Pour qui suit de près les parutions des traductions en notre langue des romans de Valerio Varesi, Agullo Editons et le 6 mai nous apportent une bonne nouvelle.

Voici « La Maison du Commandant », 2008, traduction admirable de Florence Rigollet, toujours dans cette grande série du commissaire Soneri.

De fait si vous lisez l’italien, vous aurez à votre disposition 12 romans « noirs » parus entre 1998 et 2014 et nous, fans hexagonaux, disposons pour le moment de 6 d’entre eux, tous édités par Agullo (Noir) justement que nous remercions bien entendu. Grazie mille.

J’ai lu les 6, j’aime l’Italie avec force, je suis fan de ces ambiances, j’adore précisément ces romans, leur ambiance, les personnages donc je ne suis guère impartial… mais de toute façon, être en position de critique (ici littéraire), est-ce une démarche objective ?  

Ce livre-là vous confortera (ou vous initiera peut-être ?) dans l’atmosphère d’une enquête criminelle toujours nimbée des brouillards entourant les rives du Pô, des villages peu éloignés de Parme où notre cher commissaire officie. Son adjoint Juvara, sa bouillonnante et fantasque maîtresse, l’avocate Angela, son boss insupportable, son ami de la police scientifique… ils sont tous là, fidèles au rendez-vous. Et nous en sommes heureux, ce sont maintenant des amis, on les connaît bien.

Les thématiques chères à Varesi, développées et creusées dans la série sont aussi prégnantes : les relents du passé, la Résistance, le fascisme, le racisme, les ravages de la crise économique, la malhonnêteté petite ou grande, la vengeance aveugle quand les injustices sociales et économiques d’un système capitaliste de fer sont à leur tour impitoyables.

Là aussi, le commissaire Soneri se pose des questions, doute, réfléchit, subit le stress, combat les idées reçues et tente de faire passer la justice malgré tout. Il rencontre et parle avec des concitoyens désabusés, en colère, fatigués, trompés ou tout simplement oubliés par la société, se battant pour qu’on les écoute ne serait-ce qu’un tout petit peu.

Il lui reste quelques plaisirs d’amour avec Angela, quelques bonnes spécialités parmesanes, un bon verre de vin mais il n’est pas loin de flancher, tout en restant digne.

Soneri n’est pas jeune, n’est pas moderne, n’est pas clinquant : il est humain, il suit son instinct, et nous tournons les pages, sans nous arrêter, le suivant pas à pas dans son enquête.

La brume va-t-elle se dissiper après la crue du Pô ? Les coupables seront-ils arrêtés ? Vous le saurez, n’ayez crainte…

On vous aime dottore, ne lâchez rien et on attend la traduction du prochain roman !

Jérôme « frizzante » V.

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