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Vendredi 4 décembre, parc des expositions
Nous nous retrouvons à la périphérie de Rennes près de l’aéroport Saint-Jacques où l’ensemble des festivités se passe. Entre les différents halls, tout un microcosme déambule dans les allées pour rejoindre tels groupes ou tels artistes. Jeunes, adultes, bretons ou non, déguisés, journalistes, artistes, amis, cousins… et nous en passons sont venus écouter avec curiosité les différentes musiques que proposent les Trans Musicales. Voici un tour du propriétaire.
L’équipe de Songazine se sépare en deux. L’un va au Hall 8, voir Son Little, l’autre file au Hall 3. Dans ce dernier se trouve The Dizzy Brains, un groupe de garage rock/punk malgache prometteur. A peine montés sur scène, ils nous accueillent à coups de riffs charnus et déchainés. En quelques minutes, ils délivrent une performance digne des plus grands. Le chanteur Eddy se déchaîne, tel un Iggy Pop et arrache sa chemise devant un public enthousiaste. Des pogos commencent à éclater un peu partout dans la foule. Ils remplissent sans difficulté le Hall 3 où des spectateurs en sont même refoulés à l’entrée. Entre deux chansons, ils expliquent en quelques mots les difficultés qu’ils ont à se produire dans leur pays d’origine. Ils terminent le concert par la reprise géniale des » Cactus » de Jacques Dutronc. A écouter : Vanguy
En off
On recroise par hasard Poun le guitariste, en pause au Liberté, le lendemain. Il explique que c’est la première fois qu’ils se produisent hors de leurs frontières et qu’ils sont ravis de venir à Rennes. Pour eux le public breton « est plus sympa qu’à Paris ». La discussion improvisée se poursuit sur leur futur. Il répond qu’un album est prévu en février et qu’ils joueront à la Réunion, le 18 décembre en compagnie de quatre autres groupes. Il informe également qu’à Madagascar ils sont très peu à faire du punk/rock. La plupart des groupes suivent la tendance pop, zouk, ou la musique traditionnelle. Il rassure Songazine : il existe même du métal. Il termine sa pause cigarette et va rejoindre sans se presser ses camarades de The Dizzy Brains.
Après une bouffée de décibels purs et à peine remis de ses émotions, le Hall 3 accueille Totorro. On change de registre on va vers du post rock avec un soupçon de math rock instrumental. Le quatuor arrive sans broncher sur scène, s’installe. Que la magie commence ! Une véritable montée en puissance du début à la fin du concert. Les membres de Totorro ne jouent pas de la musique à moitié. Vers la deuxième partie du concert arrivent des guests : Un saxophoniste répondant au nom de Leo Pellegrino (Too Many Zooz), un trompettiste : Clément Lemennicier (Bumpkin Island), un guitariste Emile Sornin (Forever Pavot). Le point d’orgue de ce concert, l’arrivée sur scène d’une deuxième batterie. Songazine et le public s’en prennent plein la vue et les oreilles. Ils sont magistraux. A écouter : Tonton Alain Michel
L’équipe se regroupe dans le Hall 8 (la faute d’un appareil photo défectueux). On retrouve le fameux Leopard DaVinci qui anime comme un dingue la soirée. Il va laisser place à un trio de blues américano-suisse, Grand Cannon. Dès son arrivée sur scène, le groupe attire directement la sympathie. Nos trois artistes septuagénaires, tout sourire, saluent le public dans un français approximatif. Après des applaudissements soutenus, le concert commence. Le chanteur-guitariste, Zachary Prather, dreadlocks jusqu’aux genoux et chapeau de feutre visé sur la tête, nous gratifie de sa voix rocailleuse. Il est accompagné de ses acolytes : Pfuri Baldenweg, harmoniciste et du multi-instrumentaliste Peter Knaus. Tout deux habillés en costume trois pièces avec des moustaches fournies. Les musiciens utilisent des instruments totalement insolites comme l’arrosoir-trompette, le sac poubelle-percussion et la bouteille de vin-flute pour ne citer qu’eux. Le blues-rock qui en sort est entraînant et amusant. Tout au long de leur prestation, ils jouent avec le public qui s’anime volontiers pour ces personnages hors du commun. A écouter : Dirty Ways
Retour au Hall 3 pour Vintage Trouble. Venus de Los Angeles, ce groupe de soul, rock et blues surfe sur les années 50-60. Le chanteur Ty Taylor, véritable James Brown, se déhanche comme un diable et enflamme la salle. A un moment, le public s’aperçoit que le chanteur n’est plus sur scène. On le retrouve, soudain, dans la fosse. Il monte sur la rambarde de la régie son et continue son show sur son perchoir. Après quelques minutes, il se jette littéralement dans la foule qui le porte tel un trophée jusqu’a la scène. Tout le concert sera à l’image de son interprète: génial et survolté. A écouter : Doin’ What You Were Doin’
Pause à l’Espace Presse. Il est 3 heures et quart à notre montre. Pour les plus téméraires, la soirée se finit au Hall 9, temple des musiques électroniques des Trans Musicales. L’équipe de Songazine fonce voir les derniers concerts.
A l’arrivée, on retrouve Mawimbi, cinq DJs parisiens qui font revivre les musiques africaines au son de l’électronique. Ils sont accompagnés par un joueur de percussions africaines qui déambule sur toute la scène. Des masques en cartons ont été distribués à l’effigie de leur emblème. Leur set finit il laisse place à un homme venus avec son bric à brac d’objets récupérés. Jacques (en direct). Sa coiffure interpelle, une énorme tonsure sur le crâne. Timide, iI lâche, au début, un « je suis un peu intimidé la ». Il tripote ses instruments réalisés à partir de bouteille de bière, de jerrican en plastique, de verres et de tous autres objets insolites. Il se lance enfin dans un set qui commence sous des encouragements divers comme « vas y Jacques, stresse pas, tu tiens le bon bout », il nous plonge progressivement dans son univers barré venu d’un autre monde. A écouter : Tout est magnifique
Les pieds meurtris, la fatigue arrivant, les oreilles et les yeux remplis de souvenirs musicaux, l’équipe de Songazine s’en va rejoindre les bras de Morphée, à 4 heures du matin. Laissant, les derniers survivants des Trans, à la mélodie du groupe irlandais d’électro Le Galaxie.
Jeremie Carlotti et Thomas Monot