Tout d’abord, commençons par un big big up à Fire Records, label de pop rock indie de belle qualité que j’ai le plaisir de suivre depuis longtemps et dont les groupes sont souvent à l’honneur en ces colonnes !

Par leur intermédiaire, j’ai l’énorme joie d’interviewer (par Zoom) Kristin Hersh, qui me parle depuis Providence, Rhode Island (pas loin de Boston, les amis pour situer).

Disons-le tout net, je suis fan total depuis son apparition avec les Throwing Muses, ses disques solos et son groupe actuel 50 Foot Wave (review de leur toute dernière production ci-après). Magie d’Internet, pouvoir des relations presse, me voilà en train de parler à quelqu’un que j’admire fort.

Possible Dust Clouds je l’ai écouté XXX fois !

Dans un superbe registre indie rock, Kristin Hersh a tracé un remarquable chemin, composant et interprétant des tonnes de chansons qui accrochent toutes l’oreille et l’âme de son public. Son timbre de voix, reconnaissable entre mille, est une marque de fabrique spécifique et fort addictive. Exigence de qualité, mélodies fortes, paroles poétiques, esprit indépendant contre toute compromission sont aussi des signes distinctifs de cette artiste.

Nous parlons et ce qui me frappe est son énergie, la lumière qui se dégage de sa personnalité : expressive et totalement avec vous, elle rit beaucoup : notre conversation file comme si nous nous connaissions depuis longtemps (ce qui est un peu vrai, non ?). Elle souligne et me répète sa position de liberté par rapport à l’industrie « marketing » musicale, celle qui est banale et sans ambition.

Féministe, engagée, mère de quatre garçons, elle a vécu une vie intense et nous évoquons son autre énorme talent artistique : l’écriture. Elle m’avoue se lever très très tôt le matin pour écrire, et la musique l’occupe ensuite (quelle énergie).

Je me dois absolument de lire sa biographie (saluée par la critique) Seeing Sideways: A Memoir of Music and Motherhood. Ce sera l’occasion de découvrir encore autre chose et de faire une chronique…

Le temps a passé trop vite, une petite demi-heure s’est envolée dans la bonne humeur, flatté de sa franchise, je suis encore davantage conquis par ses yeux bleus, sa foi en la musique et le fait de ne jamais rien lâcher pour défendre les styles et œuvres que l’on aime.

Kristin, all the best to you, hoping to see you live in Paris soon,

Jérôme « totally … mused » V.

Black Pearl, album de 50 Foot Wave, Fire Records

Toute dernière livraison électrifiée qui enclenche la vitesse « riff » de façon nette et forte, cette perle noire du rock indie est fortement suggérée pour une écoute forte et énervée. La voix de Kristin Hersh se fait franchement mutine, minaude, monte, parfois limite pétage de plombs (celui où on envoie tout péter, vous savez). On passe aussi par la colère noire et froide, sans rien dire (beau titre instrumental Black Pearl). Hog Child est mon morceau préféré, suintant la mélancolie et le blues poisseux à 220 volts.

Ambiance un peu grunge si on fait le bilan des 7 titres qui claquent, ne sont pas là pour rire.

Ceci s’ajoute à la collection des productions de cette vague de 50 pieds, vous savez comme celles qu’on peut croiser dans les tempêtes du Pacifique tout au Sud, et qui vous coulent un navire par surprise.

Larguez les amarres, embarquez sur le Black Pearl !

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