A l’occasion de la soirée XVIII Records au Supersonic, avec au programme La Secte du Futur et Dame Blanche. Songazine a rencontré les visages qui se cachent derrière ce label parisien.
C’est au Lone Palm que Songazine a rendez-vous avec Sébastien et Victoria. Ils nous racontent comment l’histoire a commencé, il y a cinq ans, dans un bar de Paris : « J’ai crée le label avec des amis Au Clair de Lune, un troquet dans le 18ème arrondissement », nous dit Sébastien. « C’est le pourquoi du comment du nom du label, » raconte-t-il, « c’est un hommage au XVIIIème arrondissement de Paris ! Je l’ai monté avec un type obscur qu’on surnomme Antoine Zéro, aujourd’hui il a quitté le label pour suivre sa voie. »
L’une des particularités du label est de proposer pas mal de sorties de groupes de la scène garage australienne. Royal Headache, Assassins 88, TV Colours, The UV Race : tous sont sortis chez XVIII Records. « Antoine avait une connexion avec l’Australie. On a pu ainsi échanger avec tous ces groupes et leur sortir des disques. On les fait aussi venir en France. Les prochains seront Deaf Wish, des mecs signés sur Sub Pop. Ils seront le 24 juillet, à la Mécanique Ondulatoire », nous précise-t-il.
Bien sûr, ils sortent aussi des groupes français : comme Quetzal Snakes, « notre dernière sortie, ce sont des Marseillais (ndlr : qui étaient auparavant chez Howlin’ Banana), » ou La Secte du Futur qui se produira demain au Supersonic : « Ce sont des amis, Pierre est d’ailleurs l’un des fondateurs des Catholic Spray. Il était venu me proposer son projet il y a quelques années et j’avais tout de suite accroché. J’avais adoré le fait que ce soit 100% DIY. Tu as l’impression d’entendre un son de démo dans son premier album, killer ! Et pour info, Pierre va bientôt sortir un album avec Holy Gray, son autre groupe. Quant à nous, la prochaine production du label devrait être le projet solo du chanteur de Dame Blanche, Benjamin : Brian’s Magic Tears. »
Boire ou sortir des disques, il faut choisir…
XVIII Records est plus qu’un label, c’est « une vraie équipe soudée. Avec les groupes, on a envie de faire quelque chose de familial. » Comment fonctionne-t-il ? « En gros, on produit un ou deux disques par an. Avec Victoria, on a envie de sortir les disques qui nous plaisent, et de programmer des concerts pour les groupes qu’on aime. Un label, c’est très chronophage donc on a envie que ça reste un loisir et un plaisir. Se lever plutôt le matin avant d’aller à ton « vrai » travail, pour tout mettre à la poste, s’occuper de la promotion, de la distribution… C’est vraiment intense ! » Au niveau finance, ils jouent avec l’auto-financement des ventes de disques, Sébastien continue : « On ne réinjecte pas une partie de notre salaire dans le label, sinon, on ne pourrait pas vivre à la cool, moins sortir… Boire ou sortir des disques, il faut choisir... », plaisante-t-il.
Songazine lui a demandé ce qu’il pense de cette floraison de micro-labels : « Je trouve que la scène garage s’essouffle un peu en ce moment. A l’époque, quand on a commencé, tu avais une plus grande ébullition comme avec Inch Allah Records qui était une vraie machine et organisait trois ou quatre concerts par semaine, tout le monde voulait faire quelque chose, c’était un peu fou. » Sébastien nuance : « Tu en as qui sortent du lot, comme Teenage Menopause Records ou Mind Records. François et Abraham sont de bons amis. D’ailleurs, ils cartonnent tous les deux, que ce soit avec Bataille Solaire et Femminielli pour l’un ou Jessica 93 et Heimat pour l’autre. Abraham est l’un des mecs les plus pointu en musique de tout Paname ! »
Sébastien termine par le Turc Mécanique : « Je trouve cool que des mecs comme Charles, vivent à fond dans leur label. Il s’investit à fond et le fait avec cœur. »
Thomas Monot
Bonus lien :
La Secte du Futur
Dame Blanche
Deaf Wish