Dans la chaleur de l’été, je regarde un peu paresseusement la boîte mail de Songazine. J’ai tout juste la force d’écoper la barque, id est effacer les trente messages quotidiens, par réflexe, tout en jetant un œil rapide à ceux des attaché.e.s de presse et agences que j’aime bien.

La Mission (Paris), en fait partie, depuis le tout début de notre webzine. Grâce à cette agence, j’ai pu enrichir mes connaissances, rencontrer quelques artistes et proposer pas mal d’articles de qualité (liée bien évidemment à celle des musiques proposées)

Dans le menu estival, Fantastic Negrito. (Déjà, quel nom !)

Je regarde un clip, puis le suivant, en écoute quelques autres. Bim ! Découverte de choix, vibration positive, accord de cœur. Pas de temps à perdre, écrire un post, le sentiment d’avoir ferré un vrai poisson et non point du menu fretin.

Sans me jeter des gerbes de fleurs, je peux me targuer de ressentir avec force les ondes puissantes de la musique afro-américaine soul-blues authentique. Pas les trucs en toc, autotune, grosses productions en plastique, avec ballets de figurantes en short, paroles mièvres et caricatures propres à alimenter les clichés. Non, je vous cause ici du « truc » qui fait quelque chose en bas de l’estomac, la petite magie du club de Chicago après minuit, le sourire d’Aretha, le sex-appeal du Prince, la classe innée de Chuck Berry et l’empathie mondiale de BB King. Même le petit Frenchie pâle ressent ça, bouche ouverte et la bière à la main. Ce n’est pas du pipeau, man, c’est l’Amérique grandeur nature et tu prends ta claque. Et bon sang, que j’aimerais pouvoir retourner dans l’Illinois un jour, ou plutôt quelques nuits…

 

Fantastic Negrito (de mon humble point de vue) possède ceci, il a le don, le gimmick, il sonne juste, muni du look et du pouvoir d’impact immédiat. Côté look justement, il ne fait pas dans la demi-mesure et son apparence mêle le punk iroquois, le funky coloré, le délire contrôlé et le très bon mauvais goût qui sied à une personnalité sortant de l’ordinaire.

Cet artiste (d’Oakland, Californie) a eu une vie totalement sinueuse et remarquable, débuts très hard, il a failli périr dans un accident de voiture, sa carrière a explosé, implosé, il a reçu des prix, et là il sort un album qui risque d’intéresser un paquet de monde, intitulé Have You Lost Your Mind Yet ?

Sortie 14 août. Ne loupez pas le funky train.

Mélange de genres, difficile à catégoriser : soul, funk, blues, rock, mais tout est catchy, fort bien joué et empli de feeling. On y entend les racines bluesy mélangées à la production la plus actuelle, des chœurs et beaucoup de cœur. Il a lui-même défini son style : black roots music for everyone, ce qui est somme toute généreux et le place en haut du classement.

 Son vrai nom est aussi un défi orthographique (Xavier Amin Dphrepaulezz), ses paroles sont actuelles, fortes et belles, il faut faire l’effort d’écouter et réécouter. Black Lives Matter, et Songazine sera toujours du côté lumineux de la Force, donc écho des porte-paroles engagés pour les causes humanistes.

Concluons cet article en saluant la procrastination pour un temps éloignée, les agences de promotion qui font un beau travail en ces temps de disette et d’épidémie pénible qui nous colle à la vie comme un sparadrap sale et mal intentionné.

On se quitte sur un post Facebook de notre artiste : «  Do not ever let anyone tell your story. Do not ever let anyone define who you are. In order to achieve balance, self-awareness, self love and a healthy state of mind, we must embrace and discover what is original about ourselves. There’s only one you in the world. Be you. Love you. Uplift. Upcycle. Upgrade. »

Jérôme « America loving Frenchy boy » V.

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