Rock In The Barn

Songazine était ce weekend à la Ferme de Grande Île (Vernon-Giverny) parmi d’irréductibles rockeurs pour la septième édition du festival Rock In The Barn.

Psychédélisme & aiguillettes de canard

Après une petite marche dans un sentier qui sent bon le maïs, nous arrivons dans ce corps de ferme retapé en un lieu de musique. L’ambiance semble plus conviviale, moins usine que le Levitation. Il y a un petit air « Woodstock in Normandy. »

Nous arrivons pile-poil pour le concert des Blondi’s Salvation dans la grange. Les gars de Nantes nous ont ensorcelé de leur musique à la croisée du rock psychédélico-progressif et des musiques traditionnelles du monde. Manuel (chanteur/guitariste) joua sa dernière trouvaille un Phin de Thaïlande, en plus de la cithare.

A peine sorti du concert, on enchaîne avec les Américains de Wooden Indian Burial Ground qui par leur garage psychédélique nous donnent un avant-goût d’une des têtes d’affiches de ce vendredi.

Pendant que TAU (vu au Levitation) dit une messe chamanique dans la grange, nous dégustons un sandwich aiguillette de canard/moutarde de l’équipe de rugby de Vernon. Ça sent le Sud-Ouest !

D’une des tentes des bruits bizarres sortent. On s’approche et nous apercevons une petite équipe de spectateurs sous substances qu’on va dire… pas très catholiques. Ils sont autour d’un autel où se trouve tambourins, maracas, pédales d’effets et machines. On les sent transportés vers le Nirvana où Vishnu et Krishna les attendent au comptoir.

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Bref, après ce passage sous psychotrope, on retrouve sur la grande scène un groupe fétiche de Songazine, les Birth Of Joy. Ils n’ont pas perdu de leur fougue rock’n’roll depuis leur concert au Point Éphémère. Le public semble apprécier ce band venu des Pays-Bas et commence à s’agiter dans leur son Psychedelic Organ Rock’n’Roll. 

23h15, la nuit est tombée, on commence à se les peler. Une petite laine et on retrouve les Dead Meadow. On les sent plus dans leur élément qu’à Angers. Leur blues-rock psychédélique teinté de stoner charme les spectateurs propulsés dans le monde de Mr Cheasty.

Mais la plus grosse claque prise par Songazine, viens du groupe Carpenter Brut. Ambiance rouge-sang, films de série Z, B et de Midnight Movies. Ces anciens métalleux venus de France nous déversent un puissant mélange de métal-éléctro qui font décoller les derniers survivants de la première journée. Comme si les Bloody Beetroots, Kavinsky rejoignaient la puissance du metal. Ils nous achèvent avec un She Is A Maniac (Flashdance) revisité, grandiose !

Rock dans la grange

Deuxième journée à la ferme. On attaque directement dehors avec Libido Fuzz. Un groupe venu de Bordeaux qui nous offre une bonne petite fessée de guitare fuzz (d’où son nom) où le heavy rock des seventies se conjuguent avec un fougueux garage rock nous invitant dans les grands espaces de ce monde.

On se retrouve de nouveau dans la vieille bâtisse pour découvrir les allemands de The Roaring 420’s un groupe de garage psychédélique ayant la particularité d’utiliser une sitar électrique pour nous envoyer encore plus dans leurs vapeurs envoûtantes de leur rock.

On enchaîne avec Guillaume Marietta qui s’était produit au Levitation à Angers. Songazine l’avait loupé lui et sa bande mais nous nous sommes rattrapés. D’ailleurs, une tête connue de Songazine est dans le groupe. Celle de Paul de Volage qui nous avait enchanté avec Coffee Dreamer. Son rock/folk enivré de psychédélisme à la Syd Barrett a enchanté les plus curieux du public.

La belle découverte du jour : Sound Sweet Sound. Un groupe de Toulouse qui nous a envoyé de forts décibels de rock brut et vintage dans la grange. Quelques personnes du public sortaient pour écouter en retrait, dehors. Sa chanteuse Aniela est une Janis Joplin couplée avec une Grace Slick. On notera la présence de Yann, celui qui manie flûte et melodica mettant un peu plus de rêves dans leur musique. Pas étonnant qui font la première partie des Wall Of Death, un vrai choc musical !

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Forever Pavot était lui aussi de la partie au Rock In The Barn. Cette figure de proue du Born Bad Records a réussi a créer un lien entre lui et le public en interprétant des morceaux hauts en couleurs psychédéliques et pop. Nous avons eu même le droit a un petit extrait de reggae à la sauce bordelaise de Forever Pavot.

