Qui suis-je pour donner mon avis sur le travail d’artistes professionnels, et dans le domaine de l’électro qui plus est ? Je ne mets jamais les pieds dans un club, je danse une fois par an (et encore… si j’ai bu 4 Bloody Mary auparavant), j’ai trois fois l’âge des danseurs que l’on trouve sur les pistes les bras en l’air, je hais le vélo, je n’ai pas de barbe, pas de bonnet tricoté, je mange un paquet de steaks et engloutis des saucissons avec délectation. Et j’ai même été en CDI très longtemps ! (ça c’est un peu too much, non ?).

Cependant, je fus élevé au biberon par Kraftwerk, j’ai blanchi sous le soleil de New Order et depuis que j’ai lancé Songazine, j’ai chroniqué au moins cinquante artistes dans ce genre foisonnant qui m’ont touché, quelques belles compilations et pas mal de perles en format EP. Ceux qui suivent notre Webzine sourient en se rappelant que l’on cherche activement un plume fraîche et jeune pour attaquer ce filon musical, mais que telle Sœur Anne 808, je ne vois rien venir. Il faut tout faire quand on est rédac chef ! Mais bref, vous vous en moquez car le titre de cette chronique est un double jeu de mots (un peu limite, j’en conviens) et vous vous dites «  mais WTF ? » surtout si vous aimez la musique électro.

Weval, donc = un duo doué basé à Amsterdam et le communiqué de presse nous dit que ce sont des bosseurs. Pour la musique, ce sont 12 plages qu’il nous faut maintenant évoquer pour vous, dans le but de vous inciter à les écouter, car, yes, c’est de la belle qualité. Après deux écoutes successives dans les transports parisiens, c’est le sourire aux lèvres qu’on se dit « Bigre : Weval le coup ». Ce disque a une grande vertu : il apaise. Une impression générale un peu rêveuse se dégage de l’album, il semble idéal non pas pour faire danser, mais plutôt pour se poser, se détendre et rêver ou écrire des poèmes doux. Compagnon possible d’un voyage en train, car ses rythmes réguliers relaxent et massent le cortex, procurant calme et zénitude. Le titre You’re Mine mérite le label «cool mood ». Une voix féminine ouatée émerge de Days. Avec Just In Case, pas de stress qui ne résiste et ce n’est pas avec You’ve Made It (part I and II) que vous allez vous affoler. Ecoutant à nouveau ces titres pour finir ma chronique, je vous confirme que Weval nous sort le 10 juin un album éponyme harmonieux et esthétique, comme l’est un tableau de Rothko, peu de variations mais une grande impression d’harmonie et d’équilibre. Weval heure sûre, alors !

Jérôme «no hurry » V.

WEVAL album

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