(photo : Rebeka Warrior, red hot and kicking)
Quand la daube musicale envahit les ondes et les playlists, en mode fake fiesta sur rythme à 3 temps, paroles en PVC, rappeurs 100% tok tik et artistes putaclicks, les alternatives sonores nous apparaissent encore plus belles et héroïques.
Un drapeau noir émerge des barricades dressées contre la médiocrité sonique, qui fait les affaires d’un business blitzkrieg maquillé comme une influenceuse décérébrée, planquée dans un émirat sans morale.
Cet étendard est souvent porté par des adeptes courageux de la new wave, du post-punk, de l’EBM, de la musique industrielle et de toutes ces ramifications à base de sons pas commodes, d’accords mineurs et grâce à l’aide de machines furieuses qui font beep, tchak, bim.
Saluons ici trois de ces commandos, aka « labels », qui font tout pour promouvoir des artistes différents et néanmoins talentueux.
Ils ne vendront jamais des disques de triple platine sans concession, ne rempliront pas des stades avec des faussaires en play-back avec des danseurs « essuie-glace » sur la scène mais au moins ceux qui écoutent leur production savent pourquoi ils le font !
Nous sommes ici fiers de parler d’eux et de les suivre dans les couloirs du temps.
Le label de l’hyper-douée Rebeka Warrior (en toute franchise : merci Tsugi pour la mise en avant qui m’a donné envie !). Cette musicienne hyperactive est au cœur de projets notoirement magnifiques et incandescents : Sexy Sushi, Kompromat, Mansfield TYA. Qualité, punch, énergie, maestria : rien à dire et big big up !
Son label est le garanti combatif Warriorecords, et voici une compilation à déguster (aussi bien dans le noir en serrant les dents ou sur un dance floor à stroboscope avec un sourire carnassier, à vous de voir). Voici venir en bombardement en tapis Rainbo Warriors, Vol. 1 et 15 titres frappeurs.
Toi le fan de Fad Gadget, de New Order du début, de Depeche Mode sans velours, de la TR808 débridée, des chants détachés et sans concession et bien évidemment convaincu que les femmes au clavier sont des héroïnes pures, tu seras servi par cette compilation bien glacée, originale et puissante.
On frôle parfois la tachycardie, le sourire aux lèvres et on ne lâche rien.
Recommandation 5 étoiles (noires), et avec entrain !
UPR ? Un label historique, incontournable et sempre farouche dont Songazine parle régulièrement, qui illumine régulièrement les sombres cieux des musiques désespérées -mais si belles- par des lancers d’étincelles puissantes ; catalogue riche dans lequel puiser sans modération et on vous parlera bientôt d’Aveline (LP Amours Noires).
Alfa Matrix
La Belgique à la pointe du combat par ce label qui inclut de Front 242 à tellement de groupes qu’on en perd la tête, dont des chouchous comme 808dotpop et Metroland. Leur compilations (gratuites) sont des océans de découvertes de trésors venimeux, c’en est épuisant. On les aime, nos voisins ;
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Voilà, voilà !
Être et penser différemment, faire des choix culturels pointus -ou un poil difficiles d’accès-, ne pas se laisser gagner par les tièdes sollicitations « grand public » pleines de sucre et de cholestérol : est-ce encore possible en 2024 ?
Yes, Sir !
On ne lâche rien et on s’engage aux côtés des résistants comme Warriorecords, Unknown Pleasures Records ou Alfa Matrix !
Jérôme « never let me down » V.