Il y a toujours un petit pincement quand on écoute le tout nouvel album d’un groupe qui fut « mythique » il y a quelques années !

C’est le cas des très doués OMD, aka Orchestral Manœuvres In the Dark. Moi qui avait frémi avec leur premier succès, Electricity, dansé beaucoup sur Enola Gay et rêvé sur Souvenir (avant que le BNP ne l’accapare longtemps comme gimmick de pub… mais ça c’est une autre histoire !).

Un groupe fondateur, innovant et mémorable, qui fut noyé dans l’énorme vague synth pop, indie pop, et que j’avais sûrement classé dans le rayon affectif de ma mémoire vive. Ils sont au Panthéon des grands des 80’s. Monument intact.

Alors, j’écoute avec attention l’album The Punishment of Luxury et je le chronique avec le sourire, de mon lieu de vacances, même avec un wi-fi ultra ralenti et de bonnes huîtres qui m’attendent, face au Bassin d’Arcachon, juste devant la Dune du Pyla.

OMD sait encore et toujours s’emparer des synthés, des machines et les faire chanter. Sorciers du son bâti avec des 0 et 1, ils ont réalisé un treizième album qui tient la route (ou l’air devrions-nous dire car on s’envole en mode futuriste à la Kraftwerk, c’est-à-dire en étant à la fois léger et droit comme un « i »).

Cela fait bien évidemment plaisir de constater qu’un groupe qui s’est créé il y a presque quatre décennies a encore quelque chose à nous faire découvrir. A commencer par un artwork esthétique et abstrait (une peinture de Giovanni Segantini, de 1891) : donc, pertinent !

OMD the punishment of luxury Album

La « punition de l’opulence » est donc ce que notre monde occidental gavé reçoit, encombré de trop de choses et de biens inutiles ?

Avant de subir les foudres de ce trop-plein et de concevoir un dégoût dû aux excès, réjouissons-nous d’écouter l’album, cru 2017, d’OMD.

12 titres sans faute, sans stress, baignés d’un peu de nostalgie, de beaux accords et d’un chant formellement impeccable. On se laisse porter, ils ont réussi leur projet et adieu pincement au cœur mais joie sincère. Belle musique, digne et fraîche.

Un coup de chapeau à Andy McCluskey et Paul Humphrey : jeunes et inoxydables, c’est donc cela la punition du talent.

Jérôme « Of Arc » V.

PS : les bulots et les crevettes, avec un petit blanc Bordeaux, Sirech 2016 ? un délice aussi !

Share