Le rock revient parait il, ah bon ? Encore!!Et pourtant le paysage musical ne semble toujours pas changer.
Et chaque année les mêmes débats, en approche des victoires de la musique et leurs manques d’ouverture, où est le Rock and Roll des années 2000, celui qui envoyait du steak,là c’est  la sempiternelle variétoche adaptée aux goûts du jour qui prend toute la place dans les médias,  avec cette saveur au parfum de rien,qui te donne envie de passer à autre chose, et bah ça tombe bien parce que j’ai ce qu’il faut sans te faire retomber en adolescence, clairement pas ! enfin bon quand même un peu…

AGUELENNA c’est un groupe de rock typé US des années 2000, mais situé en Ile de France, c’est un peu du Green Day avec cette touche féminine dans l’énergie, du Paramore parce que les chanteuses des deux groupes chantent rudement bien.
Vous l’aurez compris ce power trio francilien n’est pas venu là pour vendre des cravates, la musique sent bon le pogo sympatoche et surtout un groove rock qui te secoue le gras sous le tshirt un soir de concert.
Porté par une chanteuse assez bluffante de justesse même en concert, une vraie machine lyrique alliant subtilité, technique et puissance.
La guitare d’une efficacité vrombissante à l’américaine aussi précise qu’un bi turbo de chez Ford envoie sacrément le bousin pour nous rappeler que nous aussi en France on sait faire du « balancer rouler »
La batterie apporte cette nuance subtile, et surtout variée pour nous faire prendre conscience que, « oui on est pas en 2000 mais plutôt 20 ans plus tard », il y a une certaine volonté d’évolution du genre tout en le respectant et ça se sent.


alors les songs ?


L’album, de 10 titres sort le 2 Février, est une synthèse du  Rock Californien  sans contre façon, 10 titres efficaces dans un français cohérent et travaillé dans le texte, mais néanmoins espiègle.
Ecrites par le guitariste Eric Lacan, rien à voir avec le Lacan Jacques, Psy de son état, qui d’après mes sources de chroniqueur sachant chroniquer, n’écrivait pas de chanson.
Alors oui les chansons restent dans la tête surtout les 3 premières, le clip « Pink Punk » la deuxième chanson est une chanson généreuse en guitare et refrain ravageur

 

 

 

Et « le blond la brute et le truand » la première chanson ou encore « la goutte » la 3ème, ont des potentiels de hit radio indéniables, on se doute que le choix a été dur pour choisir la chanson qui représente cet album.
Alors il y a quelques samples des nappes de synthé qui apportent un souffle bienvenu, sans noyer le poisson.
Et parfois dans l’esthétique sonore on reconnaît un peu du Papa Roach comme dans « Périphérie », avec des riffs 100 % gras, sans OGM

10 chansons qui filent à la vitesse d’un V8 survitaminé, parfaitement exécutés de bout en bout par un groupe qui visiblement n’a pas voulu se louper, et a clairement voulu taper juste.


Mixé par Mr Fred Duquesne ex guitariste de Watcha, Empyr et actuel producteur, guitariste de Mass Hystéria, ça sonne gros  Rock  et le monsieur a bien fait son boulot, surtout dans les guitares absolument mises en avant sur les 5 écoutes faites sur 5 supports différents.
Masterisé par Thibault Chaumont un ingénieur du son qui a suivi les plus gros poids lourds du métal, comme Gojira ou Trepalium, vous aurez compris que cet album n’a pas été fait dans une cave avec un Ableton craqué et deux micros.
Enfin, rappelons le travail d’illustration très Alice au pays des merveilles, avec un damier ou jeu d’échec ? un décor un peu Squid Game, ou comme dans Alice in Borderland, une série toute aussi mystérieuse.
A se procurer d’urgence pour écouter bien sûr mais vraiment je vous encourage à aller écouter en Live ce groupe qui va sans nul doute marquer l’année 2024.

@pyofficiel

ET DONC VOICI L’INTERVIEW DU GROUPE

En quelques mots, comment décririez-vous votre musique pour un ami à moi qui ne connaît rien à la musique?

Du rock oscillant entre moments catchy et des climats plus posés avec en fil rouge, des mélodies entraînantes et des rythmiques au cordeau.

A qui s’adresse cet album ?

Cet album s’adresse aux amateurs de Rock au sens large, guitares saturées, et grosses rythmiques. On est très influencés par le rock d’outre-atlantique et anglo-saxon. La spécificité tient au fait que le chant est en français, c’est un choix voulu et assumé. Cela nous permet une forme de poésie et d’exploiter un côté littéraire dans des textes à tiroirs auxquels nous sommes très attachés. 

