Mardi. 11h45. Dans un café du 11e arrondissement de Paris.

Je retrouve le groupe Bon Air, talentueux duo pop folk français pour une interview.

Hier, ils ont donné un concert enflammé au Supersonic, pour la sortie de leur album Electrical. Songazine y était et a vibré avec eux.

Le soleil parisien est au rendez-vous, la bonne ambiance aussi. Gaëtane et Guillaume m’emmènent avec eux dans un tourbillon de bonne humeur, de rires, d’amour et de complicité. C’est parti pour une interview détendue et décalée !

 

Les 4 « premières fois »…

La première que vous avez acheté un instrument de musique ?

Elle : Moi, c’était une guitare acoustique, à cordes en nylon. Je l’aimais beaucoup cette guitare, mais je crois que je ne l’ai plus. J’ai d’abord pris deux ans de cours quand j’avais 12 ans, j’ai arrêté quelques temps et m’y suis remise après.

Lui à elle : Ah oui ? Ça ne se voit pas ! [Rires]

Lui : J’hésitais entre la flûte et la guitare, et j’ai choisi la guitare. C’est un copain qui m’apprenait au début sur la sienne. Ensuite, j’ai eu la mienne, une folk acoustique.

 

…La première fois que vous vous êtes rencontrés ?

Lui : Je ne sais plus… [Ils rigolent tous les deux]

Eux : C’était dans une station des Alpes du Sud. Dans un bar.

Elle : On avait des amis en commun et Guillaume faisait un concert ce soir-là. C’est comme ça que j’ai découvert qu’il chantait. À ce moment-là, il ne savait pas encore que moi aussi je chantais.

 

…La première fois que vous avez chanté ensemble ?

Eux : On a commencé à jouer ensemble assez rapidement. La première fois, c’était une reprise de « I’m yours » de Jason Mraz. Et on s’est dit que ça pouvait être cool de chanter ensemble et on a continué.

 

…La première fois que vous êtes montés sur scène ensemble ?

Eux : Chez nous ! À Anglet. Le premier vrai concert, c’était quand on était en vacances au Pays Basque. On s’était dit qu’on essaierait de trouver des endroits pour jouer…

Elle : On avait trouvé une petite salle. On faisait que des reprises à l’époque et il y avait une super ambiance ! C’est là qu’on s’est dit qu’on avait encore du boulot ! [Rires]

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Les 4 « dernières fois »…

…La dernière fois que vous avez eu un coup de cœur musical ?

Elle : Le dernier album de The Lumineers ! Je le dis à chaque fois, mais je suis obligée. Je les adore ! [Elle rigole]

Lui : Moi c’était le dernier album de The Strumbellas. Ça reste dans le même style.

 

La dernière fois que vous avez eu un fou-rire ?

Eux deux : En fait, on a tout le temps des fous-rires… Sur des trucs débiles !

Lui : Après, on a souvent des fous-rires sur scène. On se marre et tout le monde se marre.

On a plus de proximité avec les gens – ça vient aussi des salles qu’on fait – alors par moment, il y a des choses drôles qui se créent.

Songazine : Donc, vous préférez les petites salles ?

Lui : Si on nous propose le Zénith, on ne refusera pas ! [Ils rigolent]

Elle : On aimerait bien jouer dans des salles plus grandes surtout pour la qualité du son.

Lui : C’est pas forcément pour dire qu’on fait des grosses salles, mais c’est pour avoir une meilleure sonorité et du matos plus poussé. Hier, on s’est un peu cassé la voix, on s’est pété les doigts… [Elle me montre ses doigts écorchés]. On s’entend moins bien sur scène dans des salles plus petites.

Elle : Après, on est né de ça. Des cafés concerts. On a envie de garder cette proximité avec les gens. On se sent super bien sur scène. C’est un peu comme chez nous.

Lui : Mais on pense qu’on peut sortir encore plus d’émotions si on s’entend mieux !

Elle : Tout ça pour dire que les fous-rires, c’est hyper souvent. Et Guillaume est super drôle !

Lui à elle : Ah bon ? Mais tu dis toujours que je suis pas drôle !

Elle à lui : Oui, t’as un humour hyper décalé et ça part souvent en fou-rire. A la base, c’est pas drôle et ça en devient drôle après !

