Je dois en toute modestie remercier Laura LB qui m’envoie assez souvent le kit presse ainsi que de quoi écouter des artistes que l’on peut placer sur la haut de son étagère.

La découverte du jour n’est rien de moins qu’un chanteur qui est présent sous son nom depuis 2012, Benjamin Schoos, et qui nous livre ici un superbe best of- rétrospective : Profession Chanteur.

Certains souriront et se gausseront de moi, car ils connaissent déjà les trois excellents albums dont sont extraits ces 13 titres :  China Man vs Chinagirl (2012), Beau Futur (2014) et Night Music Love Songs (2016).

Je lis que ce monsieur est imprésario, patron de label, animateur radio, illustrateur et d’une nationalité chère à notre amitié : belge. Nous sommes déjà admiratifs.

Sans offense, il a une tête de personnage de BD malin-aventurier et son look costard-cravate le place en haut, dans les étages de la direction (artistique).

artworkSCHOOS[1]

Revenons aux chansons.

Des paroles ciselées et évocatrices, simples et directes, des musiques pop attachantes et à la ligne claire, des duos avec des voix féminines de grande classe (Laetitia Sadier, April March), l’impression d’être installé dans un palace cinq étoiles dans une station balnéaire un peu chic mais pas trop, entre gens de compagnie sobre mais soyeuse, ayant jeté d’un geste amical les clefs de la Jaguar de collection à un voiturier complice pour aller dîner avec « une fille en or » de quelques plats recherchés avant de passer une nuit romantique et mémorable, le tout incognito… avant de recevoir un prix littéraire.

Tout ici n’est qu’acajou poli, matériaux nobles et savoir faire établi. Pas de clinquant, pas de vulgarité du 100% fait main et labellisé tradition-qualité. Profession Chanteur, mais pas de rue, non : de salles aux sièges de velours rouge, fait pour être entendu sur une radio vintage ou une chaîne hi-fi (en sirotant un whisky 12 ans d’âge) ;

Il est ici question de catcheur ou de cascadeur, d’aventure et de nostalgie, voire de visiter la lune.

Mais tout ceci se fait en douceur et glissant de manière stylée au travers de forts beaux morceaux de musique.

C’est beau, c’est élégant, le piano égrène des notes pures et la voix trace son sillon avec une certitude teintée de mélancolie.

Que dire ?

Soupirer, regarder par la fenêtre du palace et souhaiter que la vie ne fut parfois pas si vulgaire, mais pleine de parfums boisés et de reflets dorés comme les chansons de Benjamin Schoos.

Jérôme « catcheur-cascadeur » V.

Share