Ce matin je me suis réveillé avec les 7 secondes du pont cuivres et cordes époustouflant d’Initials B.B., dans la tête et en boucle. Tatata, tataaa ta, tata ta tataaa taaa. B.Bee nitials, B Beenitials bee beee. (repeat ad lib.)

Sous mon ciel de faïence, je ne vois même plus briller les correspondances.

Serge Gainsbourg, un ami de la famille, est mort il y a trente ans. J’ai vécu la moitié de mon existence avec lui vivant depuis la deuxième, il n’est plus de ce monde. Marrant, non ? Hémistiche d’un alexandrin mandarin.

Les hommages se succèdent en ce bête anniversaire où l’homme à la tête de chou est parti rejoindre Melody Nelson, plein de volutes bleutées et telles des gitanes au bec de Clyde Barrow. Je ne vais pas en rajouter et moult documentaires qui remettent ça, à ta mémoire de mauve … Bon.

Quatre souvenirs perso que je partage avec vous. Alors…qui est in, qui est out ?

Je l’ai découvert, par hasard et pas rasé, avec l’album sulfureux Rock Around The Bunker. S.S. In Uruguay et Yellow Star, qui aurait les cacahuètes d’écrire des trucs pas corrects pareils ? J’ai levé la main droite comme Peter Sellers dans Dr Folamour et  j’ai dit : je jure d’aimer ce mec.

Je l’ai vu en concert, en mars 1988 au Zénith, ambiance You’re Under Arrest. Enorme show mêlant les classiques et les modernes morceaux avec ses choristes mecs blacks. Pendant la Javanaise, les briquets allumés faisaient briller les yeux. A part les caméras, pas un iris dilaté n’est resté sec je peux vous le dire sans détour. Légionnaire d’amour, contre toi de la tyrannie.

Je l’ai croisé un soir dans un restaurant, tout près, on était avec mon paternel qui nous invitait tout le temps avec sa générosité grandiose et ses déclarations monumentales et invérifiables. Serge dînait avec Charlotte ado au « Western », qui était le chouette gast-haus 100% ricain de l’Hôtel Hilton de Paris (XVème). Plus de paternel, ni de Westen, ni de Serge. Sorry angel. C’était si bon les steaks énormes et le Cabernet Sauvignon californien. Ne vous déplaise, en mangeant la béarnaise.

J’adore expliquer la notion de sample avec la chanson de MC Solaar, Le Nouveau Western, qui reprend l’ambiance cinématographique et magnifique de Bonnie and Clyde. Les deux chansons sont grandes, y’a pas de sot métier, relax baby be cool.

Gainsbourg tu t’es gainsbarré, mais tu as fait un grand trou dans notre cœur, et à part toi, personne ne sera condition sine qua non de notre mélodie, personne.

Trente automnes et trente-et-un hivers. Rue de Verneuil on est en deuil, mais la vieille canaille nous revient comme un boomerang. De Kingston à London, en Ford Mustang, avec ton Gainsborough on a pris le ferry-boat, on t’aime et la traversée durera plus d’un été.

So long Serge, with love tu sais, on se reverra chez le fumeur de havanes et on boira un 102. Ou Deux.

Jérôme  «moitié mec moitié légume ce matin » V.

 

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