Les paroles sont écrites par le guitariste, quel est le process de création dans votre groupe, comment naissent les morceaux ?

Ça peut être très différent selon les titres. On part parfois d’une rythmique simple en accords, d’un gimmick de guitare, d’ une mélodie de chant. Une fois les premiers jalons posés, on structure le titre autour, mais toujours avec l’intention de “porter” la mélodie du chant. Viennent ensuite les cadences et la rythmique, puis les arrangements. Pour ce qui est des textes, c’ est effectivement Riko qui écrit. Marie impose les thèmes abordés et Marc apporte des corrections tout au long du processus d’écriture. On valide tous les trois les propositions de toute façon.

 

Quelle a été votre ligne directrice pour l’élaboration de ce disque ?

Pour ce disque, on voulait se détacher un peu de notre précédent EP, et ouvrir un plus large spectre dans les compositions. L’idée était de pouvoir proposer un album cohérent mais avec différents climats et ambiances.
De jouer sur les tonalités en essayant de proposer une approche différente et d’éviter une redondance entre les titres. On est plutôt satisfaits du résultat.

Beaucoup de groupe de rock français se laissent tenter par l’ajout massif de sample et autres synthés, avez-vous été tenté aussi de prendre cette trajectoire ?

 Pour ce qui est des samples, c’est Marc qui a supervisé cette partie du travail. Il y en a pas mal sur cet album,  ils permettent d’ouvrir le discours musical,  et d’ apporter  une fraîcheur et une forme de modernité aux titres. On a décidé de les placer en soutien, et non sur le devant mais ils apportent
clairement une fluidité et une forme  de subtilité à l’ensemble.

C’est un album éponyme, est ce par facilité ou est-ce une décision artistique d’avoir choisi de ne pas lui donner de titre ?

On a commencé à travailler le visuel de l’album sans avoir forcément en tête une idée de titre. Après plusieurs propositions de Tonio, notre graphiste, on a trouvé que la cover de l’album fonctionnait comme ça. Ajouter du texte créait un déséquilibre, et on perdait la force de l’image. On a ajouté le logo pour identifier le projet sans y mettre le nom du groupe, et décidé de ne pas mettre de titre. Ça laisse planer un peu de mystère…                                                                    

Le clip Pink Punk est assez sombre, en opposition avec le clip de votre sortie en 2017« jour de foire » qui sentait bon la joie et l’extraversion, cet album est-il plus introspectif ?

Il ne faut pas y voir une forme de choix délibéré, Jour de foire était le single choisi à l’époque pour le clip, et il se trouve qu’effectivement le titre était festif. Aujourd’hui, le single Pink Punk est un peu moins joyeux et donc forcément le clip suit le mouvement. L’album est peut être plus introspectif effectivement, mais on a passé beaucoup plus de temps sur son élaboration. On a poussé les curseurs de ce qui devait être amélioré, travaillé certains points sur la composition et l’écriture en prenant plus en compte nos aspirations personnelles et notre vision à chacun sur ce projet. Il en ressort forcément une forme de “maturité”.        

Pourquoi avoir choisi Mr Fred Duquesne pour le mix de cet album ?

On s’est penché sur les différentes options possibles pour le mixage. Plusieurs noms se sont détachés, mais l’approche de Fred nous semblait la plus cohérente avec ce qu’on attendait, à savoir un gros son typé un peu “Ricain”. On s’est rencontrés pour discuter du projet. Les mises à plats l’ont convaincu et il a accepté de prendre le mix.  On ne regrette pas ce choix, car il a fait un travail extraordinaire sur cet album. Un grand merci à lui.

La cover est composée d’un damier au premier plan, en mode fish eye, avec un décor composé d’as de pique ? quelle en est la signification ?

On voulait pour la cover, un décor un peu austère, et une ligne de fuite vers un horizon plus accueillant. On laissera le public l’interpréter comme il l’entend. Pour ce qui est de l’as de pique, il n’y en a qu’un. On a décidé d’inclure, pour chacun d’entre nous, un symbole très personnel dans cette cover. L‘as de pique en est un, il en reste deux autres…

Quels sont les groupes actifs ou non avec qui vous souhaiteriez partir en tournée ?

Pour la France, ASTONVILLA sans hésiter, c’est une influence majeure pour nous sur ce qui  peut se faire en terme de Rock francais. Sinon, toutes les bonnes volontés pour partager une scène.

Que peut on vous souhaiter pour cette année 2024 ?

Ça ne va pas être très original, mais souhaitons nous de la musique et des concerts.On espère des rencontres aussi, de belles rencontres avec beaucoup d’humanité parce que ça nous fait à tous, un bien fou.

 Merci pour ce moment, à bientôt.

 

        

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