Reuben Hollebon

Reuben Hollebon est assis en face de nous, l’air détendu, buvant un verre de vin rouge. Il adore le vin français, «  le meilleur au monde  » selon lui. Songazine est venu parler avec lui de son album Terminal Nostalgia sorti le 20 mai.

L’origine du titre est tiré du livre de l’écrivain américain Kurt Vonnegut, « Breakfast of Champions« , où les deux mots sont dans une tirade que Reuben adore : «  Lorsque je ne joue pas de musique, je me plonge dans les bouquins, qui sont pour moi une véritable source d’inspirations. Je trouve que c’est deux mots vont très bien ensembles. Ils résument l’idée générale, que chaque moment passé doit être vécu le plus intensivement possible, de les garder en souvenir, pour ensuite en faire une force. » Est ce un reflet du passé ? «  Oui, être nostalgique en soit est bien, mais le plus important est de vivre dans l’instant présent. »

Avant d’arriver à son premier album auto-produit, Reuben a eu un déclic, losqu’il remplaça son ami, Nitin Swahney, producteur-ingénieur du son à Londres. Il revient dessus :  » J’ai eu de la chance de pouvoir faire des métiers où tu as une certaine sécurité. Quand j’ai pris cette décision, c’était pour moi, un saut vers l’inconnu, comme si je quittais une vie paisible pour partir à l’aventure.

Reuben Hollebon

un condensé d’émotions

J’aurai pu commencer bien avant cette carrière, mais je ne me sentais pas prêt, pas assez mature. » Il nous expose sa nouvelle vie : « Celle d’artiste est remplie de challenges. Tu dois toujours être dans une constante. Jouer tous les jours au moins quatre heures. Cela peut-être de la guitare, de la basse, du piano ou autre chose. Ce n’est pas une mauvaise chose de se dire : » Je vais peut-être m’écouter 8 heures de musique aujourd’hui. » Au contraire tu apprends tous les jour à te perfectionner. »

Les influences de Reuben Hollebon sont diverses et variés. Elles sont littéraire, avec Kurt Vonnegut, John Steinbeck, dans la peinture, William Turner et Augustus John. Cependant, il reste un musicien et l’inspiration musicale lui a été enseignée par plusieurs maîtres. L’un deux est le chanteur franco-belge, Jacques Brel : « Je l’ai connu par l’intermédiaire de David Bowie, avec sa reprise de la chanson Amsterdam. Elle a été mon élément déclencheur. Mais, Ne Me Quitte Pas est ma favorite. Elle est chargée d’émotions pures. Cette voix majestueuse, lente, pleine de mélancolie me donnent à chaque fois des frissons. »

Reuben Hollebon

Un de ses héros

Une gorgée, puis il continue : »J’ai aussi beaucoup étudié ces textes, comment ils arrivaient à imprégner ces paroles de toutes ces émotions. Je n’arriverai peut-être pas à la cheville de cet auteur-compositeur mais au moins j’ai conscience d’essayer. Ce fut le même cas pour le chanteur Tom Waits. » Une autre personnalité musicale est rentrée dans le jeu de Reuben, Brian Eno :  » C’est un homme à tout faire. Il sait jouer, produire autant de musique, que ça soit du rock, du jazz, voire même la musique électronique. Il est en avance avec son temps. Il arrive à te croiser plusieurs genres musicaux. » Il nous parle d’un des protégés du producteur anglais : « Je suis un grand fan des Talking Heads. J’ai eu la chance de croiser la route de David Byrne, au Meltdown Festival, un homme formidable. Il est lui aussi un de mes héros. »

A l’écoute, sa musique est une mélopée, intimiste, mélancolique, minimaliste mais avec des soubresauts de nervosité, de panache. Reuben en réagit :  » Pourquoi pas ! Je trouve qu’elle est une forte connexion entre la couleur et le son. Une chanson peut être une peinture. Elle dépeint une atmosphère, une histoire, un paysage. C’est un tableau. J’apprécie beaucoup ces artistes que je t’ai cité. Ils ne font pas de différence entre les arts, ils les assemblent, tout comme moi. Je trouve que la couleur d’une chanson peut avoir un effet sur la suivante, ce qui peut donner une fluidité ou un chaos. Enfin, j’essaye de trouver l’équilibre entre des mélodies engageantes et des émotions profondes, pour créer une expérience pour mon public. Si je suis heureux, alors ils seront de même. »

Nous terminons notre discussion par un message de Reuben : « je m’en fiche de jouer devant un milliers de personnes ou juste quatre. l’important pour moi et de pratiquer de la musique et de pouvoir transmettre mes émotions. Il faut jouer, jouer, et jouer tous les jours de la musique ! »

Thomas Monot

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