 

…La dernière fois que vous avez un peu trop bu ?

Eux deux : Hier ! [Ils rient]

Elle : On est des bons vivants et on aime boire de bonnes choses.

Lui : Il y a des périodes où on fait des jeûnes, d’autres où on profite plus. Il faut qu’on passe en détox là.

Elle : On a un rythme assez sain, en fait.

Lui : Et on a un cadre de vie propice à ça. On va se ressourcer, on va surfer.

Elle : On adore Paris, mais c’est vrai que chez nous, avec la nature, c’est super simple. Ici, vous vous évadez par les concerts, le théâtre, c’est différent.

 

La dernière fois que vous avez été heureux, que vous avez eu un réel moment de bonheur ?

Eux deux : Hier soir ! Sur scène ! C’était dingue !

Lui : On a eu des bonnes vibes, des supers retours.

Elle : C’était une soirée réussie. Ça fait plaisir, les gens nous soutiennent et d’autres veulent nous programmer.

Lui : Et le public qui connait nos chansons, c’est assez cool à vivre.

Elle : C’est super émouvant !

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Les 4 « toujours »…

…Ce que vous faites toujours avant d’entrer sur scène ?

Lui : Je bois une bière !

Elle : On n’a pas vraiment de rituel. Mais je sais qu’avant le concert, je stresse. J’ai besoin de monter sur scène rapidement.

Lui : Alors Gaëtane, elle a besoin de passer ses nerfs sur quelqu’un ! [Ils rient] On s’est rendu compte de ça.

Lui à son manager : Hier, j’ai pris pour toi. [Rires]

Elle : Oui, c’est un peu vrai. J’ai besoin de me libérer, d’évacuer mon stress. Le jour J, j’ai qu’une envie, c’est commencer et être en train de chanter. [Rires]

 

…La question que posent toujours les journalistes ?

Eux deux : Ahah, comme ça, tu nous la poses discrètement ! Alors il y en a plusieurs ! Souvent c’est « Pourquoi Bon Air ? », « Pourquoi vous avez changé de nom ? ».

Lui : Alors au début, on s’appelait The Mellow et on faisait de la folk toute douce. Notre musique a évolué, elle a été de plus en plus pop, de plus en plus entrainante – et aussi Mellow était déjà pris – donc comme on se sentait plus trop en accord avec ça, on a eu envie de changer. On voulait un nom plus français, plus facile à retenir (on avait droit à Melon, Yellow, Millow, etc. à la place de The Mellow). On a fait plein de listes, on a vérifié les noms. C’était pas facile !

Elle : On a hésité avec Baltik (en lien avec les origines scandinaves de Guillaume), puis finalement, on a trouvé Bon Air. C’est le nom d’une maison de Guéthary, une maison magnifique sur la colline, face à l’océan. Le bonheur ! On a un vrai lien avec cette maison. Et le nom nous fait vibrer, on est trop content de l’avoir !

Lui : Oui, moi je suis le Bon et Gaëtane, c’est l’Air !

Elle : Comme des bonnes énergies ! [Rires]

 

…Ce que vous pensez toujours en étant à Paris ?

Elle : Qu’il faudrait venir plus souvent, parce que j’adore ! On a nos adresses favorites. C’est un peu comme des vacances pour nous. C’est la folie parisienne, ça bouge, ça vit.

Lui : Je ne pense pas à Paris moi ! Trop de murs et pas assez d’horizon ! [Rires] Pour moi Paris, c’est comme un voyage. On en profite à fond, pour les découvertes, pour voir les gens, mais c’est vrai que j’aime bien aussi être dans l’eau en train de surfer.

 

…L’endroit où vous allez toujours à Paris ?

Eux deux : Il y en a plusieurs ! S’il faut choisir, alors : Pigalle et Charonne, deux arrondissements où l’on se sent vraiment bien.

Elle : Et les deux sont complètement différents. C’est comme-ci on allait dans deux villes différentes, ça n’a rien à voir.

 

Les séries de 4

…Les 4 choses qui vous inspirent…

Eux deux : Ahah… En fait, il y en a tellement… On va réfléchir un peu…

Gaëtane : Pour moi, les gens déjà. Les voyages aussi.

