Confortablement installés dans des fauteuils hors-d’âge et vintage, nous poursuivons notre interview-fleuve aux Mains d’Œuvres, et plus précisément dans le studio de répétition des deux membres de RAWDOG… La complicité aidant, les langues se délient :

SONGAZINE : Vous parliez d’absence de limites concernant votre désir de musique. Avez-vous un exemple précis à nous donner ?

RAWDOG : On a fait l’an dernier une chanson avec un rappeur mais, quoi que l’on fasse, il y a toujours la base du duo !

SONGAZINE : Que vous a apporté cette expérience ? Est-ce que ça vous a plu ? Est-ce que ça vous a ouvert des horizons? 

RAWDOG : C’était un « one shot », on s’est amusés et, oui, ça nous a plu !

Michael : C’était une manière différente de travailler; beaucoup d’implication avec le rappeur sur son flow, moi je me calais pour les riffs rock, puis Audrey  qui commencait à se procurer tout ça…(pause) et tout de suite après, un enregistrement, une vidéo ! On a sorti ça au moment de l’élection présidentielle puisque c’était un texte qui était un peu en rapport avec ça.

SONGAZINE : beaucoup de batteurs écoutent du rap, pour la rythmique pour les beats, est-ce que c’est ton cas Audrey? 

Audrey : j’en ai écouté quand j’étais ado plutôt; donc ça doit faire partie de moi quelque part je n’en écoute plus spécialement aujourd’hui.

Michael : moi j’écoute quelques groupes de fusion. J’ai été extrêmement marqué par Rage Against The Machine, une grosse référence pour moi dans les années 90, j’ai tous leurs vinyles. J’ai immédiatement pensé à cette référence quand on a fait le projet avec le rappeur. Pour être honnête, la composition, je l’ai faite dans cet esprit au départ. Personnellement, je n’ai pas écouté beaucoup de rap, à part les groupes de fusion type Suicidal Tendencies, ce genre de groupes plus hardcore.

SONGAZINE : Il y a un aspect instinctif et animal dans votre manière d’appréhender la musique sur votre album. Je pense à des singles comme ‘’Never be a star’’ qui accroche tout de suite, qui a ce côté spontané et animal. Est-ce quelque chose de voulu, ou est-ce quelque chose de réfléchi qui ensuite devient instinctif, sous-jacent ? En clair, comment procédez-vous à l’élaboration d’un morceau? 

Audrey : C’est très pensé dans la tête de Michael. Il passe son temps à élaborer des riffs et ses compo avec sa guitare. Il arrive rarement que ce soit totalement improvisé sur le moment. Pour ma part , j’arrive quand le gros du travail est fait. Michael me présente les choses bien ficelées dans son cerveau, il me dit ‘’voilà, j’ai ça, ça pourrait faire comme ça, qu’est-ce que tu en penses? ». Et moi, je me cale par-dessus, on échange nos idées et on garde certains breaks qui nous plaisent, on poursuit, je complète aussi avec mes idées ou pour déstructurer les siennes. Je pense à des choses que j’ai apportées qui sont parfois asymétriques ou des breaks particuliers. On se rajoute souvent des difficultés !

Michael : Souvent, j’arrive avec une base assez simple Je passe mon temps à essayer de trouver des riffs. J’ai un peu évolué… pour le premier album, j’ai beaucoup composé sur une base mélodique : quelques accords qui vont bien ensemble et tout de suite une mélodie entêtante, quelque chose qui tourne un peu une comptine. Après éventuellement, un riff pour accompagner une intro, etc. C’est une « cuisine interne »… Aujourd’hui, ça a un peu évolué puisqu’on chante essentiellement en anglais. Ce qui ne sera pas le cas sur le prochain album (quasi du français sur toute la ligne). On a pris l’aspect le plus énervé du premier album pour faire quelque chose d’homogène, de plus énervé et de plus punk (sourire) voire garage-punk !

Pour ce nouvel album qui débarque, la composition est effectivement un peu différente, j’axe tout sur un riff cette fois… et la mélodie est devenue un peu secondaire, je dois l’admettre. On n’enlève pas sa nature profonde ! Donc, pour résumer, il y a toujours quelque chose de mélodique qui revient à un moment donné, quelque chose qui se retient dans le refrain, je parlais des Beatles précédemment, il y a de ça, incontestablement.

