La sincérité, l’authenticité, cette quête prégnante, qui brûle à l’intérieur de chaque musicien, cette qualité, peu de groupe aujourd’hui peuvent s’enorgueillir de l’avoir, tant le désir de succès amène à jouer une partition qui n’est souvent pas la sienne.

Dans les interviews, c’est toujours un exercice difficile de capter cette parole de  sincérité, et ce moment passé avec Jean-Marie Le Goff, chanteur parolier du groupe Icare Vertigo m’a prouvé que la sincérité ne s’est pas perdue au coin d’une ruelle sombre, un soir de confinement.

Alors Icare, et Vertigo, un vertige pour Icare? Figure mythologique qui s’est brulée les ailes en voulant tutoyer le soleil d’un peu trop près, on s’interroge sur la symbolique…

Est ce que notre groupe Breton aurait envie lui aussi de se brûler les ailes ? Paradoxalement, ces jeunes gens ont l’air d’avoir les pieds bien sur terre ET la tête dans les étoiles, tant le projet défendu respire l’Amitié et l’Energie positive, le bon sens.

Projet parallèle à Calico, Icare Vertigo le « vertige d’Icare » pour les défenseurs de la loi Toubon, est un projet pop rock, chanté en français, emballé avec une qualité d’artisan, le bon goût des choses belles et bien faites.

Accompagnés par des partenaires locaux en Bretagne, à Rennes principalement, cet album est réalisé en « circuit court », Alexis Wolff, néo guitariste pour les arrangements, Sylvain Deffaix pour l’artwork (magnifique), et Bruno Green à la réalisation.

Même si la situation sanitaire a bousculé les vies de chacun des membres du groupe, les musiciens ont décidé de prendre cette période par l’aspect positif des choses, à savoir travailler le show prévu autour de l’album et envisager une sortie de vinyle, par exemple.

L’album est généreux dans sa Track List, 11 titres de Pop/ Rock avec des textes d’une poésie fine, c’est beau et ça sonne bien, portée par une voix juste et claire, qui rappelle Kaolin, cette pop française qui combine parfaitement texte qui ont du sens, mélodie et orchestration rock adaptée.

Initialement prévu en Octobre 2020, cet album éclos, le 5 Mars 2021, aux premières lueurs du printemps.

Bruno Green, ( Detroit, Miossec..) réalise cet album, enregistré en live, brut, à l’ancienne, (tous les musiciens dans la même pièce) cruel travail d’équilibriste pour celui qui connaît l’exercice du studio, l’osmose musicale doit y etre parfaite, une recherche d’harmonie, et visiblement les bretons savent faire.

10 jours de sessions d’enregistrements intenses mais qui ont transformé ces moments  en expériences de vie de groupe, et du groupe.

Fatigués mais heureux, ce fût énormément de travail en amont qui ont permis de livrer une œuvre qui leur ressemble.

Qu’en est il des chansons ?

Dans le « combat ordinaire », chansons à double sens, Icare Vertigo annonce la couleur et  démarre ainsi l’une des meilleures chansons de l’album, on comprend que le groupe cherche à s’élever spirituellement, aller chercher au delà, et la vérité c’est les pieds dans le sol, le cercle proche.

Le combat ordinaire, vient de cette énergie à mettre dans le groupe. C’est un tout, il y a de l’écologie concrète , il n’y a rien de politique derrière tout ça ET la solution est sur terre, humaine.

Thématique qui revient dans le clip, parfois inquiétant « Ma place pour mars », où à contre courant, on comprend que l’avenir de l’humanité se joue sur terre, et que d’envoyer des humains sur Mars, n’est probablement pas la solution.

C’est un court métrage dirons nous, tant le message est dense, filiation, et  futur de la planète, interrogent sur cette difficile équation, entre quitter la planète ou justement rester sur notre bonne vieille planète.

Les paroles résonnent encore plus a l’heure actuelle « je vous laisse ma place pour aller sur Mars » tout est dit.

 

Cet album est diablement bien écrit, une écriture concrètement poétique, on s’envole par les paroles mais le thème nous ramène sur terre, est ce donc ça le vertige d’Icare ?

 

Icare Vertigo se frotte même à l’exercice de la reprise souvent casse gueule, avec « FLB », c’est la reprise du grand Léo Férré, qui est honorée, cette reprise qui a gagné un prix de la Corderie de Rochefort, parle de la mer, compagne tragique des marins, mais pas seulement.

La version de Léo Férré en piano voix est sublime, mais il faut avouer que la version d’Icare Vertigo, avec une mélodie rafraichie, en version guitare, sublime cette version de « FLB ».

 

Evoquant une date éventuelle au Café de la Danse le 11 juin, on croise les doigts, et tout ce qu’on peut croiser, pour que ça se fasse dans les meilleures conditions.

 

C’est une pop rock absolument consciente, en phase avec l’époque, en quête de sens, qui est condensée dans cet album de 11 titres.

Vivement sur scène!

PY

 

 

 

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