Du lourd nous attendait, ensuite, dans la grange avec les Dead Horse One. Les gars de Valence nous on servi un rugueux shoegaze avec ces nappes de guitares saturées qui nous rappellent les BJM ou les Dandy Warhols. Ambiance suffocante mais toute aussi planante et rock’n’rollesque des Dead Horse One. Ils sont un peu des papas du rock comparés à tous ces jeunes groupes du festival.

« Une machine de guerre » m’annonce Vincent de Freaky Loud Things, juste après le concert des Kaviar Special. En effet, en attendant une interview, nous avons pu jeter un coup d’œil au niveau de la scène. Et, ça envoyait des décibels ! Le public était à fond, slams, pogos. Le groupe rennais a enchaîné avec fougue ces titres devenus tubes dans le milieu du garage français.

Pendant que Smoota sévissait dans la ferme, pause pizza régina et partie de Mario Kart sur Game Cube en attendant les Night Beats. C’était la troisième fois que nous les voyons et toujours un plaisir de les voir. Ils n’ont pas lâché la pression rock mis en place par les Kaviar sur la grande scène. On remarquera qu’ils ont changé de batteur. Mais qu’est-il arrivé à James ? Peu importe, son remplaçant, Evan Snyder (Turquoise Noise) a bien rempli son contrat par son énergie débordante. Un petit bémol, on sent que les Night Beats commencent a être fatigués.

Retrouvailles entre Songazine et le dernier artiste en clôture de ce samedi à la ferme. Leopard Davinci croisé au Trans Musicales l’année dernière nous a apporté un joyeux bordel au son de ces remix tous aussi loufoques de classiques disco, soul et funk. Nous avons même eu le droit à la musique officielle de la campagne présidentielle de Jacques Chirac en 1981. Sacré Leopard !

Gueule de bois & rock’n’roll

Aïe, lendemain difficile pour tout le monde, après deux grosses soirées sous le signe de performances rock, Songazine se retrouve ce dimanche pour le dernier jour à la Ferme De Grande Ile. C’est une journée spéciale pour soutenir le festival Rock In The Barn.

Il n’y a plus grand monde de présent en cette après-midi. Le public restant est composé de l’équipe organisationnelle, de quelques bénévoles et les derniers restes courageux du public.

Nos irréductibles rockeurs se sont tous retranchés dans la grange, pendant qu’on démantèle petit à petit le festival. Un petit problème nous fait rater le projet solo de Manuel des Blondi’s Salvation, Manuel Jesu.

Pas grave, nous nous réconfortons avec le groupe de l’organisateur Martin, You Said Strange. C’est une bonne surprise pour nos oreilles. Nous avons l’impression d’écouter du Black Angels made in Normandy.

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Carton est un trio complètement barge qui a su animer deux entractes ce dimanche. C’est simple, efficace, juste du gros sons avec des gros riffs et de beaucoup d’autodérision. Ça revigore l’esprit et nous requinque de boire une petite mousse à l’écoute.

Drapeau du Chili en arrière plan, les Guadal Tejaz de Rennes nous offrent un rock sauvage et hypnotique extrait de leur dernier EP éponyme. Ça fuzz dans la grange !

La fatigue commence a faire de gros signes mais on ne se décourage pas. Nous allons à la rencontre des Butterscotch Hawaiian un groupe de rock psychédélique aux accents garage pop, surf sixties mené par un géant au grand cœur muni de sa guitare blanche douze cordes simili Gretsch.  Petit moment de détente.

Enfin on termine avec Metro Verlaine qui possède une longue histoire d’amour avec le Rock In The Barn. Nos quatre artistes s’échauffent avant le grand bain au Trans Musicales de Rennes au mois de décembre. On change carrément d’ambiance avec les Metro Verlaine. Nous débarquons dans le Londres des Clash, dans le Crawley de The Cure et le Manchester de Joy Division. La mouvance punk-new wave 77 mélangée avec le romantisme noir des poètes français du XIXème.

Songazine termine ce week-end de trois jours, hauts en couleurs, fort en émotions musicales. Nous espérons que l’année prochaine, on pourra se redonner rendez-vous dans ce petit lopin de terre rock qui est le Rock In The Barn. Hasta la musica sempre ! 

Thomas Monot

Bonus lien :

Playlist Songazine, Rock In The Barn

 

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