Eux deux : La liberté !

Lui à elle : Ta mère. [Rires]

Elle : Merci Guillaume pour ton humour… [Rires]

Lui : Mais vraiment, ta mère m’inspire !

Elle : Ahah, c’est vrai qu’elle est géniale. Alors, plus sérieusement, il y a la vie en général et nos vies. J’ai l’impression qu’on se remet pas mal en question – aussi bien l’un que l’autre -, en tant qu’individu par rapport au reste du monde. Vis-à-vis du comportement d’un personne, de comment tu te situes, pourquoi ci, ça…

Lui : Ça peut venir d’une discussion aussi, d’une phrase de livre, d’un article, d’un moment.

Elle : Cet été par exemple, sur la plage, c’était un moment clé, un moment d’émotions. Dès qu’on ressent des choses, on va s’en servir pour écrire.

Lui : On a aussi besoin de bouger, c’est vrai. On a cette envie de découverte et de soif de s’approprier les choses pour les retranscrire.

Elle : Et puis après, c’est vrai qu’il y a quand même l’amour. C’est vrai qu’on ne l’a pas dit, mais on en parle pas mal dans nos textes. C’est toujours accompagné de quelques chose, c’est pas simplement raconter une histoire d’amour, c’est surtout transmettre ce sentiment.

 

…Vos 4 endroits préférés…

Eux deux : La Nouvelle Zélande !

Lui : Pour moi, l’océan et la montagne.

Eux : Notre maison aussi, parce que c’est un endroit où l’on se sent bien. On aime bien partir, bouger, mais on aime bien y revenir aussi, pour se ressourcer.

Elle : L’air pour moi. [Elle rit]. Vraiment. J’adore le parachute. J’adorerai voler ! Un jour, je serai peut-être un oiseau.

Lui à elle : Ou un astronaute.

Elle : Ah oui ! L’espace, j’adore !

Songazine et leur manager : Ok, on va organiser ça. On va programmer une session acoustique dans l’espace.

Eux deux : Un petit concert dans une fusée, ce serait le top !

 

…Les 4 petits plaisirs que vous aimez partager…

Eux deux : Une bonne bouffe et du bon vin !

Songazine : Vous cuisinez ?

Elle : Oui, j’aime bien. [Guillaume fait la grimace derrière elle] Mais si ! J’adore cuisiner des choses des autres pays, c’est original ! Et Guillaume cuisine aussi. Des choses plus classiques. Il fait des super pâtes, des carbo dingues ! [Ils rient]

Lui : C’est vrai qu’on se fait plaisir avec la bouffe, avec les bons vins, les bonnes bières. On aime la vie, en fait.

Elle : On a la chance d’avoir des endroits chez nous, qui nous permettent de bien profiter : quand il fait beau, on va se promener sur plage, on profite des potes, on mange des tapas, on va à l’eau…

Lui : Une bonne session de ride !

Elle : Oui ! Je m’y suis mise aussi et j’adore ! Cette sensation de liberté !

Eux : On fait du ski aussi et du snow. C’est la liberté ! Et sur l’eau, c’est pareil… C’est magique !

Lui : On est assez sportif tous les deux. On aime aussi faire du skate. C’est aussi ça, le plaisir.

Elle : Et dormir aussi ! Il y a tellement de choses… Le cinéma aussi !

 

…Vos 4 influences musicales…

Elle : The Lumineers ! [Rires] Les Beach Boys aussi, parce qu’il y a vraiment un truc qui se dégage de chaque album, de leur voix, de leur style.

Lui : J’ai toujours du mal avec les influences. Je dirai plus les années, en fait. Des albums qui m’ont marqué. J’aime bien le son années 60, 70 aussi. Même 50. Pas précisément un artiste, c’est un peu de tout. Mais j’aime Bob Dylan, Johnny Cash.

Elle : En fait, c’est peut-être plus la personne et ce qu’elle dégage, sa personnalité, sa façon de s’exprimer, son timbre de voix, que son style de musique. Je crois que pour nous un artiste tout entier peut être inspirant.

 

…Les 4 personnes que vous aimeriez rencontrer / avec qui vous aimeriez collaborer…

Eux deux : The Lumineers ! [Ils rigolent]

Elle : J’aimerais tellement faire un truc avec eux ! Ce serait énorme !

