J’ai découvert Meskerem Mess sur scène par hasard et sans rien connaître d’elle il y a presque un an. Un choc, comme on n’en a pas souvent !

Comment cette jeune femme belge d’à peine 23 ans, née en Ethiopie, peut maitriser à ce point son art ?? Une sorte de folk qui renvoie aux grands anciens, de Dylan à Leonard Cohen ou Joni Mitchell, sans qu’à aucun moment on ne sente le poids de ces glorieux mais encombrants parrains. Elle a déjà foulé les scènes des plus grands festivals, reçu de nombreuses récompenses ; son deuxième album devrait sortir l’an prochain.

J’étais curieux de la retrouver à la Boule Noire après avoir été littéralement hanté depuis un an par cette apparition puis par les chansons de son premier album.

Résultat : un peu plus d’une heure en apesanteur où la grosse centaine de spectateurs est hypnotisée par le chant souple et le jeu de guitare acoustique très maitrisé de la demoiselle, soutenue avec une belle complicité par un violoncelliste (un garçon cette fois-ci). Les mélodies sont superbes, les textes en anglais nous parlent d’un astronaute flottant seul dans l’espace, de ses amours contrariées (« I’m nobody’s baby and everyone’s best friend »), de ses mystérieuses origines (« where I’m from, it’s far from here ») …

Meskerem Mess prend son temps pour jouer, laisse respirer chaque note et, dans un français très hésitant et charmant, partage ses impressions : elle installe sans presque bouger une atmosphère presque religieuse et se permet de chanter a capella un poème qu’elle a écrit à 16 ans.

Il faudra attendre 2024 (Putain, 2 ans !) pour recroiser par ici cet ovni qui organise, en rappel, un cercle dans le public au milieu duquel le duo revient chanter accompagné du seul jeu de leur 4 mains… Si loin si, proche…

France Rock

 

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