C’est l’une des hantises du rock critic un peu consciencieux.

Passer à côté d’un disque important (et/ou coup de cœur).

Bonne nouvelle : je viens d’éviter ça.

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Je m’entretiens avec Camille, aka celle qui est le réacteur du CD d’Helluvah (Lonely Riots) que j’avais reçu et laissé dans ma pile « à écouter ». Je lui avoue que j’avais été légèrement égaré par le nom (« hell of a… » en mode argot USA) et la pochette (les palmiers orange), voire la combinaison des deux. Procrastination et over-sollicitation au banc ces accusées !

Mettre le CD dans mon autoradio m’a prévenu de commettre la bourde précitée, c’est enfin simple : je l’ai beaucoup aimé, et c’est la raison pour laquelle je vois Camille pour une interview détendue et plaisante.

Fin de l’été, au bord d’un canal dans l’Est parisien, en terrasse, nous avons le privilège de pouvoir échanger librement sur les sujets qui nous motivent ; les Stooges, The Cure, les bons ou mauvais goûts des djeun’s et moins djeun’s, ce p**** de virus qui frappe si fort l’industrie musicale, la différence entre un vrai live et un mauvais concert, bref nous prenons le temps de parler. C’est toujours un plaisir de voir in personam des artistes dont l’œuvre vous a touché.

Je reviens à son album, qui sera assurément dans mon top 10 de l’année 2020, ce maudit millésime.

Dans une veine noire, inspirée par les muses de la new wave, les banshees du post-punk et les elfes de l’indie, Helluvah nous livre 9 chansons fortes et racées qui atteignent l’âme romantique que vous feignez de faire vivre en votre corps fatigué (ou pas, d’ailleurs). Elle chante en anglais comme en français, soigne ses textes, les mélodies accrochent et la production « sonne » : je le répète, avoir loupé les émotions que distillent Lonely Riots serait ballot. Amateur de ce style sombre, admirateur des 80’s ou simplement esthète sensible qui apprécie la musique quand elle se fait belle, tu aurais tort de ne pas prendre le temps d’apprécier ce qui est chanté ici.

Je me permets de crier à mes lecteurs avertis : « Attention, réussite !».

Un clip a été diffusé, celui de Soleil Noir, où Camille passe beaucoup de temps dans l’eau et où l’on entend un texte direct et puissant, autour des affres de la rupture : la phrase « ne me quitte pas » désormais me fera penser à deux chansons au lieu d’une.

Au passage, écoutez tous les textes, les paroles en anglais comme en français sont travaillées, perfectionnées, polies.

Camille retourne chez elle, espère revoir la scène, va peaufiner son set live (en duo avec BoBx son producteur et l’aide de quelques machines).

Je retourne chez moi, et je m’empresse d’écrire cette chronique.

Vous aussi, vous avez maintenant l’occasion de ne pas louper un excellent disque. Il sort le 16 octobre, notez la date, hell of a day !

Jérôme « think about it » V.

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