Un live report ET une revue d’album nouveau pour le groupe Hooverphonic, dont la réputation élogieuse et fondée n’est plus à faire… ces belges pérennes en mode trip-hop cool pop sont des orfèvres dans l’art de la fabrication de chansons qui ne voyagent qu’en première classe. Le rock critic va s’ingénier à placer des qualificatifs laudatifs et des métaphores agréables (d’ailleurs qui pourrait dire du mal d’Hooverphonic, hein ?).

Go !

Concert : Alhambra, Paris, 28 mars 2024

Salle parisienne assez intime et bondée, où se presse un public de connaisseurs semble-t-il. Un peu de chaleur dans un début de printemps glacé. Yes.

Première partie assurée en solo par Slow Pilot, qui n’est autre que Pieter Peirsman, deuxième guitariste et choriste… d’Hooverphonic eux-mêmes ! On dirait Jeff Buckley meets The Divine Comedy, et assez romantique (c’est un compliment), l’ambiance démarre de belle façon, le garçon est doué, chante haut et beau.

Hooverphonic paraît devant une foule acquise et attentive, et va dérouler sa longue setlist, mélange des grands « tubes » (Mad At You, Jackie Cane, 2Wicky, Badaboum, Club Montepulciano, …) et des chansons fraîches du nouvel album Dope Is The New Fake qui est une (nouvelle) réussite. Son parfait, acoustique qualitative, l’Alhambra a assuré.

Alex Callier, le boss et bassiste, parle beaucoup avec le public entre les morceaux avec une dose avérée d’humour et d’à-propos. La chanteuse, Geike Amaert est aussi belle que douée, exceptionnelle de force vocale, de passage d’émotion et de justesse ; tous les musiciens sont au summum d’un art du live bien rodé, le quatuor à cordes est puissant, la batterie carrée, le Fender Rhodes propulse le bon feeling. On vous l’a dit, « c’est classe Palace » ce soir ;

Que dire de plus ? De grands professionnels, un répertoire luxueux, un moment hors du temps… Vive la Belgique, peut-être ?

Album : Fake Is The New Dope

Le cru Hooverphonic 2024 est riche et goûtu.

Dès la chanson titre, nous repartons en croisière de rêve. Mais attention ! Pas sur un gros paquebot pollueur et bondé de blaireaux en tongs, mais une goélette à voiles vintage vernie vivace avec un équipage d’élite et des cocktails fins bus entre gens de bonne compagnie devant des couchers de soleil émouvants). Bref, ce n’est pas super démocratique LOL.

Dès la chanson titre, vous embarquez avec les honneurs et en avant pour 12 titres (forcément) classieux et aux mélodies complexes. Nous restons dans un style trip hop « international » qui évoque toujours Pink Martini, Nouvelle Vague et bien évidemment notre chère Portishead « hooverstylistic » avec un zeste de Pet Shop Boys.

Deux preuves 100% CQFD de qualité ?

1 : vous pouvez écouter l’album entier sans zapper une chanson et passer un temps intégralement agréable ; no filler all killers ;

2 : vous réécouterez l’album et l’apprécierez même davantage en prêtant mieux l’oreille aux paroles comme aux arrangements ;

Le printemps est pourri mais la vie est plus belle si vous écoutez Hooverphonic ;

Jérôme « 1wicky » V.

 

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