Mais quand j’arrive en répétition, il y a un minimum de structures, un riff, une mélodie, des bouts de paroles, un refrain, un couplet, c’est un peu une marmite sonore. Par contre, il n’y a pas de construction définitive.

C’est souvent Audrey qui vient mettre sa patte, qui vient aider à construire le morceau et comme elle le dit elle-même, c’est elle qui le sort de ses gonds, qui le complexifie ! (rires). Notre véritable travail commence à ce moment-là. Simplicité, toujours ! Car à la base, il y a une certaine naïveté  dans la composition; c’est plus fort que nous ! Ensuite, on secoue nos habitudes !

Ce diaporama nécessite JavaScript.

SONGAZINE : Quand on écoute votre premier opus, il y a un aspect « apprentissage ». On l’écoute mais il ne se laisse pas séduire facilement. En revanche, dès la deuxième ou troisième écoute, là c’est un plaisir immédiat. Je peux chanter vos chansons sous la douche sans problème, ça marche, il y a un sens de la formule et c’est ça que j’aime beaucoup chez vous. Et pourtant j’ai l’impression que vous ne répondez pas aux sirènes de la notoriété ou de la facilité. Cela reste punk dans l’âme car là où vous vous distinguez des groupes préfabriqués et formatés, c’est que ça reste « cru », à juste titre. C’est tout de suite accrocheur, entre le punk dans l’attitude et quelque chose de pop-rock qui vous saisit instantanément…

Audrey : Tu verras que pour la suite, ce sera beaucoup moins le cas. Enfin je n’en sais rien…

Michael : On a quand même des formules qui se retiennent, pour l’album « frenchy » c’est un fait.

Audrey :  Je te rassure, on n’est pas passé au « noise » total, il y a encore des paroles ! (rires)

Michael :  Le côté mélodique y est plus recherché ; et puis les voix…tout autant.. Le but c’est que cette mélodie soit relativement simple pour être vraiment entêtante.

Audrey : Et qu’on puisse la jouer en live ! Car pour chanter et jouer de la batterie en même temps, il ne faut pas que ce soit des envolées lyriques de cinglés…(rires)

Michael : On l’a enregistré à la punk, c’est-à-dire qu’on a mis des micros dans une salle tous les deux en live. On pouvait jouer 10 fois un morceau pour garder la meilleure prise. Effectivement avec ce côté « brut de punk » dans l’attitude, on a probablement réussi à le fixer… par la manière dont on l’a enregistré. Afin d’ être le plus proche possible de la manière dont on le joue live.

Si on avait « menti » sur l’album, ça n’aurait pas été chouette. (silence)

Oui, quand j’y repense, les voix ont été très travaillées, a capella, à l’acoustique, pour vraiment faire en sorte que les gens retiennent un couplet, un refrain, puissent le siffloter.

« Never be a Star’’ en est l’exemple typique, je suis d’accord avec toi.

Audrey : en terme de batterie, je vais rarement essayer de faire un truc trop binaire, comme le font les White Stripes ; c’est très bien ce qu’ils font mais moi j’ai plus tendance à durcir les choses. Sur « Never Be A Star », peut-être que les morceaux ne sont pas aussi fluides et aussi « easy-listening » qu’on pourrait le penser.

SONGAZINE : c’est un peu rêche, pas lisse du tout, on sent une sorte de patine «live» dans l’album…

Audrey : Tant mieux, c’était ce qu’on voulait ! « Blurred » est un morceau (au piano) qui est arrivé à une période de ma vie où j’avais envie de faire mes propres compos, mais je ne savais pas comment m’y prendre. Michael et moi, c’est une vraie rencontre ; on s’entraide. Lui il m’a aidé à sortir mon morceau et moi je l’ai aidé de mon côté. C’est un peu un hommage que tu m’as fait sur ce coup-là, Mike, moi je ne voulais pas que «Blurred» figure sur l’album…

Michael : J’ai trouvé que c’était totalement cohérent avec le reste de l’album, l’ambiance, la structure, la manière dont il est joué (pause) pour moi, ça collait. Tu joues du piano, certes, mais en fait c’est un morceau très punk : ce morceau il a trois accords c’est tout et on pourrait le jouer à la guitare, ce serait pareil !

