Crossed Hands est un tout jeune groupe parisien de melodic hardcore que nous avons rencontré après leur concert à l’Espace El Doggo, à Limoges. Ils jouaient pour la deuxième fois. Le groupe est né de l’envie de Jérémy, guitariste de Crossed Hands, qui avait eu un coup de foudre pour le style melodic hardcore après avoir vu jouer Above the North. « C’était un groupe lyonnais. Je les ai vus complètement passionnés, à vivre leur truc et je me suis dit : je vais faire ça. » Il ne restait qu’à trouver des compagnons de route. Hugo s’est greffé au projet et a pu contribué à l’avancée du projet durant plusieurs mois. S’est ajouté Clément, le chanteur actuel puis, au printemps 2016, Jonathan, bassiste, Pierre, deuxième guitariste et Gwenael, batteur après avoir tous participé à d’autres groupes parisiens. À cinq, ils totalisent un peu plus de cent ans et se sont rejoints sur le melodic hardcore.

Jérémy : Ce que j’aime bien dans ce genre, c’est que c’est quelque chose qu’on vit pleinement. On ne peut pas se dire « ouais, c’est pas mal ».

Clément : Je pense qu’il y a deux écoles dans le melodic hardcore, ceux qui le mélange avec du metalcore et les plus classiques, qui mélangent avec du post-rock, de l’ambient, des choses plus posées, plus screamo. Nous on voulait miser là-dessus parce que c’est ce qu’on aime en gardant un aspect un peu catchy, un peu lourd. Pour nous, ce style véhicule quelque chose d’indescriptible.

 

Quand vous avez monté le groupe, quelle était votre ambition ?

Jérémy : Transmettre un message, être proche du public. Dans le hardcore, il n’y a pas de frontière avec le public, notre but n’est pas de jouer sur une grande scène. On veut aller vers le public, c’est surtout ça qu’on recherche.

 

De quoi parlent vos morceaux ?

Clément : ce qui m’a motivé dans l’écriture de lyrics c’est d’exprimer des choses que je ne peux dire à personne. J’écris les textes puis on les voit ensemble. Les textes représentent mon état d’esprit du moment. Et ce n’est pas forcément le même maintenant que quand nous avions fait l’EP.

Gwenael : Ça parle aussi des épreuves qu’on traverse, de toutes les fois où on a envie de laisser tomber, pour dire qu’il ne faut pas abandonner.

Cet EP est sorti ?

Clément : Il va sortir et s’appelle  « Take each day as a lesson ». À la base, c’était un single en autoprod, que nous avons enregistré. On a contacté un bon ami à moi qui nous a fait le premier mix, on était satisfaits pendant une période mais le projet a évolué. On a sorti un clip et on a envie de faire les choses encore plus sérieusement. Tout avance très vite et j’ai déjà beaucoup écrit pour la suite de Crossed Hands. Depuis que le groupe a ce line-up, on a beaucoup d’idées et elles se concrétisent. Tant qu’on reste dans notre cercle, on ne va pas se poser de limites et se dire qu’on va refaire quelque chose juste parce que ça a plu.

Jérémy : le but c’est de garder ce qui nous identifie, notre marque, mais on va toujours essayer d’évoluer, de se remettre en question.

 

C’est difficile de trouver des dates ?

Pierre : Pas tellement. Ce qui est difficile actuellement, c’est de partir de rien et de se faire connaître au fur et à mesure !

Jérémy : On n’a rien encore sur la page internet, juste une démo sur Bandcamp. Quand on a du contenu plus ou moins solide, je pense que c’est pas trop dur de trouver une date.

Clément : il faut démarcher. Notre première date, c’était un peu à l’arrache, c’est plus ou moins nous qui l’avons organisée au final.

Jérémy : c’est clair que quand c’est aussi bien organisé qu’hier, du coup, on se sent bien. À Paris, c’est très compliqué. Ce qui se fait souvent, c’est qu’on a un certain nombre de préventes à faire, sinon il faut débourser de notre poche. Les salles sont très chères, les organisateurs les louent et pour qu’ils ne soient pas déficitaires, il faut que les groupes assurent un quota de préventes.

Clément : Aujourd’hui, il y tellement de groupes dans chaque style. Pour sortir du lot, même si tu fais quelque chose d’original, c’est compliqué ! C’est pour ça qu’il faut investir et bien gérer sa com’.

Pierre : Faire de la bonne musique, ça ne suffit plus. Si tu gères pas ton image, si tu as juste ta musique, tu peux pas t’en sortir…

Propos recueillis par Henriette de Saint-Fiel

 

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