Aisles

Le 29 juillet dernier sortait une œuvre enchanteresse, à la hauteur de ses ambitions : Hawaii du groupe sud-américain Aisles.

En effet, pour leur dernier né (qui est également leur 4ème opus), les chiliens ont opté pour la création d’un album concept monumental : une odyssée spatiale qui raconte, en un double album, la survie de l’humanité dans différentes colonies, après la destruction de la terre. Rien que ça.

Petite mise en bouche avec «Upside down» :

Le plus frappant à l’écoute de l’album, c’est qu’on se laisse très facilement emporter par la musique, et ce dès les premières notes. Le voyage commence avec longue intro instrumentale, fracassante entrée en matière qui propulse directement l’auditeur dans une ambiance particulière, résolument tournée vers l’immensité de l’espace : l’histoire peut commencer.

Le chant, particulièrement soigné, les effets sonores, le déroulement comme le thème du concept, l’ambition de l’objet musical me font penser à ce que pourrait être un Ayreon qui se serait converti rock.

Au cours du voyage on traverse de très grands moments de prog où les instrumentations sont calibrées, et où les musiciens donnent libre court à une musique luxuriante, dans la maîtrise et la générosité. Le double album, homogène, cohérent, se tient sur l’ensemble des compositions sans jamais lasser et sans s’éparpiller.

Les deux « The Poet » part I et II illustrent parfaitement l’équilibre délicat qui règne dans l’ensemble de l’album entre l’émotion d’un chant porté par Sebastián Vergara (et/ou les ensembles de voix) et la puissance des plages instrumentales.

On trouve également dans Hawaii quelques passages osés, différents, déconcertants peut-être pour certains, mais qui correspondent parfaitement à l’exigence du concept de space opera. « Year Zero » avec son long passage electro possède ce qu’il faut d’original, de moderne pour coller parfaitement à une ambiance spatiale, technologique, sans évitant toutefois l’écueil du kitsh.

Mention spéciale pour « CH-7 », la compo la plus longue du double album, qui dépasse les 12 minutes et qui est sans conteste LE bijou progressif par excellence. Complexe, ambitieuse et audacieuse, cette compo est à l’image de l’album : une réussite.

Un peu de jazz fusion, une touche d’electro, de vastes nappes de synthé pour une ambiance astrale, Hawaii, dernier né d’Aisles, s’écoute avec un plaisir consommé.

Le personnage de « Club Hawaii » dit chercher quelque chose de nouveau, quelque chose de plus. Aisles vient de nous l’offrir avec son magnifique double album et on les en remercie.

Après l’annulation de leur tournée d’avril, nous avons donc été largement consolés et récompensés pour notre attente, et puisque les choses sont bien faite, le groupe prévoit une tournée européenne à l’automne. On les y retrouvera avec grand plaisir !

Hédia

Pour en savoir plus sur la composition de l’album :

Share