Audrey : Les paroles sont aussi bien décadentes…

Michael : Pour moi on était totalement dedans, je l’ai vu tout de suite ! Avec le recul, on s’aperçoit que notre premier album est très éclectique : il y a des choses énervées, d’autres plus pop-rock. Peu de temps après, on a fait le clip de « Never be A Star » qui est très construit, avec un scénario axé sur  la dérision et le décalage… car, franchement, on ne se prend pas au sérieux !

SONGAZINE : Au niveau des paroles justement, est-ce qu’il y a une trame, un fil conducteur dans l’album? Qui écrit ?

Audrey : C’est Michael le parolier mais j’ai donné beaucoup d’idées. J’ai quand même influencé le devenir de certains morceaux. Après, on a un truc commun : on se prend la tête sur la vie, nos histoires respectives un peu compliquées, je pense que c’est ça la trame…

Michael : Cela relate une période de notre vie à l’instant « t » et là on est vraiment sur l’introspection personnel !‘’Never Be a star’’ est typique, ça parle du fait qu’on ne sera jamais des stars, c’est un constat lucide. Je venais d’avoir une trentaine d’années, on avait tous fait des groupes de rock avec des succès mitigés et à un moment donné on se pose la question inévitable :  « qu’est-ce que je fais ? Je continue à faire du rock ? De la musique ? ». Ce titre est gorgé de dérision !

‘’Waiting so long’’…le résumer  ?  Hummmm…

Le «  lâcher prise » en assumant ce que l’on est !

On rentre parfois dans la vie dans des contradictions impossibles… entre ce qu’on est, ce qu’on fait, ce qu’on voudrait faire, et ce que les autres voudraient vous voir faire ! Quel foutoir ! Alors on se retient et à un moment donné, BAM, ça vrille !

‘’Mental distress’’, c’est une chanson punk, très personnelle, sur les problèmes psychiatriques. Quand on l’attaque en live, je la dédie aux fous. Lorsqu’on arrive à un certain âge, on voit beaucoup de gens autour de nous qui souffrent, consultent des psys…(silence) j’ai écrit cette chanson  sur cette problématique-là.

SONGAZINE : Dans « Hot Sugar », il y a en filigrane quelque chose de mystérieux. On ne sait pas où vous souhaitez en venir ? Est-ce que c’est une histoire de viol ou de main mise sur une jeune femme ?

Michael : « Hot Sugar », c’était une chanson qui était en anglais au départ et ça a donné le titre. Effectivement, on est dans le sexe et dans la domination. Finalement  ,les paroles en français sont venues très facilement. Pour répondre à ta question, je ne sais pas si on est dans le viol, en tout cas, on est dans la domination et je l’ai écrite pour que ce soit aussi bien féminin que masculin. Je parle des TOUS les aspects de la domination, parfois ça peut aller du gros lourdingue qui drague  mais aussi des pensées qui sont gardées et qui ne sont pas forcément exprimées. Quand je la présente en live , je dis que « c’est une chanson de cul », et après, les gens l’interprètent comme ils veulent. Mais elle est « border », je te l’accorde volontiers ! Dans nos nouvelles chansons, on va plus loin de l’introspection. Ce sont des histoires plus ancrées dans le réel. « Hot Sugar » était une amorce de ça, de cette évolution.

Audrey : Les nouveaux morceaux sont en français et je trouve que ça correspond beaucoup mieux finalement à qui nous sommes au plus profond de nous-mêmes. La langue anglaise est un « filtre ». D’ailleurs, Michael, je te trouve plus à l’aise sur le français. Pour écrire, tu es super prolixe, ça te colle à la peau. Tu as réussi à trouver ta voix dans un univers beaucoup plus « rentre-dedans », tout de même ! (sourire)

Michael : On reste quand même à la croisée des chemins . On n’est pas complètement punk ou garage. Un peu des deux ?

