Madamelune

Paris, dans le hall de l’immeuble de France Bleu….

Songazine va vous parler aujourd’hui de théâtre musical : On a dit on fait un spectacle de Madamelune. L’idée, inviter le public à voyager dans le monde du rêve et du spectacle en mélangeant la musique et la dramaturgie, avec un orchestre et de nombreux artistes invités. Nous avons rencontré la créatrice qui est derrière ce nom et ce projet : Sonia Bester.

Madamelune

JP Nataf en tenue de ski

« Bizarre, absurde, décalé, lunaire, mais à la fois drôle et poétique », voici la description que Madamelune nous énonce pour parler de sa nouvelle œuvre théâtrale. Lundi 18 janvier c’était leur première à Lille au Théâtre du Nord. Devant un public de 500 personnes, la représentation fut un succès : « ça s’est très bien passé. Le seul hic a été  une panne de courant, juste avant et pendant le spectacle. Cela n’a pas empêché d’avoir un triomphe, donc cool », se félicite Sonia. Prochaine étape, la Philharmonie de Paris, enfin la Philharmonie 2 (nouveau nom de la Cité de la Musique) pour quatre dates (27, 28, 29, 30 janvier). Elle résume ces soirées parisiennes : «  Ce n’est pas dans la grande salle mais juste à côté dans une minuscule. Le bémol, c’est qu’il faudra revoir notre mise en scène, la réadapter. Après, ce qui est bien c’est que nous avons quatre jours. Cela nous donne le temps de nous préparer, d’installer. L’idée est qu’il y est des spectacles différents sur chaque jour  avec des artistes variés. » Si vous vous dépêchez, il reste encore des places. Au cas où, ils seront au Festival Chorus à Clichy et au Festival Mythos à Rennes en avril.

Geraldine Martineau & Nicolas Martel

Revenons sur le spectacle. Il a fallu deux ans et demi pour que le projet se monte et naisse un samedi 14 mars 2015, dans l’abbaye de Fontevraud : « On va dire que c’était la date test. Nous avons joué cette première des premières  dans une des salles magnifiques du site. A l’époque, les organisateurs voulaient une œuvre sur la thématique de l’utopie. On peut dire que le spectacle est une utopie sur scène ».

Pour donner vie à cette représentation, Sonia a crée « un super collectif musical au service d’un projet avec des supers artistes différents, vivant une aventure à part entière. » Elle a recruté des musiciens pour jouer dans son « noyau dur ». Madamelune nous les énumère : « Rosemary Stanley de Moriarty, Simon Dalmais au piano, Nicolas Repac, guitare/percussions, Olivier Mellano lui aussi à la guitare. Enfin Anne Gouverneur au violon et Maëva Le Berre au violoncelle. » Elle s’arrête, puis reprend : « J’allais oublier le principal, les comédiens. Les talentueux Nicolas Martel et Géraldine Martineau. »  

Madamelune

« Le noyau dur » au complet

Kyrie Kristmanson, Camille, Hugh Coltman, Piers Faccini, Oxmo Puccino, JP Nataf, Judith Chemla, Clément Ducol, Ava Herrier, Dom La Nena, Albin de la Simone et Alex Beaupain sont les artistes qui ont accepté l’invitation d’On a dit on fait un spectacle. Ils vont « revisiter des chansons sur le rêve ». La liste est variée, elle va de Life on Mars de David Bowie, Dreamer de Supertramp, en passant par du Mylène Farmer, à  Téléphone. «  La chanson de Mylène va être chanté par Nicolas Martel avec un triangle et des maracas. Sweet Dreams est chanté par Rosemary. JP Nataf (Les Innocents) a voulu reprendre une chanson de Philippe Katerine, « Où je vais la nuit » et California Dreamin des Mamas And The Papas. Jeanne Cherhal va interpréter la chanson du raton laveur d’Emile Jolie. Quant à  Oxmo, il va se lancer sur  un titre de son album, Ton Rêve, avec Camille au refrain », termine-t-elle.

Il existe différentes lectures sur la pièce de théâtre. La première est une « mise en abyme sur la construction d’un spectacle qui est mon métier. » En effet, le dernier né fête l’anniversaire des dix ans de Madamelune : « C’est une façon pour moi de représenté de façon burlesque et décalé mon travail qui consiste à monter des spectacles.» La deuxième interprétation est le rêve, vue par l’enchainement des titres qui se veut « incongru, absurde, à la manière d’un rêve où la suite des choses ne sont pas forcement logique. »

Madamelune

Rosemary Stanley de Moriarty

Par ce temps gris et pluvieux, rien de mieux que le rire. L’humour est au rendez-vous dans cette pièce. Musiciens et comédiens vont jouer le jeu ensemble, déguisés : « Tous nos artistes n’ont presque jamais joué de théâtre, mis à part JP et nos deux comédiens, forcément. » Elle nous cite un exemple : « JP Nataf arrive, soudainement, sur scène en tenue de ski et annonce à Géraldine que des personnes les attendent en bas du télésiège. C’est complément loufoque ! Il existe plein de petites situations comme celle-ci qui agrémentent le spectacle.» Un invité surprise s’est glissé dans cette troupe de rêveurs : « Il est la voix-off qui se prend pour un artiste qui ne s’en sort pas. Il rappelle plusieurs fois à l’aide son chargé de production imaginaire. Ce sont des messages sur un répondeur. A ma grande surprise, le public a ri et a aimé cet artiste maladroit ». Un dernier élément s’ajoute à l’œuvre, la poésie : « Rosemary va nous lire un extrait d’un poème de Rimbaud, en plus d’un morceau classique, qu’elle chantera, Après Un Rêve de Gabriel Fauré. »

Nous finissons notre discussion et Sonia a une dernière phrase, avant de nous quitter : « Avec ce qui se passe en ce moment, J’ai envie que les personnes ressortent du spectacle avec un rêve plein d’humour et de gaieté, mais sans tomber dans le cul-cul… »

Thomas Monot

Bonus lien :

Teaser

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