Que La Cigale affiche sold out deux soirées parisiennes consécutives pour accueillir Airbourne ? Rien d’étonnant lorsque l’on se penche sur l’envolée royale des boys en à peine quelques saisons. Plus que survolté, le public a du mal à contenir son impatience… Mais va devoir attendre. Pour patienter, The Supersuckers donnent le La.

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Débarqués tout droit d’Arizona, les ricains ont plus de bouteille que les jeunots d’Airbourne – forts d’une petite trentaine à peine ! Il faut dire que les natifs de Tucson se sont formés à la fin des eighties. Autoproclamés garage punk façon Motörhead, The Supersuckers dont’ suck ! Les plus avertis trouveront assurément une similitude vocale saisissante entre le frontman Eddie Spaghetti et le regretté Lemmy.

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Avec sa voix aussi enrouée que celle du Sieur Kilmister, le chanteur s’approcherait presque des chemins menant vers un growl caverneux. Percutant, l’ensemble fait le job, entre un côté sudiste dans les accords et une dégaine façon cowboy moderne. Après un live plus que convaincant, place à Airbourne pour le clou du spectacle.

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Qualifiés dès leurs débuts de ‘juste relève d’AC/DC ‘, les gaillards se montrent une fois de plus fidèles à leur titre de noblesse. Mené de main de maître par les frères Joel et Ryan O’Keeffe depuis 2003, respectivement chanteur et batteur, Airbourne a su se distinguer par une fraîcheur doublée d’une énergie endiablée. Rockstar plus que simple musicien, Joel le frontman s’est bâti une marque de fabrique dès ses premiers live. On ne s’ennuie pas avec Joel, crachant sa cervoise sur les premiers rangs lorsqu’il ne s’élance pas dans des bains de foule insensés. Vous avez dit bête de scène ?

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Airbourne est de ces groupes dont il faut savourer les moindres minutes de performance. Les gaillards ne jouent pas longtemps, certainement moins que leur concurrence. Au total, 13 titres seront enchaînés, tous plus courts et aiguisés les uns que les autres. Mais, Dieu que c’est efficace ! A la manière de l’empereur du Hard N’Heavy Angus Young, le répertoire des jeunes australiens mise sur un florilège de refrains catchy et entrainants.

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Comment ne pas chanter à tue-tête sur Too Much, Too Young, Too Fast, ou se surprendre en pleine gigue sur Runnin’ Wild ? Sans délaisser leur petit dernier Boneshaker, tiré de leur plus récent opus du même nom. La joyeuse bande joue avec ses tripes et son cœur ; les gaillards d’Airbourne ont juste besoin de leur gratte et de quelques amplis branchés au maximum, orchestrant ainsi un show high voltage.

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Pas besoin de décorum lorsque l’on accueille cet équipage. Le superflu est immédiatement éclipsé, au profit d’une authenticité brute, à l’image des frères O’Keeffe. Joel ne peut réfréner son envie d’atteindre des sommets, gravissant le balcon de La Cigale – et parfois des parois d’échafaudages dans les arènes et les stades – comme il le ferait avec les échelons de sa propre carrière. Airbourne incarne le futur d’un rock n’roll classique et énervé, tendant à se perdre un peu plus au passage de chaque nouvelle décennie. Grâce à une essence vivante et des shows incontournables, les australiens méritent un accueil dans le panthéon des titans du heavy metal.

Article et photos par Aure Briand-Lyard

 

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