On a tous des lubies, des folies, des passions soudaines ou permanentes, des tics et des tocs, des disques usés jusqu’à la corde et des livres de chevet qu’on lit et relit.

Moi, cette année c’est le monstrueux MOBY DICK, d’Herman Melville qui m’inspire et m’obsède un tant soit peu.

Alors, soit :

1/ Vous ne l’avez pas encore lu.

2/ Vous l’avez déjà lu.

3/ Vous l’avez déjà lu et relu. Vous avez vu les adaptations au cinéma et guettez chaque allusion, reprise, remake, traduction ?

Dans le cas 1/, votre chance est immense car un monde s’ouvre à vous, on va vous expliquer pourquoi et comment ci-après.

Dans le cas 2/, on peut être contaminé, infecté, et go to cas 3/

De quoi s’agit-il alors ?

Moby Dick est un « roman-monde », captivant et troublant.

La vie, la mort, la folie et le sens de la première, le côté inéluctable de la seconde nous sautent au visage chapitre après chapitre (il y en a 135 et un épilogue) ; quant à la folie, elle est un fil rouge qui ourle le livre ;

Dès l’incipit célèbre (« Call me Ismaël »), on suit le narrateur sur le navire maudit, le Pequod, à la recherche de la mythique baleine blanche. Tous partis, loin, très loin mais qui reviendra ?

Vous le savez sans doute, cette pêche, cette véritable quête symbolise la fuite en avant de notre monde, de notre civilisation, comme de la conscience de chacun de cette existence un peu courte…

Ce qui est éblouissant dans ce livre est assurément sa lenteur comme sa précision et les exceptionnelles descriptions ; caractères, comme infinis détails de navigation, de la vie en mer et de ce qui se trame dans un théâtre fait de « bois américain » et de voiles. Il contient tant de choses que c’en est terrassant : prophéties, dialogues, introspection, affrontement, pouvoir, beauté, cruauté…

moby dick livre

Des dizaines de lignes pour nous faire apparaître et sentir la mer aux mille couleurs, les vagues, un sillage… il y a une poésie permanente dans ces lignes.

Enfin, lenteur, vous verrez qu’à la fin tout s’accélère en un dénouement époustouflant.

Un chef d’œuvre incontournable de la littérature mondiale, qui revêt une acuité troublante à l’heure où notre planète est en danger, où la biodiversité est menacée de manière tangible, réelle, désolante…

Si vous parlez anglais, je vous recommande une très puissante expérience : le site-podcast « énorme » BIG MOBY DICK READ, lu chapitre par chapitre, avec des voix connues ou non, téléchargeable ou écoutable en direct. Lien ici ;

Bonus : France Culture a créé un concert-lecture d’1H15, musique et voix pour un résumé saisissant de Moby Dick. Lien ici ;

En 2019, Moby Dick meurt, hélas, parce qu’elle a avalé 100 kilogrammes de déchets plastiques, mais ça c’est une autre histoire, et elle est beaucoup moins pérenne.

Si nous pouvons encore lire Moby Dick dans 50 ans et savoir que des cachalots, des baleines en vie nagent encore quelque part dans les océans, ce sera fantastique.

Melville n’aurait pas pu écrire la dystopie dans laquelle nous nous retrouvons maintenant.

Alors, bon sang de bois, lisez ou relisez ce livre avant qu’il ne soit trop tard !

Jérôme « call me Mister V. » V.

 

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