Passons l’histoire du groupe, elle est intéressante mais je sais que vous la trouverez. Passons ce qu’ils ont fait avant. On se penche sur la différence entre l’écoute et la vue.
Blow a sorti un deuxième EP avec 4 titres: Fall in Deep. Vu le talent, pourquoi uniquement la différence entre l’écoute et la vue? La première fois que j’ai entendu ces morceaux, les choses étaient assez claires: il commençait à faire froid, j’étais seul dans ma chambre et je balance Fall in Deep avec une lumière de bougie qui s’éteint. Il y avait comme une sensualité, je pourrais dire explosive car on la sent dans les premières basses accrocheuses mais cela ne collerait pas. Pour être franc ces quatre titres donnent envie de faire l’amour, pas follement, mais intensément, longuement. Le mot exact je pense est langoureusement. J’ai toujours pensé que les chansons qui me faisaient pencher vers les bons côtés de mon humanité étaient de bonnes chansons. Je le pense encore. Ici malgré tout j’ai ensuite vu le clip du premier titre: You Killed Me On The Moon.
Beau, on ne lui enlève pas, mais tellement violent, tellement à l’inverse de l’amour que j’avais ressenti. Est-ce que j’ai eu tort? Est-ce que je me suis trop perdu dans les mélodies rêveuses, les voix suaves, les basses graves, pour en oublier le fond?
Est-ce que je me suis planté?
Cela m’a rappelé la première fois que j’ai écouté Strange Fruit de Billy Holliday; scotché, j’étais émerveillé. Il m’a fallu des années pour comprendre la portée des paroles, les sous-entendus: ce qui au final n’était pas musique pour le moi gamin.
Je ne pense pas m’être planté aujourd’hui. Ces 4 titres sont très bons et ma première impression est bonne. En revanche m’y arrêter aurait été une erreur. En écoutant trop vite j’ai l’impression que l’on a tendance, et le on, c’est moi, à oublier que les harmonies et les sonorités ne font pas tout. Je n’aurais pas vu ce clip, ses morts, ses masques et ses visages terrorisés je serais passé à côté de quelque chose.
Je vais m’aider à faire plus attention, j’espère que vous aussi.
Réchauffez-vous, bonnes fêtes, et à l’année prochaine.
Florian Guillot