SONGAZINE : Est-ce que le fait de chanter en français traduit le fait que vous avez plus de confiance en vous aujourd’hui, plus de maturité, que vous assumez pleinement vos paroles ? Tu parlais de « filtre », Audrey…

Audrey : Je pense que le premier album est un peu un fourre-tout très éclectique. Nous étions influencés par des groupes anglo-saxons, américains. Tous les groupes de rock qu’on a écouté étaient en grande majorité anglophones. Donc forcément, ça nous colle à la peau et on n’a pas réfléchi, ça s’est fait comme ça. Tous les groupes dans lesquels j’ai joué, c’est l’anglais qui prédominait par défaut et peut-être que c’était une manière de se cacher, de ne pas exprimer clairement les choses, de garder un voile…

Michael : Moi par contre, j’ai écouté beaucoup de groupes étrangers mais aussi beaucoup de groupes français. C’était plutôt une exception dans mon parcours d’écrire en anglais. Depuis l’adolescence, j’ai toujours écrit en français. C’était une période de ma vie où je manquais d’assurance, où j’avais peu de confiance en moi. Donc, english oblige !

Aujourd’hui, on a pris de l’assurance. Lorsque je raconte quelque chose, j’ai envie que ce soit entendu ou compris, que ça suscite du débat, des réactions. Je suis dans le réel.

A l’issue des premiers concerts que l’on a fait, on a eu beaucoup de retours sur nos paroles. Pour nous, c’est totalement nouveau, ça ne nous était pas arrivé auparavant. Les échanges se faisaient surtout autour de la musique mais pas ou peu autour des paroles. Soit parce que la majorité du public ne les comprenait pas, soit parce que c’était trop métaphorique pour avoir un débat autour d’elles.

On est fiers de ça parce que…(pause) c’est ce qu’on voulait, se rapprocher du public !

On incarne bien mieux nos paroles et notre rôle ! Choses impossibles à envisagert au moment du premier album.

SONGAZINE : Tu parles d’incarnation… Si Rawdog était un film, lequel serait-il ?

Michael : Thelma et Louise !

Audrey : Sailor et Lula ! Tout l’univers de David Lynch ! Car  on est souvent dans la métaphore… c’est un peu sombre… on ne sait pas trop on veut en venir.. et en même temps c’est frappant…Oui, nous serions typiquement un road-movie !

Michael : Pour ce fabuleux film de Riddley Scott, c’est une question de philosophie… on est monté en bagnole et on y est allé à fond… ne pas se poser trop de question… on est allé très vite sans même imaginer quoi que ce soit… juste y aller ! Faire des concerts ! Le plus possible !

SONGAZINE : Vous avez fait un morceau avec un rappeur un peu engagé… Si vous étiez un personnage historique ?

Michael : Je dirais Zola pour son côté « pied dans la glaise », ses descriptions de la vie telle qu’elle est et en même temps, pour sa subtilité, sa manière d’ausculter la psychologie des gens. Je pense que ça correspond aux deux époques de Rawdog : l’introspection, c’est-à-dire comprendre un peu les choses de la vie, et aujourd’hui, des histoires dans le réel, dans la vie de tous les jours… tous les deux on est un peu énervés quand même ! (rires) Donc le « J’accuse ! », ça pourrait être nous ! On s’insurge régulièrement !

Audrey : Ho que oui !

SONGAZINE : vous pourriez l’adapter musicalement le « J’accuse » de Zola… ?!

Michael : Je crois qu’il y a trop de textes ! (rires)

SONGAZINE : Si vous étiez un slogan ?

Michael : J’en avais un en tête mais je ne suis pas sûr qu’il corresponde vraiment bien… « Sous les pavés, la plage ». J’étais plus sur le côté « balancer des pavés » que le côté « plage ». A un moment donné, il faut casser pour aller de l’avant, voilà. Avec Rawdog, on a réussi à casser nos propres codes mais je pense qu’on pense qu’on peut aller plus loin pour s’affranchir de tout ça.

SONGAZINE : C’est à dire?

Michael : C’est parfois difficile de lâcher prise totalement… de dire j’ai envie de faire de la musique que peu de gens vont aimer (rires) !Une chanson qui pourrait être bankable ! Mouais… Cocteau disait :  « Ce qu’on te reproche, cultive le parce que c’est toi ! »

Audrey : On s’est vraiment donné du temps pour réfléchir sur la suite à donner (silence) on aurait pu refaire un deuxième album dans la même veine OU se recentrer sur ce qui était le plus important pour nous.

