Comme la serrure d’une porte mystérieuse à travers laquelle on regarde. Dans la pièce, le sol est recouvert de tapis et de coussins moelleux, les murs sont blancs, mais le plus grand sert d’écran géant qui diffuse des photographies envoûtantes. Au milieu de ce sanctuaire, debout, deux hommes, enfermés mais complètement libres. L’un porte des petites lunettes rondes et joue avec des mots et des instruments de musique. L’autre a de jolis grains de beauté et s’amuse à transformer des sons du réel en sons électroacoustiques.*

Et puis ils se regardent de leurs yeux brillants, et puis ils jouent ensemble.

L’écran commence alors à diffuser une dystopie, un film tantôt en noir et blanc, tantôt en couleurs, dénonçant les dérives de notre ère, et pointant aussi ce qui nous rend heureux. On y voit des gens qui courent après un travail, stressés, seuls, qui vivent derrière leurs écrans, mais qui continuent à rêver et Lire le matin, qui continuent à aimer, Corps et biens, et qui continuent à croire. Les images s’étalent et viennent recouvrir les murs, la musique est projetée au plafond.

[e.pok], [e.pok], c’est comme un mot qu’on répète inlassablement, jusqu’à ce qu’il ne signifie plus rien, qu’il devienne une interjection, et qu’il ne soit plus qu’un ensemble de sonorités étranges mais percutantes. Epok, Epok, Epok, Hep-Hoc, Et Poc !

[e.pok]… Le e d’internet explor’ère, le « pok » du coup de poker. Les crochets signalent d’ordinaire une intervention extérieure au texte, chacun les interprètera donc comme il le souhaite.

Ignatus n’a pas fini de nous surprendre. Cet artiste est décidément un Drôle d’Oiseau et en plus, il s’en revendique. Son [e.pok] marquera son temps à partir du 8 septembre. Retrouvez-le sur La Souterraine ou sur les plateformes de téléchargement. Pour en savoir plus sur le projet [e.pok], c’est par ici !

Violette, bien poquée.

*les lunettes rondes : Jérôme Rousseaux, alias Ignatus ; et les jolis grains de beauté : Nicolas Losson, acousmaticien .

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