de l’appréciation personnelle et subjective demeure toujours le même : aimer ou ne pas aimer un disque est très relatif, mais en dégouter les autres relève d’une posture qui n’est pas extraordinaire. Surtout si l’on prend un mégaphone pour ce faire, en sous-entendant « regardez-moi, regardez-moi, ne suis-je pas si beau, si fort ? »
Qui plus est, le cible est grosse, le bruit des balles fera du bruit mais le risque pour le tireur n’est pas bien grand…
La liberté de la presse est une excellente chose, autant l’utiliser pour défendre convictions, coups de cœur et volonté de partage vs vomir des évictions, coups de latte et volontés de ratage, non ? Si j’avais la chance d’écrire dans un grand quotidien (de gauche), j’aurais à cœur de vous proposer un menu du jour à déguster impérativement vs les plats liées à des allergies. C’est du gâchis d’espace !
Pour me faire une idée propre, j’ai donc écouté de A à Z et 3 fois l’album « Saviors » et… je l’ai assez apprécié pour ses hymnes (de stade) pêchus, parce que j’aime le son de Green Day encore en 2024, les chansons qui sont bien torchées dans le genre attendu.
Je n’attends pas d’eux une révolution, un renoncement voire une surprise du chef devenu wokiste, style…Billie Joe Armstrong se met -LOL- à la Badoit, hurle Make America Great Again (ça, jamais !) ou devient adepte de la mandoline slovaque au ralenti (ce qui serait marrant, après tout) ;
Bien entendu comme nombre de groupes un peu « cultes », Green Day a eu son époque fort glorieuse, ses « classiques » monstrueux mais ce n’est pour autant qu’il faille les descendre en flèche. Moi je dis « semper fi » car le cru 2024 n’est pas mal du tout pour ceux qui se réjouissent en entendant une track énervée de moins de trois minutes avec un son reconnaissable en un dixième de seconde. Vous retrouverez dans cet album de chouettes tracks pleines d’ampères et de raisons simples de vous réjouir… si vous aimez Green Day, bien entendu !
J’ai donc utilisé ma liberté d’expression de façon laudative, quoiqu’un peu ironique envers un grand quotidien (de gauche) qui par ailleurs a commis une bête pétition contre Sylvain Tesson, grand auteur dont on se fout pour qui il voterait.
Ce grand quotidien (de gauche) est décidément bien décevant.
Jérôme (de gauche mais pas con) V.