Michael : Je me sens plus libre aujourd’hui… on est dans une démarche où l’on peut aller plus loin encore ! Aujourd’hui quand on répète on ne se donne aucune limite !

SONGAZINE : Par rapport à vos précédents projets, pourquoi Rawdog est si spécifique pour vous? Autrement dit, est-ce  la somme de toutes vos anciennes collaborations qui a donné Rawdog et qui maintenant permet cet album… ou est-ce que vous avez pensé, quand vous avez rendu cet album, à tout ce qui s’était passé avant ? Bref, est-ce que c’est un EP « en réaction à »…. ?

Audrey :  Quand j’ai rencontré Michael, mon groupe avait périclité; j’étais un peu fragile mais cette fragilité ouvrait beaucoup de perspectives. J’avais beaucoup de carcans, j’étais dans une espèce de logique et des habitudes durant 8 ans avec Sheeduz. Et là, je tombe sur ce mec (elle désigne Michael avec un grand sourire) qui était complètement dans la liberté, genre : “on va improviser jusqu’à 6h du matin, ok, c’est parti !” En fait, c’était à la fois la liberté et la spontanéité dont je manquais. Tu as envie de faire un truc, tu le fais. Enfin ! Le mot à retenir pour  notre premieralbum, c’est quand même la spontanéité !

Michael : Je dirais ‘’pas de prise de tête’’, au sens noble du terme. La musique reste quelque chose où on ne se prend la tête dans le travail mais si on a envie de faire quelque chose, on le fait.  Tout simplement.

Audrey : oui c’était  aussi une « réaction à », quand j’y repense…(silence) puisqu’on a enregistré comme des fous furieux : sur l’album il y a 10 morceaux et on a on avait enregistré 16 ! More ! More ! More ! On était dans cet état d’esprit où on ouvre les vannes !

SONGAZINE : ce n’était pas le cas avant avec votre précédent groupe en matière de musique, de conception et de travail?

Audrey : je trouve qu’avec Rawdog c’est moins compliqué.

Michael : il y avait moins de spontanéité parce qu’il y avait des carcans. Du coup, on s’empêchait de faire beaucoup de choses.

Audrey : Attention, on ne se juge pas pour autant !

Michael : C’était quelque chose de très important pour moi de travailler avec quelqu’un qui n’a pas un regard millimétré sur tout ce que je fais. Je peux arriver et faire trois accords n’importe comment, Audrey va quand même écouter, elle va se prendre au jeu et ça c’est formidable !

SONGAZINE : La réflexion elle vient peut-être après coup?

Audrey : Je le répète : les vannes sont ouvertes ! Michael débarque avec son truc, on joue, et au bout d’un moment, on construit. On ne se met pas de limites dès le départ et on ne se juge pas.  Vraiment, ça change tout !

SONGAZINE : Quelle est la suite pour vous?

Audrey : On a sorti un premier morceau qui s’appelle ‘’Les Brutes’’, enregistré et filmé en live ici dans la salle de concert de Mains-d’œuvres. C’est le Rawdog nouveau, ce à quoi va ressembler notre prochain disque. Nous avons le projet d’enregistrer un EP 5 titres d’ici le mois de décembre

Michael : L’idée c’est de l’enregistrer comme ‘’Les brutes’’ (sauf que ça ne sera pas filmé). Pas d’artifice, enregistrer et mixer en live, tu vois ? On a trouvé un son très intéressant ici à Main d’oeuvres et on souhaite l’exploiter à 200%. Enfin, du point de vue de notre prestation live, ce set est prêt ! On l’a présenté fin août en tournée et notre prochaine date de concert sera le 1er novembre à la Cantine de Belleville ! ».

Affiche concert RAWDOG 1.11.2018

Nous nous quittons avec beaucoup d’émotion sur le trottoir, le cœur en liesse d’avoir pu échanger avec un groupe si sincère et touchant. Et quitte à employer les grands mots et les phrases toutes faites, SONGAZINE  pose LA question alors que cette douce matinée automnale touche à sa fin : « RAWDOG » signerait-il le retour en grâce du Rock Français, de ce rock mêlant mélodies addictives et abrasives et attitude volontairement indépendante ?

Réponse ce Jeudi 1er Novembre, dès 20h30, à la Cantine de Belleville !

John Book.

 

Share