Songazine donne parfois leur place à toutes les formes artistiques et ici, la poésie est à l’honneur, mais aussi la danse.

Ce beau texte de Caroline Roucoules fut (de façon un peu prémonitoire ?) écrit dans le cadre de l’organisation d’un spectacle de danse Butoh

Merci à elle

🙂

***********

Enfin, il aura fallu la trace. Celle de l’imperceptible, celle qui laisse et qui fait sens, qui renvoie de là où nous sommes, appelle le temps du retour. De ce temps, comme un repère, qui n’attend pas les présages de la vie.

Celle qui n’attend rien si ce n’est que l’espoir des licornes.

Croire, croire toujours plus, à ce temps qui fait revivre. Renaitre, parfois les trahisons, mais rien ne permet et ne laisse la course aride s’interrompre d’elle-même.

Il y a encore, c’est certain, des printemps obscurs, en attendant la clarté, celle que l’on ne voit qu’au bout du chemin, appelle l’aurore des illuminations.

Il y a des routes sans cesse renouvelées,  en chemin de cercle en cascade ininterrompue.

Porter sa robe d’océan pour  abasourdir le destin scellé par  des morsures secrètes. Eclater les morceaux de pierre.

Ranger mettre en ordre le désordre du dedans, respirer sans cesse,  plier et replier son cœur, se résoudre, se résigner, dans l’énigme, dans ce qui nous anime et pourtant.

Envoyer des messages à l’au-delà à l’univers, se reposer peut être dans le brasier des étoiles,

Courir, en cherchant les portes de secours, appeler à l’aide, combien de fois, avant de s’essouffler dans la planète, du monde.

Puiser au fond de soi, l’escalier intemporel, pour une marche supplémentaire, vers l’au-delà, se reposer dans le miroir, rejoindre la source élémentaire.

Longer le fil, la corde, tenir l’impossible équilibre.

Tenir l’absence comme un morceau de soie et quand le soir frémit, bouillonne, s’allonger face à l’éclipse, redessiner la lune, sur les paupières de notre enfance.

Poudrer les visages sans nom, effacer le cortège de nos vies, dormir, sans oublier, envoyer des prières dans toutes les saisons.

Fleurir, encore un peu jusqu’à la fêlure de l’être.

Danser sûrement encore un peu, hurler le chant de nos âmes jusqu’à la mer.

Laisser fondre le cœur  dans l’incertitude de l’instant,  extraire le cœur d’une vie de poète.
Les caches joie ne sont que des portes rudimentaires.

Dans la brume, reconnaitre  le scintillement de nos âmes qui avancent dans le flot du moment.

Épuiser, l’espace du possible. Vivre, pour le processus de notre être. Vivre,  reprendre ses droits, respirer, honorer sa voix, lui rendre une meilleure vie. Dans le parcours de l’existence, le cœur marchant dans nos têtes,  le temps d’un espace, le temps d’une vie, fuir  absolument les ténèbres et puis sourire, se balancer au milieu des incertitudes. Repeindre la fenêtre de l’apaisement, parfumer son refuge, repartir et ne pas oublier.

Caroline Roucoules

Texte protégé par la SACD 0004 24 906

 

Share