Comment aborder la chronique d’un groupe monumental qui sort un tout nouvel album, alors qu’il écume les scènes et nos platines depuis 1981 ?

Et, corollaire, qu’il est devenu un (long) poil « grand public », hey oui !

NB : Les grands gaillards Californiens (et leur Danois frappeur) n’ont pas besoin de notre petite voix, dans un tombereau d’articles worldwide, mais on lève la main et on déclare ce qui suit ;

Metallica n‘a rien à prouver, à démontrer. Ils ne sont pas devenus Rap-ellica, ni Pipeau-llica, ni Mou-du-genou-llica et ils avancent toujours, volume 11. Inondé de succès, de gloire, de dollars, de soucis, de jalousies et de rides, de grincements comme de jaaaaalousies sur toutes les mers du monde, leur navire hisse cependant fièrement un énorme drapeau jaune en ce printemps 2023.

Voici donc ce tonitruant 72 Seasons, annoncé avec gros budget, big marketing machine à l’appui, précédé de ses singles violents et thrash, vénères comme des casseurs à République ou tueurs comme des mercenaires russes face à des prisonniers désarmés : c’est raide et méchant ! L’air du temps présent, non ?

Le moins que l’on puisse dire est que Metallica ne cherche pas le détail, la finesse mais ici nous jette à la figure de l’électricité sauvage, du cri primal et du rythme débridé, haletant.

Les gars sont nés entre 1962 et 1964, mais s’en cognent les trimestres et l’ignoble réforme des retraites (where the F*** is France, guys ?) car ils semblent ici avoir 40 ans de moins pendant ces 12 morceaux projetés dans vos tympans. Lunettes noires sur le pif, ils roulent à donf sur un highway au soleil, une brique sur l’accélérateur, les pieds sur le tableau de bord, un gros cigare au bec et une tequila dans la main gauche. 10 radars qui flashent ? On s’en fout, envoyez ça à notre cabinet de lawyers.

Loin d’être un grand spécialiste du Metal, je vous dis simplement que cette galette envoie du lourd et fait du bien, point barre.  Dès le premier titre, éponyme, la baston démarre et toute considération philosophique paraît ici balayée et explosée.

Avouons-le, on est bien d’accord pour écouter fort fort fort des titres comme Lux Aeterna, Sceaming Suicide, Chasing Light et leurs petits frères sans se soucier des bougons, des râleurs, des tièdes, des centristes et des mollassons. En 2023, les compromis et les choses dues nous gonflent sévèrement, alors la thrash aux œufs est bienvenue. Metallica trace sa route 666, n’est pas fatigué, nargue la Faucheuse et peut regarder les 18 prochaines années (soit …72 saisons) avec le sourire, surtout si nos 4 cavaliers de cette apocalypse consentie gardent ce cap solaire. Alors, comment aborder la chronique d’un groupe monumental qui sort un tout nouvel album, alors qu’il écume les scènes et nos platines depuis 1981 ?

Avec enthousiasme, sans a priori et en criant SEMPER FI, la main sur le cœur.

What else ?

Jérôme « 247 saisons » V.

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