Vous êtes un vieil ami.

Votre voix familière résonne dans mon autoradio, peu de semaines ne passent sans que je ne picore dans votre répertoire large et coloré.

Avec vous c’est le festival de la face B de l’Amérique, éclairée par des néons clignotants ou bien un soleil écrasant dans une small town perdue avec des pickups cahotent et crachotent. Un voyage incessant dans les coulisses, avec un peu la gueule de bois, de la mélancolie de petits matins et quelques fous-rires nerveux.

Californien futé, malin et (très) doué vous fûtes le chanteur du cultissime groupe Wall of Voodoo, météore pas carré dans le ciel indie rock des 80’s : de la musique étrange mais attachante, votre accent nasal, des synthés de traviole à écouter sur une radio mexicaine en passant la frontière en cachette. C’était un coup de maître.

Mais après, quelle carrière…à ce jour encore actif et pétulant de créativité.

Des albums « solo » à écouter de A à Z, qui nous parlent de Marines, de big bosses, de trucs pas clairs, de mirages et d’accidents pas fortuits : des dizaines de chansons avec des paroles toujours chargées de belles atmosphères ;

Et à ce propos, vous avez cette autre facette : compositeur de musiques de films (aka film scores, le terme US est joli) et on ne compte plus le nombre de mélodies parfaitement cinématographiques et évocatrices qui portent votre patte. De la belle ouvrage.

Vous l’avez dit : votre musique donne systématiquement autant à voir qu’à entendre ; votre plume est claire, même le Frenchie que je suis arrive à capter les scènes que vous créez !

Clairement, vous êtes l’antithèse du redneck républicain : humain, travaillant avec votre chère épouse Petra Wexstun, ouvert et curieux, voyageur infatigable, n’arrêtant jamais et surtout, surtout … restant barré, décalé, atypique et indépendant ; précieux compagnon culturel.

Stan Ridgway and Petra Wexstun

Cher Stan Ridgway, je vois que vous ne cessez de produire et de proposer, et vous ô lecteurs, abonnez-vous à sa newsletter, achetez-lui des morceaux (pas cher, pas cher) sur son Bandcamp. Une poignée de dollars ne lui fera pas de mal, c’est un bon au pays de la Brute et des truands.

Dear Stan Ridgway, an old friend you will remain, no worries : keep on going.

Jérôme « wanna be a -web- boss » V.

PS : if you come again to France, we shall share a couple o’ drinks.

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