Quatrième roman « noir » de Valerio Varesi traduit en France par les remarquables Editions Agullo, « les Mains Vides » fait mal…

Mal au cœur (sans spoiler !) parce que… le commissaire Soneri (le, héros récurrent que fait vivre Varesi dans cette série) peine beaucoup et que ses idéaux humanistes sont mis à mal.

Mal aux yeux, car on commence et on ne peut pas s’arrêter, lampe de chevet allumée jusque tard dans la nuit, lunettes sur le nez.

Mal aux mauvais auteurs, aux mauvais livres qui doivent rager et se contenter de leurs têtes de gondole pour se bercer d’illusions ; le talent ne se mesure pas en palettes livrées, ni en présence dans les stations-service des autoroutes.

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Celui-ci, après « Le Fleuve des Brumes », la « Pension de la Via Saffi » et « Les Ombres de Montelupo » nous ramène dans la (pas) bonne mais (très) vieille ville de Parme, aux alentours d’un 15 août étouffant, poisseux, collant.

Une pieuvre illustre la couverture, vous comprendrez pourquoi en avançant avec rage et sans illusion avec Soneri dans les ruelles parmesanes, cachant des trafics et des faux-semblants.

Rien n’est rose ici, si vous voulez une happy end et avoir les mains… propres passez votre chemin.

Ecrit en 2006, ce roman dépeint une situation sociale, criminelle, mafieuse, corrompue que fait froid dans le dos. Le style sensoriel et vivant de Varesi prend vie sous nos yeux, chaque heure du récit s’écoule comme des filets de sueur dans votre dos, assis dans un commissariat sur un siège de skaï, dans la canicule éprouvante d’une ville qui attend l’orage.

Soneri est désormais notre ami, c’est avec tristesse que nous le quittons quand le mot « FIN » est imprimé sous nos yeux rouges.

Alors déjà …frustration ! Quatre romans traduits en français sur les quatorze publiés, ô Agullo Editions, de fait, on attend la suite de votre travail pour nous redonner un peu de lumière dans cette obscurité.

Jérôme « Juvara » V.

varesi les mains vides

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