A la cour du roi pourpre, l’on ne peut que s’incliner, devant l’implacable monarque que représente Robert Fripp, guitariste, compositeur, fondateur de King Crimson et figure de proue des débuts du rock progressif. Il en a, d’ailleurs, dépassé rapidement les frontières, passant, au fil de ses innombrables albums, d’une fine progressive, au mellotron omniprésent, au rock pur et dur, ou au free-jazz, s’aventurant également aux confins de musiques expérimentales ténébreuses. Quel que soit le chemin emprunté, Robert Fripp ouvre majoritairement la voie dans les nombreuses disciplines musicales dans lesquelles il se hasarde.

King Crimson, dont la carrière débute en 1969, se distingue dans le renouvellement presque systématique des musiciens à chaque album, et ce, malgré leur valeur et notoriété. Leurs courtes apparitions, néanmoins très remarquées, ont souvent été un « tremplin » pour ces derniers : (Greg Lake : ELP, Gordon Haskell, Pete Sinfield, John Wetton, Trey Gun, Andy McCulloch, Greenslade, Bill Bruford,  David Cross, Tony Levin, etc…). Robert Fripp reste le seul axe permanent du groupe. Son univers musical, livre une musique, à la fois extrêmement complexe et mélodique, servie, de 1969 à 1971, par une alternance de textes poétiques et engagés de Pete Sinfield.

Ses albums, presque tous « culte » révèlent une évolution constante et un fourmillement d’idées hors du commun. Le premier album : « In The Court » déclenche un tsunami musical et culturel, en 1969 dans l’époque encore empreinte de « rock psychédélique ».

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Les trois suivants, In The Wake Of Poséidon, Circus et Islands sont parsemés d’une enveloppe free-jazz, notamment avec la participation de Keith Tippett et des musiciens du jazz anglais.  Le cinquième album, « Lark’s Tongues in Aspic » 1973 marque un tournant décisif dans l’orientation musicale du groupe, qui accueille Wetton : basse, chant, Bruford, transfuge de Yes à la batterie, David Cross au violon et Jamie Muir, futur membre de Band X, aux percussions. Suivront « Starless and Bible Black, Red, Discipline, la tendance s’affirme, le son devient plus brut, les guitares aux arabesques sonores hurlantes, les compositions de plus en plus élaborées et complexes, style qui restera la marque du groupe jusqu’à leur dernier album studio en date : « The Power To Believe ». Pat Mastelotto drums, Gavin Harrisson drums Jakko Jakszyk lead vocals, flûtes, Tony Levin bass , Chapman stick, Mel Collins sax flute voices, font, actuellement, partie de la dernière formation, présente prochainement en concert à Paris.

Le Roi Pourpre

Robert Fripp s’autorise également des incursions dans l’univers du free-jazz. Il produit Keith Tippett sur Septober Energy, Blueprint et Ovary Lodge 1971-1973, crée l’association expérimentale « Fripp&Eno » en 1975 et rejoint Peter Hammill, Van Der Graaf, Robert Wyatt, Andy Summers, David Bowie et Peter Gabriel sur certains de leurs albums. Guitariste talentueux et réputé il est un des pionniers qui a fait évoluer l’univers de la guitare électrique, notamment avec l’invention du « Fripp Pedal Board », un ajout « midi » impressionnant, couplé à ses guitares.

King Crimson en concert à la salle Pleyel le 03 décembre prochain… Tous dans les starting blocks !

Oldie : Un incontournable, presque indescriptible d’invention et de charme.

Des disciples inconditionnels : Bi Kyo Ran ( Jap), Discipline ( Usa), Dificil Equilibrio (Esp) Trey Gun ( Usa).

Pierre Videcoq

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