Lui : Moi je marche plus au feeling, selon les rencontres, si quelque chose se passe… On verra selon les opportunités.

Elle : On a aussi cette idée… Se faire écrire une chanson par quelqu’un ou co-composer des chansons. Ça c’est quand même un rêve ! Pour le moment, on fait tout et on a aussi envie de garder cette partie parce que c’est comme ça qu’est notre groupe, mais l’idée est sympa. On pourrait bosser un titre différemment, ça pourrait apporter des choses nouvelles.

 

…Les 4 mots qui définissent le mieux votre groupe…

Elle : De bonnes énergies ! Cette idée de positif. Dans toutes nos chansons, on est positif alors qu’on parle pourtant de choses pas faciles, comme les hauts, les bas de la vie… Mais tout le temps c’est positif. Je crois que c’est aussi par notre regard sur la vie. On est hyper optimiste. On sait pas de quoi demain sera fait – on a un métier difficile qui peut vraiment s’arrêter demain, donc on profite à fond ! On adore vivre comme ça. Dans l’inconnu. Donc « inconnu » c’est bien aussi, pour nous définir.

Lui : « Sauvage » ! Parce qu’on est difficile à dompter  et qu’on ressemble à personne ! Nos concerts sont tous différents. On aime ce côté où on se laisse aussi porter par le public. « Réel », « authentique », ça marche aussi.

Elle : On est dans l’instant ! Tout le temps !

 

…Les 4 mots que vous diriez l’un sur l’autre…

Eux deux : La question piège ! [Rires]

Lui : Pour moi, c’est joker ! [Rires]

Elle : Alors, pour moi « complicité ». Le fait d’être deux, de se motiver et de se tirer vers le haut. On s’apporte énormément. Et « réel » dans le sens où on s’est bien trouvé et que les sentiments sont là.

Lui : « Équilibre ». Gaëtane, elle a beaucoup de rigueur et moi je suis très relax. Du coup, on se complète bien. C’est vrai qu’on se pousse l’un et l’autre. On a confiance et on se fait grandir.

Elle : « Force » ! Oui, ça nous définit pas mal !

Pour finir

… Une anecdote à nous partager…

Eux deux : Ahah ! On nous a déjà posé cette question !

Lui : Quand tu as perdu ta robe ! [Ils hésitent]

Elle : Allez je le dis… J’ai eu un problème de robe pendant un concert. J’avais une robe dos nu avec juste une petite attache et elle s’est défaite… La robe était ouverte jusqu’en bas… Je ne pouvais pas bouger. Il y avait mille personnes ! Donc j’ai demandé à Guillaume de la rattacher, sauf qu’il a attaché la robe avec la sangle de la guitare dedans ! [Ils rigolent] A la fin de la chanson, je ne pouvais plus bouger du tout. Du coup, on a du défaire l’attache, la remettre… et tout le monde rigolait !

Lui : À la fin, les gens qui venaient acheter les CD nous disait que c’était bien joué le coup de la robe. Ils croyaient que c’était fait exprès !

Elle : C’est ce qu’on disait tout à l’heure, il y a une part d’impro dans nos concerts. C’est toujours différent. Et finalement, c’était une super soirée ! Maintenant on sait que quel que soit le pépin qu’on peut avoir, on arrive toujours à s’en sortir !

 … Un message pour nos lecteurs et vos fans…

Eux deux : Merci à tous ceux qui nous suivent ! Et pour tous ceux qui ne nous connaissent pas encore, soyez curieux, c’est l’occaz de nous découvrir ! On a besoin de tout le monde ! Et si chacun en parle, partage, on ira plus loin tous ensemble !

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Vous l’aurez compris, Bon Air croque la vie à pleine dents, respire la bonne humeur et la chante merveilleusement bien !

 

Si vous avez encore un doute, voilà les prochaines dates pour écouter le groupe en live :

19/11 : Showcase – La Médiathèque / Tarnos (64)

24/11 : Première partie de Yael Naïm – La Cigalière / Sérignan (34)

03/12 : Première partie de Rover – L’Attabal / Biarritz (64)

04/01 : Le Popup du Label / Paris (12e)

Et d’autres dates à venir pour 2017 !

 

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