« La vie est trop injuste » me disais-je en passant devant l’Accor Arena pour me rendre à Petit Bain, ancré en bord de Seine : par quel mystère le Dream Syndicate écume-t-il encore et toujours petites salles et clubs du monde entier pendant que d’autres, REM ou Pixies au hasard, ont connu les sommets…

« It’s good to be here » lance Steve Wynn à un public fervent mais pas si nombreux, terriblement masculin et globalement…âgé. « Il s’en est passé des choses depuis notre venue ici il y a trois ans ! » ajoute-t-il avant que les 4 musiciens n’entament un premier set piochant dans la riche discographie du groupe et cela sans en rajouter : juste basse/ batterie/ 2 guitares, aucune débauche de matériel mais une énergie pleine de classe…On a même assisté, épaté, à un changement de corde sans s’arrêter de jouer (ben oui, il n’avait qu’une guitare…), solo et feedback maitrisés compris ! On était déjà comblés.

 

« And now, you can put the needle on the record » : le second set a joué dans l’ordre, dans son intégralité et sans pause (sauf pour retourner le disque…) le mythique « Days of Wine and Roses », premier album du Syndicat, paru il y a déjà…40 ans ! Et si Steve Wynn est le seul rescapé de cette époque, ses trois acolytes l’ayant rejoint plus tard, on se régale des fondamentaux du Dream Syndicate: scories punk, cavalcades soniques, fragiles balades velvetiennes, hymnes rock, improvisations presque jazz… Avec un constat à la réécoute de l’album : ça joue et chante beaucoup mieux aujourd’hui et c’est pas plus mal, non ?

Pour terminer, le groupe, tout sourires comme le reste de la salle, propose encore deux pépites de son immense répertoire.  Oui, à Petit Bain, on était définitivement bien mieux que sur la rive d’en face !

France Rock

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