On a toujours le cœur serré quand on apprend la disparition d’un poète qu’on aimait.

Higelin, c’était un vieux copain, un ami de la famille, un pote fantasque et doué.

On ne reviendra pas sur toute son œuvre (grande), ses performances en concert (énormes), ses coups de gueule et ses coups de folie, ses enfants (doués !) et sa tignasse (hirsute).

Trois souvenirs personnels.

Je me rappelle particulièrement la chanson « Champagne », un texte magnifique et diabolique, que j’écoutais sur une petite radio de poche en classe prépa, au Hit-Parade de Jean-Loup Laffont sur Europe 1. C’était prodigieux, brillant, magique. J’ai écrit (modestement) quelques paroles de chansons, en prenant toujours cela comme modèle absolu, fort et brillant.

Je me remémore « Pars », qui est si puissante car universelle et poignante.

Et bien entendu, « Tombé du Ciel », qui vous met de bonne humeur pour la journée.

Que reste-t-il des œuvres d’un fugace saltimbanque, d’un art mineur comme disait le grand Serge ?

Beaucoup d’émotions, des synapses tout collés par des images indélébiles, des ambiances foldingues et des moments tristes, des joies lumineuses et des peines intimes, des amis oubliés et des maisons perdues, des couleurs, des odeurs, des couvertures de 45 tours cornées et des radiocassettes gris métal, des paquets d’années et des tranches de vie qui vous reviennent à la tronche.

Les nécrologies vont pleuvoir, chacun aura son bouquet de nostalgie et son petit pincement là, dedans, à l’intérieur, en pensant à Mister Higelin.

Jacques : Songazine ne pouvait pas ne pas t’écrire un mot. Et on va alerter les bébés qui ne te connaissent pas encore.

Alors, haut les cœurs, les yeux humides mais à la main un bouquet de fleurs de printemps, au frais une bouteille à sabrer, à toi, l’ami qui soigne et guérit, la folie qui m’accompagne, et jamais ne m’a trahi.

Champagne.

Jérôme « klaxon » V.

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