(Diesel Boy, des punks qui assument leur âge, les décibels et un artwork un peu crado !)

Songazine est un modeste webzine à 90% musical et un poil d’autres aspects culturels. Nous ne sommes pas Mediapart, le très utile Canard Enchaîné encore moins Valeurs Actuelles ou CNews et pas aussi diffusés que Libération, Le Monde. On a le droit d’avoir des opinions, mais, comme les manifestations contre la réforme des retraites : tout le monde s’en fout !

Songazine est certes plutôt du côté de Greta Thunberg et Cyril Dion, davantage Kennedy que Trump, avec Jean Moulin et pas Barbie (ni Klaus, ni la poupée, d’ailleurs, LOL), forcément un peu de gauche mais pas trop énervé. Jean-Luc, calme-toi, tu te fais du mal…

Lucidité : sans jouer les Cassandre, il semble évident que notre petit monde court, accélère, titube mais se précipite la tête en avant vers de grosses grosses catastrophes.

En juillet 2023, les incendies, les canicules, les pollutions sauvages d’algues vertes vont très bien et les tombereaux de plastique s’accumulent dans les océans, l’air, les sources et notre petit estomac très bientôt. Les glaciers disparaissent aussi vite que les abeilles et les dauphins quand les gratte-ciels poussent et la malbouffe s’empiffre.

Pendant ce temps Wall Street est en pleine forme, les PDG sont augmentés, les budgets d’armement multipliés par cinq et plus, ou encore : le sport-business explose des records en se revendant des mercenaires apatrides qui feront vendre des maillots en matière synthétique avec leur nom derrière. Du pain et de jeux ? Paris 2024 que c’est boooooooooo. Populations abêties en grande majorité et dès le plus jeune âge par un spectacle permanent et des sollicitations numériques irrésistibles.

Les délaissés, les sans-dents, les exilés, les incultes et les racailles, les complotistes et les fous de dieu, les embrigadés et les chefs de guerre quant à eux nous préparent de belles émeutes, bagarres, insurrections, pillages et révoltes plus ou moins meurtrières : ça va chauffer sur tous les continents entre deux typhons, une montée des eaux et trois attaques mondiales de virus incurable, échappé d’un laboratoire. A moins qu’une I.A. made in China ou North Korea ne trouve les clefs de l’envoi du grand feu d’artifice final ? Oppenheimer est d’accord.

A côté d’un futur assez probable, plus noir qu’un Soulages qui coule, les dystopies que vous avez lues ou vues au cinéma ce sera Bambi rencontre les Bisounours.

Youpi !

(Oppenheimer, le vrai, qui expliquait que tout allait péter)

J’arrête ici et voici donc les nouveautés à écouter avant d’entendre toc toc à la porte ou boum boum dans la rue d’à côté.

Dans l’air du temps

Justement !

Après cette introduction pessimiste mais réaliste, voici REBOOT et leur EP « le voile se déchire », des chansons métallisées et électriques qui évoquent sans détour le b**** dans lequel nous pataugeons incl. La désinformation, la Silicon Valley : « levons nos verres » proposent-ils (je vais aller me chercher une bière au frigo, moi, après avoir écrit tout ça !).

Recommandé pour ceux qui veulent entrer en résistance contre l’aveuglement généralisé (on n’est pas des complotistes à 2 balles, nous).

Punks de (bon) retour

Les membres du groupe punk Diesel Boy se sont formés en 1993, ont joué quelques années et reviennent avec un album explosif après 20 ans de pause.

Non sans ironie intitulé «… Gets Old » l’opus recèle des perles du genre énervé, chant en avant, guitares tantôt menaçantes tantôt craquantes mais le tout tient bien la mer et même la route. Essayez de capter les paroles, en plus d’être vieux comme moi, ils sont futés les gars !

Craxi Disco me botte un max

Avant la fin du monde, dansons un brin.

Je ne connais pas Craxi Disco et je lis ceci « Gianni Crucini, aka Craxi Disco, Italian producer based in London. After an experience playing the synths in a krautrock band and a Radio DJ residency in the legendary electronic music temple ‘Link’ in Bologna, GC becomes a heretic of cosmic European tradition brought into the new century. Far from trendy logics hes been bringing forward with irony and passionate devotion for years the cause of the Italian electronic disco, as an aesthetic, emotional and transcendental vision. »

Ce qui semble fort intéressant, mais j’ai écouté 2 titres accrocheurs :

1/ Solarium (Extended Version) qui est entraînant, rythmé et acidifié par une guitare électrique folle dingue

2/ Unicorn (original version), huit minutes de sourde comptine pour dance-floor hébété et hilare, porté par une basse lancinante et des synthés mi-solaires mi-aériens et fouetté par des handclaps intermittents (c’est-y beau, non, cette tirade ?)

Un peu de douceur pour finir

Comme les condamnés avaient leur petit verre de cognac avant de monter au peloton d’exécution, voici un beau morceau de ĠENN appelé Calypso ; ils sont anglo-maltais et comment font-ils pour mettre un point au-dessus du « G » ? ( pour arriver à reproduire leur nom : j’ai fait copier-coller mais je suis un boomer pas trop geek).

J’aime beaucoup leur artwork, cette maison improbable et inhabitée au milieu d’un univers aquatique et désolé. Si on parle de la chanson, on peut placer les mots « onirique », « saxophone », « féminine » et « ambiance », sans faire d’erreur.

***

Bref, tout part en cacahuète, il nous reste la musique qui coule à flots et il est même possible d’en choisir de la bonne. C’est trop sympa, cette pré-apocalypse !

Au fait, dans mon préambule gris foncé, je n’ai même pas évoqué le succès irritant, implacable et rentable de la m**** artistique autotunée et labelisée « urbaine » qui se vend par camions auprès de consommateurs sans mémoire, mais là on va dire stop et se chercher une deuxième bière, sans faire d’autre commentaire !

Jérôme « un peu optimiste quand même » V.

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