Il y a 12780 jours, soit 420 mois, soit 35 ans exactement, j’ai été à un concert pour la première fois de ma vie.

J’ai entendu et vu The Cure à Lyon en octobre 1981 et ne m’en suis jamais remis. De là démarra mon goût irraisonné pour la musique amplifiée jouée vraiment devant un paquet de spectateurs en liesse.

Un concert est ce moment précis où les artistes établissent un contact visuel charnel, tactile, auditif… bref multi sensoriel  avec ceux qui ont choisi de les entendre jouer avec leurs doigts et leurs cordes vocales les morceaux qui les ont touchés. Il faut ajouter une dimension extra-individuelle qui est précisément le bruit/ la vibration émise par une assemblée de personnes pile poil sur la même longueur d’ondes, le chant à l’unisson et une sensation qui ne peut être reproduite par aucun moyen technique. Unique et puissant.

Ceci étant précisé, le 15 novembre 2016, à Bercy (qui n’est pas une chambre d’hôtel, mais une salle de concert, merci…), The Cure a joué devant une salle comble, convaincue et enchantée par les sortilèges de Robert Smith et sa bande. Le public est 100% blanc, entre 18 et 60 ans, mixte et cool, vêtu dans une gamme de gris clair au noir. Peu de gothiques, mais beaucoup de t-shirts, sûrement un pourcentage non négligeable de possesseurs des vinyles d’origine et de K7 audio faites avec soin pour et par les copains.

Concert d’une énorme générosité : 31 morceaux, 3 rappels et la setlist complète est ici.

Les grands incontournables sont bien là : A Forest (magique), In Between Days, Just Like Heaven, Play For Today (émouvant), Friday I’m in Love, Boy’s Don’t Cry et d’autres perles encore tel Lovecats et Close To Me. Une version torturée de A Hundred Years sur fond de photos de guerre, un Primary puissant, et un Why Can’t I Be You ? final, nous ont laissé en sueur, presque aphones et touchés par la grâce.

Je suis venu avec des amis, mes deux fils : très fier de cet héritage partagé avec 20000 autres fans et surtout avec mes garçons. Ils connaissent les paroles, ils aiment the Cure, je peux me dire que la vie est belle tout simplement. Etre réunis, chanter, vivre ensemble : la meilleure réponse à ce que vous savez.

Dans 12780 jours, soit 420 mois, soit 35 ans, je serai peut être un Lullaby mangé par une araignée quelque part, just like heaven, mais je sais que la musique amplifiée dans une salle, avec des gens qui vibrent ensemble, sera toujours là. Et ça, c’est beau.

With much love to you, Robert (et pas seulement le vendredi).

Jérôme « Accuracy » V.

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