Vera Sola – Days Off / Cité de la Musique – 28 juin 2024
Mais si ! Contrairement à ce que l’on pourrait croire, malgré le bulldozer HellFest, d’autres événements ont eu lieu en France à la même période. A Paris, le « Festival » Days Off se voulait un contrepoint aux décibels en bermudas en investissant les temples de la Musique officielle que sont la Philharmonie et la Cité voisine.
Pour l’ambiance festival, on repassera : deux gentils vigiles à l’entrée, une traversée à pas feutrés de la librairie (où l’on trouve des pépites si on prend le temps de fouiner) puis entrée paisible dans le petit auditorium pour s’enfoncer dans des fauteuils avec même la place pour les jambes, ce qui convenait certainement à la majorité : des têtes grises qui chuchotaient en se cachant pour prendre quelques photos (strictement interdites !).
Vera Sola arrive donc sur scène à l’heure dite (oui, pas de première partie à découvrir, quel festival !) Peu connue en France malgré ses deux albums, la chanteuse et multiinstrumentiste accompagnait jusque là l’excellent Elvis Perkins. Non, pas le fils caché d’Elvis Presley, mais le rejeton d’Antony Perkins acteur du mythique Psychose d’Alfred Hitchcock ! Elvis Perkins est là ce soir à la basse dans l’excellent quatuor qui accompagne Vera : leur rendant hommage, elle nous explique que ce sont eux qui l’ont poussée à passer en devant de scène avec ses belles chansons.
Car une fois commencé, ce concert est un régal ! Après avoir rapidement expédié les deux meilleurs morceaux de son dernier album (PeaceMaker), Véra Sola tombe la veste et alterne entre folk americana et répertoire limite cabaret. Telle une chefffe d’orchestre dansant, elle occupe la scène avec une aisance déconcertante et maitrisant son chant quelle que soit la posture choisie. Tout coule de source, est fluide, ce qui n’empêche pas stridences de guitare et chevauchées sonores. Une reprise habitée de Leonard Cohen et une dernière chanson jouée seule à la guitare acoustique ont fini de nous terrasser.
Certes, on aurait préféré trépigner de plaisir debout dans la fosse une bière à la main (oui, pas de bar, non plus…), mais ne boudons pas notre plaisir : Vera a bien fait de se lancer Sola.
France Rock
