Les quatre acolytes de Volage

Voilà quatre ans qu’on attendait un nouvel album. QUATRE ANS. Leur EP Coffee Dreamer nous avait fait rêver en 2016, mais ce n’était pas assez. Le public en veut toujours plus, et il a enfin été exaucé : Sittin’ Sideways est sorti le 30 mars dernier. Et c’est avec ravissement que l’on replonge dans l’univers de Volage, que le label Howlin Banana nous apporte sur un plateau. Que demander de plus en ce gris mois d’avril, où le printemps se fait encore et toujours désirer ?

Presque à l’instar de Steve Vai et son Tender Surrender, Volage m’évoque ici, en huit titres, le vague-à-l’âme après une tumultueuse histoire d’amour. À chaque émotion sa chanson, ils restent toujours insaisissables. Découverte de l’album en trois temps :

Sittin' Sideways, le nouvel album de Volage

Le rideau s’ouvre sur un premier acte onirique, qui met les claviers à l’honneur. On se trémousse sur l’entêtant Permanent Feeling, mais le bonheur s’estompe bien vite et vient se fracasser, telle la mer furieuse sur la falaise, dans le délicat Spleen. Si Charles Baudelaire était encore de ce monde, nul doute qu’il ne s’offusquerait pas de savoir que l’on a donné le nom de ce si célèbre concept artistique à cette chanson : Spleen, c’est la brume, le doute, la valse-hésitation après une violente dispute.

Deuxième acte : c’est l’après, la phase de guérison. On reprend peu à peu des forces sur Whispers, et on se chouchoute, on se laisse bercer en écoutant les magnifiques voix de Handkerchief Waver. « Handkerchief waver, oh what have you done to me ? » se demande-t-on. C’est la part belle aux doutes existentiels, quand tout nous paraît trop grand et trop gros.

Dans le troisième et dernier acte, Volage réussit un coup de maître : nous faire oublier la douleur car de doute façon, on sait qu’elle passera, peut-être, un jour, laissant une cicatrice blanche sur la peau de notre ego. Le dur et grinçant Sally’s Code évoque le ressassement, la contrariété, tandis que l’album se clôt sur la douceur d’un Never Heal qui met, paradoxalement, du baume au cœur.

Volage n’a jamais aussi bien porté son nom : ici, on ne sait plus sur quel pied danser avec eux, tant ils mettent en lumière nos indicibles émotions. C’est une musique qui blesse pour guérir, une catharsis folk et garage qui finalement, nous fait sourire. Bonne écoute !

Aude

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